paris - 

Bataille autour des Vinyles punk

Par Hélios Molina - 
Les disquaires d’ancien ou les collectionneurs ont noté depuis cinq ans une montée en puissance des prix de vinyles autour du phénomène musical punk. Les collectionneurs planétaires de plus en plus jeunes apprécient ce mouvement qui symbolise une révolte contre le système.

Le mouvement punk qui a enflammé l’univers musical en 1975-76 et durant les années 80 a joliment marqué les esprits avec épingles à nourrisses, crêtes iroquoises, blousons cloutés et sons de guitares grinçants et saturés ou rythmes binaires. La révolte grondait chez les Britanniques contre la période Thatcher ou aux Etats Unis contre l’ère triomphaliste de Ronald Reagan. Le monde politique était pour certains artistes comme « enfermé dans une incommunication et une rigidité angoissantes ».

Le phénomène musical punk avec son côté excentrique s’est rapidement propagé à la vitesse de la lumière, de l’Australie à l’Allemagne en passant par la France. Au-devant de la scène, des groupes Américains et Anglais crachaient un phrasé musical parfois violent. Certains tentaient de faire passer un message politique comme The Clash (proches de l’extrême gauche). D’autres s’en prennent à des symboles, comme le plus célèbre groupe d’entr’eux, les Sex-Pistols, avec leur version emblématique du « God save the queen » qui crie : « Dieu sauve la reine et son régime fasciste, ils ont fait de toi un connard, une bombe H potentielle..»

La force des propos, une violence auto-destructrice, une certaine politisation ont marqué les esprits. A tel point qu’aujourd’hui encore des jeunes tentent de récupérer ce patrimoine et collectionner ce qu’il en reste.

Aurélien, un collectionneur parisien de 31 ans, Hervé disquaire de la cinquantaine et Koukol, un audonien de la quarantaine, ingénieur du son, déclarent ouvertement leur flamme à un mouvement qu’ils connaissent sur le bout des doigts. Aurélien tout comme Hervé ont une démarche de collectionneurs passionnés.Tandis que Koukol en ancien adepte, tente de dénigrer la flamme passionnelle du collectionneur tout en étant toujours épris du phénomène. « La musique rock est devenue, au même titre que n’importe quel produit culturel grand public, une musique conventionnelle, promue et sous-traitée par des géants institutionnels, un hédonisme rituel et superficiel. Le mouvement punk rock, ou simplement punk, même s’il n’y a pas non plus complètement échappé, fait figure d’exception à la politique de récupération et de marchandisage du rock’n’roll traditionnel » écrit Craig O’Hara dans « La philosophie du Punk »(1). C’est sûrement ce genre de petite phrase, toujours présente dans les esprits qui a lancé depuis cinq ans un grand nombre de chineurs sur la piste punk. « C’est la démarche qui m’intéresse et je tiens à la notion culturelle, à un certain courage pour l’auto-destruction (afin de ne pas être récupéré par le système) » raconte le jeune Aurélien qui avait deux ans lorsque naissait la musique punk. « Ce n’est pas par hasard que les jeunes d’aujourd’hui s’intéressent au punk. Voilà une notion politique et je trouve ça encourageant. Les textes ont été pour moi déclencheurs d’une certaine conscience. J’affectionne la première période, les groupes à l’activisme important… Le prix des vinyles ne freine mon ardeur ni mon amour pour la musique. J’ai déjà mis 100 ou 200 euros pour un disque » poursuit Aurélien qui aligne 3000 vinyles chez lui. Et les collectionneurs associent systématiquement la musique à la révolte. Car le punk, ce phénomène social, culturel, semble plus profond que les clichés vestimentaires ou les petites phrases des médias de l’époque. D’ailleurs, plusieurs musiciens n’ont pas survécu et sont morts détruits par l’alcool ou la drogue. Il n’y a plus un seul membre du groupe originel des Ramones (groupe américain précurseur) en vie. Sid Vicious bassiste des Sex Pistols est mort en 1979. Joe Strummer, le chanteur mythique des Clash a disparu en 2002. Du coup, les collectionneurs, le marché ont pris leur revanche et tentent de s’accaparer ce qui semblerait être authentique. Et dans la liste des groupes incontournables Hervé ou Aurélien citent les Dead Kennedys, The Saints, The Damned, Richard Hell, le premier disque des Stranglers, The Clash, etc…

HM


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