Pillow fight day à Paris

© Louise Logeart

Rendez vous sur le parvis de la gare Saint Lazare, Paris, 15h. La consigne, relayée sur le net, est claire : soyez sur place 10min avant l’heure de rendez-vous, essayez d’être un peu discrets (tentative plus ou moins réussie pour certains) et dès le signal, jetez-vous les uns les autres sur vos voisins de camaraderie éphémère, munis de vos « munitions ».

Les munitions ? Des édredons, qui doivent être légers et non lestés, car le but est de rester bon enfant.

A l’appel de la communauté mondiale arbitrairement nommée Pillow Fight Day, ce sont les parisiens qui se sont réunis le 6 avril pour perpétuer ce rendez vous en vogue, organisé par le flash mob party Paris.

A 14h45, le parvis de la gare Saint Lazare voit défiler les voyageurs, passants, scène du quotidien habituelle, sauf qu’en y prêtant attention, de petits attroupements de (très) jeunes et moins jeunes commencent à apparaître chargés de gros sacs, certains avec des sacs de courses énormes et molletonneux, d’autres avec un polochon en écharpe, ou encore des hommes paraissant enceints d’on ne sait quel pastiche.

Une dame âgée s’avance vers moi avec un demi-sourire : « mais dites-moi, qu’est-ce qui se prépare, ici ? Je vois plein de gens qui rient avec de gros sacs remplis de coussins. Il va y avoir une bataille de polochons? Hein ? Dites-moi ! Personne ne veut me répondre ». Lui conseillant d’attendre 15h pour voir la surprise, elle s’éloigne hilare, en remuant les épaules « Oh, il faut que je prévienne mon petit fils, j’ai rendez-vous avec lui ici, sinon il va se prendre un coup d’oreiller sur le derrière de la tête. »

A 15h, les sacs volent et découvrent leurs oreillers cachés. Les premiers coups d’édredons commencent à tomber.

Les gens rigolent, s’amusent, s’envoient des petits coups sur la tête comme s’ils se disaient bonjour.

Tout reste très respectueux, des papas promènent leur enfant sur leurs épaules et s’en donnent à cœur joie. On croise également des animaux : pingouins, scoubidou et tigres se font caresser la tête et le poil avant de se faire poursuivre par des hordes de coussins sous prétexte de leur accoutrement.

Au bout de 20min, ce petit monde fatigue du défouloir et des règlements de compte gentillets individuels éclatent en marge : un père avec son fils sur ses épaules combat son autre fils à terre, des groupes de filles s’en prennent à un groupe de garçons et les animaux décident de se liguer contre tous les humains, comme ils se plaisent à le dire.

Aucun dommage à déplorer, tout le monde joue le jeu, les petits se battent avec les plus grands et chacun a pu se défouler à sa guise. Hourras à l’explosion du premier coussin, certains refilent les munitions aux spectateurs qui sont venus sans, pour qu’ils prennent le relai et que l’énergie continue à se manifester.

Une joute entre frangins n’aurait pas pu finir aussi bien que cela.

A 15h30, les coussins volent dans les airs : le coup de sifflet final est comme un soulagement. On rigole une dernière fois et tout le monde se disperse rapidement.  Il ne restera pas de trace de ce passage : événement éphémère, les plumes et les restes d’explosions de coussins sont vite balayés et relégués dans la mémoire des bons souvenirs de grands enfants.

Louise Logeart.

Pour en savoir plus :

http://2013.pillowfightday.com/events/1651/paris

http://2013.pillowfightday.com

http://quefaire.paris.fr/fiche/55954_international_pillow_fight_day_2013