- Musique

"The Black Keys "No Rain, No Flowers" : la belle éclaircie rock !

Jean-Christophe Mary - 6 septembre 2025
Avec leur 13e album studio, Dan Auerbach et Patrick Carney poursuivent une œuvre déjà riche de deux décennies. No Rain, No Flowers se présente comme un disque de consolidation, lumineux et fidèle à l’ADN blues-rock cradingue du duo. Une œuvre de continuité traversée de moments pop lumineux.

Un an à peine après le tumulte promotionnel d’Ohio Players, les Black Keys reviennent avec No Rain, No Flowers. Fidèles à leur formule blues-rock musclée qui a construit leur réputation dans les années 2000 et toujours partants pour des collaborations inattendues, Dan Auerbach et Patrick Carney ont recruté cette fois les services de trois hitmakers : Daniel Tashian (Kacey Musgraves), Rick Nowels (Madonna, Lana Del Rey) et Scott Storch (Beyoncé, Dr. Dre). Résultat, le disque garde les racines brutes du duo tout en s’autorisant des éclats de lumière pop.


l’album respire une vitalité contagieuse

Enregistré entre Nashville, Philadelphie et Los Angeles, l’album respire une vitalité contagieuse. Musicalement, le disque reprend les fondamentaux : riffs saturés, rythmiques carrées, voix éraillée de Dan Auerbach. Mais il ne s’interdit pas des parenthèses de douceur ou des refrains plus accessibles. Là où El Camino lorgnait vers la pop orchestrée par Danger Mouse, No Rain, No Flowers ne cède jamais à la tentation du formatage. Chaque morceau reste solidement ancré dans une nostalgie vintage, un mélange de garage rock abrasif, indie rock immédiat et blues rugueux, agrémenté de touches modernes.

La chanson-titre  No Rain, No Flowers  donne le ton : riffs nerveux, refrain pop solaire, et un message optimiste qui sonne presque comme un mantra, la douleur engendre la beauté. Ce titre entrainant est à la croisée de Gold on the Ceiling  et Everlasting Light . Vient ensuite The Night Before, morceau incandescent qui rappelle la fougue d’Attack & Release. Avec cette ambiance pop garage énergique, cette batterie martiale, cette guitare fuzz agressive qui entraine une montée euphorique, c’est le morceau le plus fiévreux de l’album. Un titre qui ne cesse de tourner sur la platine. Le catchy « Babygirl » délivre lui une pop rock plus sucrée, plus légère et groovy, rehaussée de claviers scintillants comme seul Scott Storch sait les jouer. Le très soul et chaloupé « Down to Nothing » est un retour aux racines porté par la guitare wha wha, l’orgue et la voix trainante d’Auerbach, un titre qui rappelle Thickfreakness en plus élégant et sophistiqué.

ce nouvel album préfère un dosage subtil

Plus loin l’hypnotique On Repeat  est porté par une rythmique lancinante, un riff de guitare circulaire et un délicieux refrain catchy. Inspiré des ballades 60’s, avec un parfum de Motown passé au filtre garage Make You Mine développe une ambiance rock rétro soul où le piano et les orchestrations luxuriantes en font un arc en ciel des plus coloré. Le crunchy  Man on a Mission  et le musclé Kiss It  rappellent la face la plus sauvage du duo. Ces titres renouent avec la saleté originelle, ce grain cradingue qui fit leur renommée. On ici retrouve la rage des débuts, le son brut et sans fioriture quand une ballade comme  All My Life  ouvre elle une respiration plus tendre. Là où Danger Mouse avait jadis infléchi El Camino et Turn Blue vers une sophistication pop et psychédélique, ce nouvel album préfère un dosage subtil : garder l’ossature blues-rock et y injecter juste assez de vernis moderne pour séduire sans trahir. Ce n’est pas un album de surprises, mais un album d’authenticité, où l’énergie brute s’allie à la mélodie. Enfin, le disque se referme sur  Neon Moon, une ballade aux parfums folk-rock blues avec ces guitares réverbérées qui rappelle une Amérique cinématographique imaginaire. Ce magnifique titre est sans doute l’une des plus belles conclusions de leur discographie.

No Rain, No Flowers est un album de continuité, fidèle à l’identité du groupe. Ni aussi brut que leurs débuts, ni aussi pop que El Camino, ni aussi psychédélique que Turn Blue, il rappelle par son équilibre et sa cohérence un disque comme Brothers (2010), où l’énergie garage et l’ouverture mélodique trouvaient leur juste point d’équilibre. Un disque qui, sans chercher à séduire par l’innovation, réussit à rappeler pourquoi le duo Auerbach et Carney reste, plus de vingt ans après ses débuts, l’un des derniers artisans authentiques du rock américain.

jean-Christophe Mary pour www.micmag.net
No Rain, No Flowers
The Black Keys
CD 15,99 euros / Vinyle 28,99 euros

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