04-03-2011 16:24:11

Où sont passés ces biens de la République ?

Un rapport de récolement de mobilier et d’œuvres d’art déposés dans les institutions françaises fait état de pertes importantes. Négligence ou vol ?
Par Hélios Molina


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Qui est parti en décrochant la tapisserie de Miro, le fauteuil signé Le Corbusier ou le chandelier à trois branches de style Louis XVI du ministère, de la mairie ou de l’ambassade ? Des disparitions constatées grâce au travail colossal et méticuleux de la commission de récolement des dépôts d’œuvres d’art qui a fait un bilan après dix ans de travail  pour retrouver trace de l’œuvre "non-vue", (terme utilisé), perdue ou volée. Des émissaires mandatés sont dépêchés aux quatre coins du pays et à l’étranger pour tenter de vérifier ce qui a été prêté. A la tête de celle-ci depuis 1996, Jean Pierre Bady a fort à faire tant la tâche (encore inachevée) est immense. Le Centre des monuments nationaux (gérant une centaine de monuments en France dont l’abbaye du mont St Michel, la cité de Carcassonne, la Sainte Chapelle, etc.) n’a déclaré avoir recensé que 113 œuvres sur les 809 qu’il détenait. Ce travail de récolement est loin d’être achevé. En effet, 307 000 œuvres ont été déposées ici ou là dans un musée, un monument, une administration, une représentation. 158 000 ont été recensés et 34 000 seraient perdues ou volées. Malgré de nombreuses plaintes déposées, les biens achetés ou conservés par les institutions françaises (le Mobilier national, le Fond national d’art contemporain, etc) seront difficilement retrouvés. Autant dire qu’il n’y a généralement pas de suite judiciaire suite à un vol d’œuvre dans nos représentations. Car en face, les conservateurs en chef sont très occupés, les administrateurs ont d’autres préoccupations, les majord’hommes sont souvent mutés.. Les causes de ces manquements à l’appel sont nombreuses. Le manque de clarté des précédents recensements est l’un des points sombres. De ce fait, certains chiffres peuvent poser problème comme celui de la Manufacture de Sèvres qui n’a pas retrouvé trace de 17 500 céramiques sur les 25 000 qu’elle a recensées. Petits larcins ? Aucune piste ne peut être écartée. "Je me souviens d’avoir déjeuné à l’Elysée lorsqu’un serveur me chuchota à l’oreille que l’assiette que j'avais entre mes mains valait 18 000 F" raconte Mme Antoinette Hallé, Directrice du Musée de la Céramique de Sèvres et sommité mondiale en la matière. Autant dire que la valeur de certains objets déposés n’échappe pas au personnel d’entretien comme aux plus hauts postes de responsabilité. Et bien sûr, certains lieux sont pointés du doigt à la vue du rapport même s’il faut rester prudent sur l’interprétation des chiffres. Le célèbre Hôtel Matignon, résidence du Premier ministre avec ses quatre salons du rez-de-chaussée, possède l’une des plus belles listes de demandes de plaintes en 2007 pour œuvres non localisées. Tapis d’Orient, fauteuil Directoire, bureau Empire, fauteuil style Louis XV, etc. où êtes-vous ? Dans cette liste, le ministère de l’Economie, de l’industrie et de l’emploi  est à peine derrière. 323 œuvres sont non localisées et 27 plaintes ont été déposées en 2007. Une disparition étonnante est celle de l’ambassade de Washington, une tapisserie de Joan Miro.

Mais le rapport met aussi en lumière des bonnes nouvelles. La commission a ainsi retrouvé la piste de 845 œuvres dont des tapis de la Savonnerie, disparues auprès de la mission française à l’ONU de New York. La BRB (Brigade de Répression du Banditisme) retrouvera les trois tapis chez un galeriste parisien. A la Biennale des antiquaires, la police mettra la main sur un bureau du ministère de l’Education. Car il arrive aussi que ces objets refasse surface "par le plus grand des hasards" sur le marché de l’art.

H.M.



 

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