Athènes - reportage

« Nous avons la preuve que cela ne marche pas. Finissons en ! »

Hélios Molina - 9 octobre 2012
Georges Tsevrenis, 54 ans, producteur musical d’Athènes, nous décrit la situation du pays mais surtout celui de la culture. Dans le chaos ambiant, la culture sans aide aucune, tire son épingle du jeu grâce à l’entraide et la débrouille.
De passage à Paris nous l’avons interviewé.
Georges Tsevrenis, producteur musical à Athènes. ©Hélios Molina-Micmag

Quel type de métier exercez-vous ?
En France je serais agent artistique dans la musique, musique classique. J’organise des tournées hiver comme été.

Avec quels artistes ?
Compositeurs ou chanteurs. Dont Stefano Korkolis,

http://www.youtube.com/watch?v=oNQDQziZghI

très connu. Je le comparerais à Goldman.

Avec la crise, les tournées & la production sont fortement touchées ?
Les mairies du pays étaient de bons clients qui engageaient de grandes troupes de théâtre pour aller dans les îles. Mais la culture est là pour sauver la situation. Ce qui me permet de rester debout.

"Un changement serait d’arrêter d’espérer l’Europe"

Y a t-il un ministère de la Culture qui soutien ?
Depuis le début de l’année, il y a arrêt sur image. C’est un peu sauve qui peut. Plusieurs contrats signés n’ont pas été honorés de la part du gouvernement. Nous attendons le grand changement.

Le grand changement signifie quoi chez vous ?
Depuis 2010 nous régressons. Tous les Grecs en ont marre et ne veulent plus voter pour untel. Un changement serait d’arrêter d’espérer l’Europe. Nous avons la preuve que cela ne marche pas. Finissons en !

Vous pensez que la Grèce peu trouver son salut hors Europe ?
Il doit y avoir des grands moyens que les grands de la politique devraient mettre en application. La fonction publique a diminué de 50% les salaires tout en augmentant de 25% les impôts. La culture reste une bouée de sauvetage.

Comment font-ils s’il n’y a pas d’activités culturelles ?
Les concerts nous essayons de les maintenir. Avant le ticket coûtait 25 euros. Aujourd’hui nous le faisons à 5 euros. Avant les artistes reconnus prenaient 5000 euros. Aujourd’hui ils prennent 500 euros. La culture s’adapte. Nous ne pensons plus au commerce mais à poursuivre. C’est la seule chose qui puisse sauvegarder l’esprit grec.

La presse allemande a souvent fait écho du train de vie des Grecs en signalant que c’était grâce à eux, les payeurs…
C’est bien allemand comme critique. Je pense que c’est archi-faux. L’Allemagne, l’Europe donne de l’argent, c’est vrai, mais ça ne sauve personne.Nous respirons un peu pour dix jours et l’on redemande.

Les Grecs ne payaient pas d’impôts ?
Totalement vrai. Mais ce n’est pas la raison mais une raison. En payant tous, nous aurions eu le même problème. Nous avions eu la bénédiction de l’Allemagne. Nous ne pouvons pas faire des choses en cachette. Les grands dirigeants le savaient.

Comment vit Athènes ?
2 boutiques sur 3 sont fermées. Il n’y a que des taxis. Il y a tellement peu de tourisme par rapport au passé…  Le tourisme est le numéro 1 d’entrée d’argent pour le pays.

La pauvreté est visible ?
Pas encore. Il y a la fierté, l’habitude de la pauvreté.

Il y a une virée sur l’extrême droite donc ?
L’extrême droite est organisée. Une phrase emblématique a été dite par des journalistes « ils nettoient la ville » à propos de la police et des étrangers. Ils font des camps. Les gens ne le savent pas !

Malgré tout la culture s’adapte…
Hors le ministère de la Culture inexistant, nous pouvons décider nous-même de faire les choses et les faisons. L’on m’a appelé de Crête hier. Sans argent, nous le faisons. J’ai appelé la compagnie de bateaux pour demander un prix. Tout le monde est d’accord dans l’entraide. Il y a eu beaucoup de concerts gratuits.


Théatre du soleil dans les manifs d'Athènes :

http://www.micmag.net/en/reports/382-le-theatre-du-soleil-dans-les-manfis-dathenes

Une vidéo emblématique vue par 600 000 grecs : 


Propos recueillis par Hélios Molina.

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