Crozon (Bretagne) - Reportage

Festival du Bout du Monde 2014 : de la musique jusqu'à plus soif !

Louise Logeart - 10 août 2014
Entre rock stars et minettes dénudées, l'édition 2014 du Festival du Bout du Monde s'est tenu face à Brest, sur la presqu'île de Crozon. Reportage en noir et blanc.

© Photos Louise Logeart

Pendant trois jours sur la presqu'île de Crozon, au Festival du Bout du Monde, on aura vu des filles qui montraient un peu trop leur ventre et ne chantaient pas assez à notre goût et de l'autre côté de véritables rockstars.

Les Hypnotic Brass Ensemble font partie des sans limite : morts de rire de jouer à Brest ("yes man, i'm from Chicago"), leur comique de répétition consistant à mimer la traduction littérale de "brest" (breast = poitrine en anglais) leur a permis de réaffirmer leur amour pour les femmes et de se payer quelque bons private jokes, énervant au passage ceux qui ne les auraient pas compris. Ils s'en foutent, des bains de foule, ils en ont pris, et après avoir fait monter sur scène un bon danseur de hip hop émergé du public, tout le monde était en sueur sous le chapiteau. Une énergie électrique, qui s'est terminée par une danse collective sous la pluie, à la fermeture du site le premier soir. Selon la définition même du principal agitateur scénique, ils étaient perdus : oui, la France "c'est très joli", et non, ils ne savent pas combien de temps ils vont rester encore, ni où ils vont demain, ni dans le quart d'heure qui suit: l'emploi du temps, c'est le problème du manager. De véritables rockstars, on vous dit.

Miossec : "en plein air, c'est one shot : il faut être là tout de suite"

Après les minettes dénudées, on a vu arriver Storm Large, de Pink Martini : une carrure, des déplacements exquis et une classe à couper le souffle, le dos barré d'un tatouage "lovers" sous sa robe de soirée scintillante. Là où certaines font de leur latinité ou des déhanchés arabisants leurs fonds de commerce, elle et ses musiciens manient tous les rythmes, toutes les langues. Alors oui, l'expérience joue. Mais ils sont bien là où on les attendait et c'est un régal : Merci pour la beauté, pour le souffle, la voix, la fraîcheur.

Une once de déception pour Agnès Obel, cachée derrière sa mèche de cheveux et gardant une certaine réserve pendant tout le concert. Pourtant sa musique est bien là : perfectionniste, tatillonne. Presque trop parfaite peut-être?

Miossec aura su faire vibrer ses fans, et même certainement réussi à se réconcilier avec ses voisins, en jouant à domicile : "ce soir je rentre chez moi en bagnole, un peu comme Elton John ou Phil Collins qui ont des baraques un peu partout dans le monde" ironise-t-il. "C'est sûr que c'est pas la même chose qu'en tournée, où tu enfiles les kilomètres au fourgon, et où l'ambiance est plutôt colonie de vacances car on est les uns sur les autres pendant 2,3 mois."

"Le plus dur, c'est dans les bistrots, quand il y a des gens que tu connais à 50cm. Là t'es vraiment à poil"

Les Festivals, il en a vu défiler, mais il annonce sans sourciller sa timidité et une certaine appréhension : "jouer à domicile, c'est casse-gueule : si c'est nul, demain ça va être trop dur. En plus, en plein air, c'est one shot, il faut être là tout de suite". Mais les grosses foules, ça lui fait moins peur : "Le plus dur, c'est dans les bistrots, quand il y a des gens que tu connais à 50cm. Tu as les mêmes regards pendant tout le concert… les jetons. Là t'es vraiment à poil. Sur une grande scène, pas autant."

Ce qu'il recherche dans les groupes qu'il écoute? De la dignité : " ça a toujours été nul le système de la musique. Il ne faut pas attendre d'avoir un gros cachet pour jouer, ça n'est pas le confort qui te permet de faire des trucs chouettes. La musique doit rester un système D. Chaque époque voit sa décadence arriver. Moi je suis dans ma boîte de disques belge indépendante, je suis peinard. Faire de la production? Dire à un groupe ce qu'il doit faire? Un groupe sait où il va, il n'a pas besoin de directeur artistique. Aujourd'hui avec tout le matos qu'il y a derrière, un groupe qui sonne mal, c'est un groupe qui veut jouer mal".

"La musique doit rester un système D"

Un mec qui sait jouer et qui se sert de toutes ses oreilles en même temps, c'est Ibrahim Maalouf. Il s'efface pour laisser de la place à ses musiciens, leur chuchote des choses à l'oreille pendant le set, mène sa barque à l'envi et nous balade.

Et même si les péruviens de Dengue Dengue Dengue ont pris la cumbia comme alibi pour se la jouer complexité traditionnelle mélangée à la modernité, la salsa n'a pas pris. Malgré leur volonté ferme et affirmée d'être les leaders de toute une génération de jeunes péruviens, ils n'ont pas su convaincre avec leur empilage de sonorités informes. Dommage.

On retiendra aussi le live puissant de la Maison Tellier, dont le côté justement flegmatique à l'écoute nous avait un peu rebuté, pour compléter les coups de coeur de cette édition du Festival du Bout du Monde 2014.

Avis aux amateurs de bon son et de bonne ambiance : les festivals continent en Bretagne tout l'été! Profitez-en, il reste tout août, et même septembre avec le Festival de l'Ilophone. C'est Miossec en personne qui nous l'a conseillé.

http://www.ilophone.com

http://www.festival-bretagne.fr



Crédit photos : Louise Logeart
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  • Yasmine Hamdan
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