Téhéran - Grand reportage Micmag

Bomrani ou comment être musicien talentueux en Iran

Mink - 26 janvier 2017
Bomrani est le nom d’un groupe festif de Téhéran. Avec ses influences des Balkans et son souffle de musique de cirque, le groupe aux cinq musiciens fait une belle carrière en Iran. Commet vivent les musiciens dans ce pays ? Dans quelles conditions peut-on créer ? Interview

©Photo Mink -Les cinq membres répondent à nos questions dans leur studio d'enregistrement en anglais.

Micmag : Votre groupe existe depuis combien de temps ?

Bomrani : Depuis 7 ans. Nous avons 5 albums et le dernier doit sortir sous peu. Et nous sommes cinq membres du groupe. Il y a donc plusieurs instruments, accordéon, guitare basse, piano, batterie, guitare électrique, mandoline, chant, cuivre.

M : A présent, vous êtes tous des  professionnels de la musique ? 

Oui. Dans le passé nous avions chacun une occupation soit dans l’architecture, soit dans des enregistrements en studio ou d’autres activités.

M : Vos influences, vos groupes préférés ?

Il y en a beaucoup. La musique gypsy par exemple,  celle du dernier album de Gogol Bordello (musique punk gypsy, dub). Musique des Balkans, musique de cirque. Dans notre album il y a de la musique de l’Europe de l’est.

M : Ce qui est le plus écouté en Iran ?

La musique transe-pop. et aussi la musique traditionnelle.

M : Comment ça se passe pour vous ? Vous avez un producteur qui vous soutien financièrement ?

Oui nous avons un contrat et de quoi produire nos disques. C’est comme ça depuis trois ans.

M : Votre musique vous a t-elle permis de sortir d’Iran ?

Oui nous sommes allés en Allemagne et en Hollande pour une tournée. Et Ici nous pouvons nous montrer uniquement à Téhéran, Shiraz et Ispahan.

M : Pourquoi pas dans les autres villes de votre pays ?
Ils sont tellement conservateurs…

M : Etes vous critique par rapport à la religion ?

Non nous ne sommes pas autorisés à le faire. C’est illégal. Nous ne pouvons pas en parler.

M : Et si vous en parliez ?

Nous allons tout droit vers la prison.  Nous avons appris à ne pas parler de religion. Aussi la religion ce n’est pas important pour nous. C’est une histoire privée et personnelle.

M : Quelle est donc votre façon de communiquer ? Un message pour les jeunes ?

Non, nous avons notre musique pour communiquer, nous utilisons la poésie et nous préférons ce langage. Une musique qui fait bouger c’est notre message.

M : Une musique sous influence des Balkans pourquoi ?

C’est une musique familière, proche de notre culture. Nous avons la même mélodie mais pas l’accordéon par exemple. Il y a les mêmes pauses. Nous sommes tous nés dans les années 80. Et durant cette période l’Iran se bat contre l’Irak. Et tous les dessins animés que nous voyions étaient de Russie ou d’Europe de l’Est avec les mélodies en arrière plan.  Mais notre premier album était sous influence blues ou country.

M : Et le public ici, peut-il danser, bouger ?

Non, il est assis. Ils peuvent bouger les mains ou applaudir. C’est drôle lorsque nous sommes allés en Europe, il y a deux mois, le public était déchainé. C’était tellement différent et divertissant pour nous.


M : Pour votre producteur est-ce compliqué d’organiser un concert ?

Oui il faut beaucoup de permissions, respecter les règles du gouvernement. Nous avons à Téhéran un public de 2000 personnes. Pour les musiciens de hard rock, c’est compliqué pour eux d’avoir des permissions.  Le rap est totalement underground. Et aussi les femmes ne peuvent pas chanter ici. C’est illégal.  Elles peuvent le faire uniquement devant des femmes. Elles ont le choix d’être dans l’underground.  Et si vous n’avez pas les permissions vous ne gagnez pas d’argent.

ITW Par Mink pour www.micmag.net 2016-2017

Ecoutez la musique de Bomrani

La page facebook de Bomrani


ITW Par Mink pour www.micmag.net 2016-2017

  • Facebook
  • Google Bookmarks
  • linkedin
  • Mixx
  • MySpace
  • netvibes
  • Twitter
 

Eventos

La morte amoureuse de Théophile Gautier

La morte amoureuse de Théophile Gautier au Théâtre Darius Milhaud

« Memories »

« Memories » de Philippe Lebraud et Pierre Glénat

Paul Klee, Peindre la musique

L’exposition numérique rend hommage aux deux passions de Klee, la musique et la peinture, et révèle les gammes pictural...

Alô !!! Tudo bem??? Brésil-La culture en déliquescence ! Un film de 1h08 mn

Photo extraite du film de Mario Grave - S'abonner sur notre canal Youtube  pour avoir accès à nos films :

Mundo vintage (clicar no título)

Jean Segura, collectionneur d'affiches de cinéma : « J'en possède entre 10 000 et 12 000 »

Journaliste scientifique, auteur de plusieurs ouvrages, concepteur du site ruedescollectionneurs, Jean Segura est aussi un passionné et un spécialiste de l'affiche de cinéma ancienne. Rencontre, ici.


Destaques de París

« Loading, l'art urbain à l'ère numérique »

jusqu'au 21 juillet 2024 au Grand Palais Immersif


            


Notícias

Madrid, 11 mars 2004

L'Espagne, mais aussi l'Union européenne, rendent un hommage solennel lundi aux 192 victimes de 17 nationalités assassinées il y a 20 ans à Madrid dans des attentats à la bombe qui marquèrent le début des attaques islamistes de masse en Europe.

 
Pablo Neruda a-t-il été empoisonné ?
Cinquante après, le Chili relance l'enquête sur la mort du poète et Prix Nobel de littérature survenue sous la dictature du général Pinochet. Cancer de la prostate ou empoisonnement ?
 
Paris 2024 : les bouquinistes ne seront pas déplacés
Paris 2024 : les bouquinistes des quais de Seine ne seront finalement pas déplacés pour la cérémonie d’ouverture des JO « Déplacer ces boîtes, c’était toucher à une mémoire vivante de Paris » a déclaré à l'AFP Albert Abid, bouquiniste depuis dix ans au quai de la Tournelle.
 
Sophie Calle et la mort !
Sophie Calle, artiste de renom, achète des concessions funéraires au USA en France et ailleurs. "J'achète des trous" dit -elle à propos de sa mort.
 
53 journalistes et proches de médias tués dans la guerre Israel- Hamas
Cinquante-trois journalistes et employés de médias ont été tués depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, selon le dernier décompte du Comité pour la protection des journalistes (CPJ)