Rio - Reportages

Brésil : Les droits de l’homme inscrits sur les murs de Rio

Corentin CHAUVEL avec Mareeva SIBERT (www.lepetitjournal.com - Brésil) - 15 mars 2017
Le maire de Rio et l’ambassadeur de France au Brésil ont inauguré jeudi dernier à Porto Maravilha des fresques illustrant les droits de l’homme à travers une relecture des œuvres du peintre français Jean-Baptiste Debret par six graffeurs cariocas et les enfants d’écoles publiques de la ville.

Une foule importante était présente jeudi dernier dans la zone portuaire de Rio, sur le récent "Boulevard Olympique" qui mène de la praça Maua à l’Aqua Rio afin d’admirer la grande fresque inspirée des œuvres du peintre français Jean-Baptiste Debret (1768-1848) et réalisée par six graffeurs cariocas dont l’objectif est d’attirer l’attention sur la question des droits de l’homme.

Entre les graffitis représentant notamment des esclaves sont exposés des carreaux de céramique peints à la main par les enfants de six écoles de quartier populaires de la ville, représentant leur vision des droits de l'homme.

Inscrire les droits fondamentaux dans 1.001 écoles de Rio

Cette œuvre collective, inaugurée par le maire de Rio, Marcelo Crivella, et l’ambassadeur de France au Brésil, Laurent Bili, est l’aboutissement d’un projet mené depuis quatre ans par deux Belges : l’artiste Françoise Schein et le producteur culturel Philippe Nothomb. La première est notamment connue pour sa diffusion à travers le monde, et notamment dans la station de métro Concorde à Paris, de la déclaration des droits de l’homme de 1789 sur des céramiques peintes.

C’est avec le second qu’elle a eu l’initiative, via son association Inscrire, de poursuivre ce travail dans les écoles publiques de Rio et plus particulièrement celles situées dans les quartiers les plus difficiles de la zone nord et ouest de la ville, aidés d’un juge brésilien spécialisé dans les droits de l’enfant. Avec ce projet, intitulé "Inscrire les droits fondamentaux dans 1.001 écoles de Rio de Janeiro", qui implique les professeurs de diverses disciplines, les élèves sont ainsi concrètement incités à dessiner leur vision des droits de l’homme sur une fresque en céramique qui est ensuite installée dans l’établissement. A l’heure actuelle, une vingtaine d’écoles ont participé au projet.

L’inspiration Debret

En débarquant dans la zone portuaire rénovée de Rio, le projet a pris de l’ampleur dans son message et sa retranscription. "Il m’est apparu nécessaire et utile de parler du présent, tout en revisitant l’histoire du Brésil. Et pour accorder cette idée avec la production même de l’œuvre, j’ai souhaité présenter le travail du fameux peintre français du 18e siècle au travers d’une revisitation par six graffeurs cariocas - Gil, Afa, Lya, Ral, Aira et Meton – afin qu’ils nous montrent avec leur propres talent et lecture de ce passé, et de manière monumentale, la grande qualité du travail de Debret", explique Françoise Schein dans un texte publié sur le site du consulat général de France à Rio.

"Juxtaposer les droits humains et la situation des esclaves au temps de Debret, se veut être un regard aiguisé sur le monde contemporain", ajoute l’artiste auteure à Rio du grand panneau "Copacabana" de 200 mètres carré à la station de métro Siqueira Campos, de la place bleu et vert à l’entrée de Vidigal et d’une trentaine d’œuvres disséminées dans toute la ville allant du Parque da Cidade à Campo Grande, Bangu à Caju, et du Centro à Maria de Graça. "L'esclavage n'est plus en vigueur, mais on sent encore son poids sur toute la nation, où des gens pensent toujours qu'ils ont droit de maltraiter les autres en les considérant inférieurs", a renchéri lors de l’inauguration Lya Alves, l'une des graffeuses invitées et qui a d’ailleurs remporté un prix offert par le consulat général de France.

Objectif Brésil

Les deux initiateurs belges sont particulièrement heureux d’avoir pu inscrire ce travail dans l’un des nouveaux lieux touristiques de Rio. "Au départ, il aurait dû être installé à la station de métro Maria da Graça (zone nord) car c’est la spécialité au départ de Françoise Schein", explique au Petitjournal.com Philippe Nothomb. C’est en décembre que le projet change d’adresse et obtient 30 mètres de murs non classés de ces anciens entrepôts du port de la ville. "C’est comme un livre ouvert, les passants s’y arrêtent, se posent des questions et prennent des selfies devant", observe-t-il.

Enchanté par l’enthousiasme présent lors de l’inauguration, Philippe Nothomb a été touché par le soutien des autorités françaises à Rio, qui lui ouvre aujourd’hui toujours plus de portes à Rio, son agglomération et même plus. "Nous comptons toucher un jour le Brésil entier avec cette idée et d’autres histoires", conclut-il.


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