- Portraits

Gisèle Kalpakdjian: « Quand on fait de l'aquarelle, on est dans une bulle et cela fait un bien fou »

Marie Torres - 27 juin 2025
Après un parcours professionnel dans l'assurance, Gisèle Kalpakdjian profite maintenant de sa retraite pour s'adonner à sa passion de toujours : le dessin et la peinture. Portrait.

Au bout du couloir, une pièce très lumineuse. Des aquarelles d'une grande finesse, légères et transparentes, accrochées aux murs. D'autres que l'on devine rangées un peu partout. Un bureau où traînent encore des pinceaux et des crayons... C'est là que Gisèle Kalpakdjian passe des heures. A dessiner et à peindre. Et cette passion, cette passion pour le dessin et la peinture, elle l'a depuis toute jeune.

Et ses oeuvres ont eu tout de suite un fervent admirateur : son père

« J'ai toujours aimé dessiner. J'ai commencé par les personnages de Mickey et Donald qui étaient sur les couvertures du Journal de Mickey. Je les reproduisais sur des cahiers de dessins, tout à fait ordinaires, et les peignais à la gouache. » Et ses oeuvres ont eu tout de suite un fervent admirateur : son père. « Mon père était tailleur. Il travaillait à la maison et il affichait mes dessins dans son atelier. J'en étais très fière et très heureuse. »

Un père tailleur, une mère couturière... Cela explique peut-être pourquoi elle s'intéresse aussi au stylisme de mode. « J'étais aussi émerveillée par les robes de princesse des contes de fées et très tôt je me suis mise à les reproduire. »

Le dessin, la peinture, la mode. Mais c'est pourtant dans une compagnie d'assurances que Gisèle commence sa vie professionnelle en 1971.

Au fil des années, la lassitude commence à s'installer : « J'avais 35 ans et je ne me voyais pas rédiger « des cahiers des charges informatiques » toute ma vie. Je me suis dit : pourquoi ne pas me lancer dans le stylisme...»

Elle recherche et trouve une école qui propose des stages de formation l'été. Elle s'y inscrit.

« En 1987, j'ai pris mes vacances en juillet et durant tout le mois j'ai suivi des cours de stylisme. En fait, on avait une journée de cours et le lendemain des travaux pratiques à faire chez nous. J'avais bien progressé et je devais créer une collection à la fin de ma formation. »

Son objectif : le carnet de voyages

Mais en août, Gisèle reprend le chemin du bureau. Et il est difficile d'être sur les deux fronts : le stylisme et l'assurance. Et même si on lui propose des facilités pour continuer les cours, elle reste raisonnable. Elle sait qu'à 35 ans, pour entrer dans le monde de la mode, il faut, soit avoir de l'expérience, soit avoir suffisemment d'argent pour ouvrir sa propre maison. Elle choisit donc de rester dans l'entreprise.

Elle n'abandonne pas pour autant le dessin et, en 2010, quelques années avant sa retraite, elle commence à suivre des cours d'enluminure. Elle en a fait pendant plusieurs années, puis après la retraite, en 2016, elle s'inscrit à l'Association Des Peintres et Sculpteurs Aulnaysiens (A.P.S.A) où elle suit des cours d'aquarelle et de dessin. Son objectif : le carnet de voyages.

« J'étais très attirée par le concept. Dans un carnet de voyages, il y a de l'aquarelle mais aussi du dessin, du texte, du collage. On peut y mettre des portions de vie. »

Cela explique pourquoi Gisèle a toujours son carnet de dessins sur elle : elle ne veut pas rater une occasion d'illustrer son quotidien. Un voyage, un verre pris en terrasse avec une amie... ou encore une randonnée. Comme la randonnée du 1er avril dernier faite avec une association, qu'elle a croquée avec beaucoup de justesse et d'aisance.

« Sur cette page, j’ai voulu mettre quelques moments de cette belle journée passée au Parc de Saint-Cloud, comme par exemple, le côté insolite de l’ancien « Rendez-Vous de chasse de Charles X » ; ou de la vieille « Poste de Marnes la Coquette » sur laquelle on voit encore l’inscription, d’un temps révolu, « Poste/Télégraphe/Téléphone ». Et, je n'ai pas oublié d'y insérer quelques randonneurs mais aussi la nature. Une nature qui ne demandait qu’à s’éveiller et dont le ciel, d'un bleu magnifique, a éclairé toute notre randonnée. »

« Je me dis que j'apporte quelque chose et ça me procure beaucoup de plaisir. » 

Aujourd'hui, si Gisèle fréquente toujours l'A.P.S.A, elle ne fait plus de théorie au sens strict mais choisit ses thèmes selon ses envies. Portraits, paysages, fleurs. Au crayon, à l'aquarelle, au pastel, à la sanguine ou à l'encre. « Et, en restant à l'association, j'ai une sécurité : la prof est toujours là si j'ai besoin d'elle. »

En octobre dernier, Gisèle a eu une belle reconnaissance : l'A.P.S.A lui a demandé si cela l'intéresserait de donner des cours d'aquarelle dans une structure de seniors dépendant de la Mairie d'Aulnay-sous-Bois.

«
J'ai d'abord dit un grand « Non ». Puis j'ai réfléchi. J'ai pensé que ce serait un bon moyen pour faire plus d'aquarelle. Au début, et pendant plusieurs mois, ces cours ont été pour moi un stress énorme. Mais j'ai fini par le surmonter et aujourd'hui, je suis heureuse : le groupe est bienveillant et, surtout, il progresse. Je me dis que j'apporte quelque chose et ça me procure beaucoup de plaisir. » Le plaisir de la transmission mais aussi celui de pratiquer un art.

« Quand on fait de l'aquarelle ou du dessin, on est dans une bulle et cela fait un bien fou. » Un véritable moment de relaxation.

Et, par le biais de l'A.P.S.A, Gisèle a l'occasion d'exposer plusieurs fois par an et de montrer ainsi son talent. D'ailleurs, elle a été primée deux fois, en 2019 et 2022. Récompenses bien méritées.


Aquarelles - Gisèle Kalpakdjian 


Marie Torres pour www.micmag.net
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