- enquêtes

Et toujours autant de polèmiques autour de certains tableaux de Van Gogh

Hélios Molina - 
Devant les tribunaux et dans les livres édités, le débat autour du maître le plus cher du monde se corse bien souvent. Nous revenons sur une de nos anciennes enquêtes autour du peintre devenu un des mythes de l'art.

Ph. Portrait du Docteur Gachet (première version)

Toujours autant de passion, toujours autant de polémique autour de l’œuvre de ce peintre maudit dont on épluche le moindre détail de sa vie, de sa peinture, de son courrier. Le peintre le plus cher du monde enflamme des passionnés, des chercheurs parfois anonymes, des hommes d’affaires. Les experts acculés se voient obligés de réagir, les marchands mis en cause obligés de défendre leur réputation ou les commissaires- priseurs pris dans un engrenage font appel à la justice. Pourquoi tant de folie autour d’un seul maître ? « Il y a un sentiment d’injustice à réparer», crient en chœur les récalcitrants qui osent villipender les experts. En retour, ils sont qualifiés de traîtres, de gens attirés par la cupidité, de malhonnêtes. Pour comprendre le débat en cours, il faut savoir qu’il y a chez Van Gogh deux mille œuvres, ce qui représente un immense travail. Dans cette production, une centaine selon certains, une quarantaine selon les officiels poseraient problème.

Faux ou non T
Le Portrait du docteur
Paul Gachet

Dernier épisode en date, l’exposition Le Docteur Gachet  (mars 1999) dans les galeries nationales du Grand Palais à Paris. On a clamé la supercherie. Le célèbre Portrait du docteur Paul Gachet du musée d’Orsay serait un faux. Et le cri est lancé par Benoît Landais, qui a écrit un livre sur l’affaire Gachet aux éditions du Layeur. Ce chercheur, qui vit aux Pays-Bas, est le fils de l’ancien directeur des Musées de France.

Il vient de passer au peigne fin le moindre document de l’artiste et pendant dix ans, a parcouru ainsi, à la manière d’un enquêteur, les dernières années de la vie du maître à Auvers-sur-Oise. Pourquoi Auvers ? Parce que c’est là que vivait ce protecteur des impressionnistes, le docteur Gachet et « c’est là, dit Benoît Landais, qu’il y aurait eu pillage et fabrique de faux ». Le terme est fort et menace l'establishment, le monde de l’expertise et la forteresse du musée Van Gogh à Amsterdam. « Le scandale n’aurait pu être qu’une simple affaire de faussaires si le soutien des institutions n’était venu lui donner une autre ampleur. Cent ans après, à l’occasion d’une exposition, le docteur Gachet revient nous imposer son œuvre de falsification. » Du côté des institutions, la commissaire de l’exposition incriminée, Anne Distel, conservateur chef du musée d’Orsay, a nous déclara que Benoît Landais « s’est contenté de rallumer une polémique ; l’exposition a été faite pour répondre à ce problème Il devenait pressant d’éclairer le public Nous avons fait expertiser toutes nos œuvres en laboratoire et si nous avions eu le moindre doute supplémentaire nous en aurions fait état Nous sommes convaincus de l’authenticité des œuvres. De toutes façons, il n’y a que le terrain Van Gogh, martyr universel de la peinture pour ce genre de polémiques. Ils sont nombreux à penser qu’il est bon de le défendre Ces polémiques désordonnées sont faites par des non spécialistes partis d’a- priori, ce qui est contraire à une démarche rationnelle. Nous, nous prouvons des choses. Ce que Landais ne dit jamais, c’est que ces faux ont été dévoilés et dénoncés très tôt »

Le Jardin à Auvers î

Dans une autre supposée affaire de faux du peintre néerlandais, il y a celui du célèbre jardin à Auvers, tableau détenu par la famille Vernes. Les choses se corsent lorsqu’il est cédé par Me Binoche, en 1992, au financier J.-M. Vernes, contre un chèque de 57,7 millions de francs à l'époque. Les rumeurs de faux commencent à circuler, la famille du défunt J.-M. Vernes tente de récupérer ses billes en le mettant en vente en 1998 et chose impensable auparavant le tableau ne trouve pas d’acquéreur. Bilan : la famille Vernes demande devant la justice le remboursement de la somme à Me Binoche. Et à son tour, Me Binoche réclame au Figaro et au journaliste Jean-Marie Tasset auteur des articles mettant en cause l’authenticité de l’œuvre, dix millions de francs. En clair, le commissaire- priseur tente, par ce biais, de rendre responsable la presse du désastre qui pourrait s’abattre sur lui, si la justice établissait qu’il y avait des doutes de faux avant la vente.

Et Les Tournesols î

Et ce n’est pas la fin des supposés faux. Les Tournesols, de la collection Yasuda Kasai, huile sur toile de 1889, serait aussi un faux. Et cette fois, la polémique vient d’Angleterre. Le célèbre tableau adjugé le 30 mars 1987 pour 268 millions de francs serait, selon la journaliste Géraldine Norman de la chaîne télévisée Chanel 4, une œuvre de l’ami-faussaire Claude-Emile Schuffenecker. Ces déclarations ont provoqué un malaise. Et la journaliste, qui fait autorité dans le monde de l’art, a surenchéri en affirmant : « C’est quasiment sûr ». Les maisons de vente aux enchères, inquiètes de telles révélations, ont tenté de minimiser l’affaire. « La grande majorité des propriétaires de Van Gogh peuvent dormir en paix », se sont-ils contentés de déclarer. Et si les Japonais demandaient à leur tour réparation ? Géraldine Norman s’appuie sur les critiques de Benoît Landais qui remettait en cause, dans cet autre tableau, le style de l’œuvre, la provenance et le format. Décidément Benoît Landais, avec son livre, laisse la place à de nouvelles critiques et les ventes des prochains Van Gogh en subiront forcément un contre- coup. Attention aux œuvres invendables ! 

Hélios Molina




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