Brésil- Une prison qui fait scandale + de 60 morts en un an !

Corentin CHAUVEL- lepetitjournal. - Brésil - 9 janvier 2014
Que se passe-t-il dans le Complexe de Pedrinhas de São Luis ? Avec plus de 60 morts en un an, la crise de la prison de la capitale de l’Etat du Maranhão a atteint son paroxysme ces dernières semaines. D’Amnesty International en passant par le Haut-commissariat aux droits de l’homme...

 Avec plus de 60 morts en un an, la crise de la prison de la capitale de l’Etat du Maranhão a atteint son paroxysme ces dernières semaines. D’Amnesty International en passant par le Haut-commissariat aux droits de l’homme de l’ONU, de plus en plus de voix s’élèvent contre une situation qui a dégénéré hors de la prison et provoqué notamment la mort d’une fillette dans l’incendie d’un bus à São Luis. 

Guerres de gangs, mutineries, le Complexe pénitentiaire de Pedrinhas, à São Luis(Maranhão), est régulièrement en état de siège depuis plusieurs années. A chaque fois, les morts se comptent par dizaines parmi les prisonniers. La crise s’est amplifiée ces derniers jours avec des débordements en dehors de la prison.

Ces derniers (attaques d’un commissariat de police et de transports en commun) ont provoqué la mort d’une petite fille lundi, brûlée à 95% lors de l’incendie d’un bus vendredi dernier. Le paradoxe est qu’ils ont été commandités depuis l’intérieur même de la prison, selon des enregistrements obtenus par la chaîne O Globo. En cause ? La prolongation, fin décembre et pour une période indéterminée, du renforcement des forces de l’ordre au sein du Complexe de Pedrinhas. Furieux de ces conditions de vie plus strictes, les chefs de gang de l’établissement pénitentiaire ont lancé des expéditions vengeresses dans la ville.

Jusque-là, leur vie était plutôt tranquille, si l’on en croit un rapport publié le mois dernier par le Conseil national de la justice (CNJ), cité par l’agence de presse Agência Brasil, mais réfuté par l’Etat du Maranhão. On y apprend que l’accès à certaines unités du Complexe de Pedrinhas se faisait, pour le personnel de la prison, selon l’accord des chefs de gangs qui recevaient leurs compagnes toutes cellules ouvertes, occasionnant parfois des viols par d’autres prisonniers. Les règlements de compte entre rivaux donnaient eux lieu aux pires atrocités et notamment à des tortures suivies de décapitations, comme le montre une vidéo (filmée par un prisonnier) diffusée cette semaine par la Folha de São Paulo.

2.200 prisonniers pour 1.800 places

Au total, ce sont plus de 60 prisonniers qui ont trouvé la mort en un an. Dépassées par les événements, causées notamment par des problèmes de surpopulation carcérale – 2.200 prisonniers pour 1.800 places – et de présence de plusieurs gangs rivaux au même endroit, les autorités du Maranhão ont fait appel depuis plusieurs mois à Brasilia pour obtenir une aide fédérale afin de combattre la violence et l’impunité, rappelle Agência Brasil. L’Etat demande notamment à être intégré, dans les situations d’urgence, au programme "Brasil mais seguro" ("Brésil plus sûr") qui comprend des investissements financiers (dans le domaine de la sécurité) et humains (renforcement des forces de l’ordre).

Les événements de ces dernières semaines ne sont pas non plus passés inaperçus à l’étranger, prenant une ampleur internationale avec des réactions d’inquiétude manifestées par Amnesty International et l’ONU. Citée par Agência Brasil, l’ONG s’est déclarée mardi préoccupée par "l’escalade de violence et le manque de solutions concrètes". Depuis 2007, "de graves épisodes de violations des droits de l’homme ont été constatés dans les prisons du Maranhão, tels que des rebellions meurtrières, une surpopulation carcérale et des conditions de vie précaires", a-t-elle ajouté dans un communiqué.

Transfert des chefs de gangs

De son côté, le Haut-commissariat aux droits de l’homme de l’ONU a demandé mercredi des actions immédiates pour rétablir l’ordre dans le Complexe de Pedrinhas, selon Agência Brasil. Déplorant l’état "terrible" des prisons brésiliennes, l’organisme international exige des enquêtes sur les événements ainsi que l’application du Système national de prévention et de lutte contre la torture, promulgué par Dilma Rousseff en décembre.

A l’heure actuelle, le ministère brésilien de la Justice a engagé le transfert dans les jours à venir d’un certain nombre de chefs de gangs de la prison de São Luis vers des prisons fédérales – il y en a quatre au Brésil dans le Mato Grosso do Sul, le Rio Grande do Norte, le Rondônia et le Parana -. Une décision qui ne ravit pas les magistrats du Maranhão qui estiment, selon Agência Brasil, qu’ils pourront accroître leur expérience criminelle auprès d’autres prisonniers dangereux. Ils privilégient plutôt une réduction de la population carcérale.

Corentin CHAUVEL


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