Paris - Reportage

Debout dans l'Orchestre à République

Louise Logeart - 1er mai 2016
Un vent de liberté continue de souffler à la Nuit Debout. L’Orchestre debout a occupé la place de la République, hier soir, pour célébrer les un mois du mouvement dans un concert détonnant.

Un vent de liberté continue de souffler à la Nuit Debout. L’Orchestre debout a investi la place de la République hier malgré le froid, le vent et les interventions musclées de la veille qui n’ont pas réussi à faire taire les quelques 300 musiciens et 150 choristes, selon les syndicats – mais la police ?

Un collectif très organisé, un corpus choisi en collégialité et des répétitions par pupitre distillées aux quatre coins de la planète République. Et tout cela au milieu des cars de CRS, des bus, des bagnoles et des badauds. Bravo.

Pour fêter les un mois d’occupation de la place, ce mouvement composé d’amateurs et de professionnels a livré un grand moment de communion avec un public assis, calme et communiant. Au programme, la Symphonie du Nouveau Monde de Dvorak, l’Hymne à la joie de la symphonie n°9 de Ludwig van Beethoven et le Chœur des esclaves du Nabucco de Giuseppe Verdi. Cette demi-heure de concert s’est soldée par un Bella ciao improvisé avec le public.

Reportage dans la fosse

Faire tenir un Orchestre debout, aux codes institutionnalisés au milieu des revendications de liberté, qu’est-ce que c’est ? Il en faut, de la rigueur et de la folie pour mener ce projet. Un cycle de débats est d’ailleurs consacré à toutes ces questions.

Reportage dans la fosse. « T’es venue avec ton casque ? T’as bien fait, on sait jamais », me lance un hautboïste en désignant mon casque de vélo. Paré d’une lampe frontale qu’il m’envoie dans les yeux, il est tout occupé à accrocher des pinces à linge sur ses partitions imprimées quelques heures avant. « À l’arrache messieurs dames, pour votre bon plaisir ».

Beaucoup cherchent leurs camarades en levant leur instrument au ciel pour qu’on leur indique le chemin. « L’est où mon pupiiiiiitre, sont où mes amiiiiis », crie un trompettiste en se frayant un chemin dans l’orchestre, enjambant les boîtes d’instruments au sol.

« La testostérone, c’est là ! », lancent les cors et les trombones en désignant l’emplacement où s’est regroupé le chœur des basses.

Les cuivres débridés peuvent enfin jouer sans sourdine

Les sopranes, de l’autre côté de la place, chantent carrément face au public, dos au chef d’orchestre.

Une dame en fauteuil roulant enveloppée de couvertures a été placée au beau milieu de l’orchestre. « Maman, quand t’en as marre tu me dis, je remballe et on rentre à la maison, t’es sûre que ça va ? », lui demande régulièrement une violoniste grisée et grisonnante.

Le chef d’orchestre s’empare du mégaphone pour réciter l’ordre du programme, que les musiciens répètent en se tournant vers le public qui n’a rien entendu.

« Quoi, il veut qu’on joue plus fort ? Fallait le dire tout de suite ! Allez, on envoie là ! » Les cuivres débridés peuvent enfin jouer sans sourdine.

Un orchestre normal, avec des conversations tout à fait normales. Doigts engourdis par le froid, problèmes d’arthrose, blagues potaches et retrouvailles d’amis d’enfance. Une excellente prestation malgré des conditions de travail précaires.

 - À l’image de la profession ?


© Louise Logeart
Orchestre Debout
Place de la République
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  • Répétition sur les bancs publics © Louise Logeart
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  • Choeur sopranes © Louise Logeart
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