- Musique

Bruce Spingsteen « Only the Strong Survive » : le boss ressuscite les grands standards de la soul et

Marie Torres - 3 décembre 2022
Après « We Shall Overcome : The Seeger Sessions » (2006), album où il rendait hommage l’œuvre gargantuesque du chanteur folk rock Pete Seeger, Bruce Springsteen s’attaque cette fois au répertoire soul et R&B des 60’s et des 70’s. Un véritable élixir de jouvence.
Quand on y regarde de près, la soul et le R&B ont toujours fait parti de l’univers du Boss. Des bars du New Jersey qu’il écumait à la fin des 60’s aux stades de 80.000 personnes aujourd’hui, ces musiques ont infusé au fil du temps, dans la conception des chansons, l'enregistrement des albums avec le E.Street Band et bien entendu dans la façon de chanter, de placer la voix.

L'hommage rendu à cette soul music n'est qu'un juste de retour des choses. En revanche, ce qui est plus surprenant, ce sont les 15 chansons retenues. A l’exception de trois standards, aucune de ces chansons ne sont vraiment connues du grand public. Pour la conception de ce projet exit le E. Street Band. Bruce Springsteen et son fidèle producteur Ron Aniello (depuis l'album Wrecking Ball en 2012 ! ) ont travaillé à quatre mains pour recréer l’âme et le son de la Motown et de Stax, les mythiques labels soul et R&B des 60’s et des 70’s. Ron Aniello joue ici de tous les instruments, tous exceptés les cordes et les cuivres. Et le résultat est réjouissant.
Crée par Jerry Butler « Only the Strong Survive » (1968) raconte l’histoire d’un jeune homme au cœur brisé, consolé par sa mère. Si on se replonge dans le contexte de l’époque, ce texte émouvant s’adresse à la jeune population noire qui lutte pour ses droits civiques. Entre les classiques « Don’t play that song for me » (1961) crée par Ben E king repris des dizaines de fois (Aretha Franklin, Adriano Celentano..), « Turn Back the Hands of Time » (1970) de Tyrone Davis, on redécouvre «Nightshift » (1985), petit bijou des Commodores qui rend hommage aux grands noms de la soul, les Marvin Gaye et Jackie Wilson. Aux côtés du « When She Was My Girl » des Four Tops (1981), on retiendra cette très belle relecture du« The Sun Ain't Gonna Shine Anymore » initialement chanté par Frankie Valli (1965) puis propulsé dans les charts US l’année suivante par les Walker Brothers. A travers des titres comme « What Becomes of the Brokenhearted » ou le « Someday We'll Be Together » des Supremes (1961) titre doo-wop magnifiquement réorchestré, on retrouve dans cet album les thèmes cher à Springsteen, les grosses voitures américaines, les routes secondaires, les nuits d'été, les amours perdus. Grand fan de Sam and Dave dont il reprend régulièrement sur scène le tonitruant « Soul Man » , Bruce Springsteen a convié Sam Moore sur 2 titres : « Soul Days » de Dobie Gray (2000 ) et le déchirant « I Forgot to Be Your Lover » (1970) signé William Bell. Coup de cœur pour « I Wish It Would Rain » (1967) des Temptations Springsteen montre toute l’étendue de sa voix. Ces titres sont euphoriques, galvanisants, et vous redonnent du baume au cœur (et on en a bien besoin en ce moment !), à l’image du « Do I Love You (Indeed I Do ») chanté à l'origine Frank Wilson (1965).  « Only the Strong Survive » est une vraie réussite, un album aux couleurs sépias qui raisonne déjà aux airs de classic album. A noté que Bruce Springsteen & The E Street Band seront sur la scène de Paris La Défense Arena, le samedi 13 mai et le lundi 15 mai 2023.
Jean-Christophe Mary pour www.micmag.net
Only The Strong Survive
Bruce Springsteen
Paru le 11 novembre 2022
CD 15,99 euros / Vinyle 34 euros

  • Facebook
  • Google Bookmarks
  • linkedin
  • Mixx
  • MySpace
  • netvibes
  • Twitter
 

Events

Vintage world (Click on the title)

London Calling, l'appel des Clash

London Calling ? Un condensé de l'état d'esprit de la jeunesse anglaise de la fin des années 70, de ce "No Future" clamé par le mouvement punk. Retour sur le titre emblématique du groupe britannique The Clash. Lire la suite, ici.


Going out in Paris


Paris - jusqu'au 11 janvier 2026
« Le mystère Cléopâtre », jusqu'au 11 janvier 2026 à l'Institut du Monde Arabe.

C'est une exposition entre mythes et histoire sur la célèbre reine d'Egypte que propose l'Institut du Monde Arabe. Son nom et sa légende ont traversé les siècles : Cléopâtre VII a régné sur l'Egypte antique, il y a plus de 2 000 ans. La mythique souveraine de la dynastie des Ptolémées est l'une des figures les plus connues du monde antique, mais la réalité n'étaye pas toujours les nombreuses histoires que l'on raconte sur elle. Lire la suite, ici.

News flash

4e Conférence mondiale pour l'égalité femmes-hommes

Parus accueille les 22 et 23 octobre 2025 les représentants d'une quinzaine de nations pour la 4e Conférence ministérielle des diplomaties féministes qui vise à mettre en place une action mondiale face aux blocages et aux reculs des droits des femmes.

 
Elvis Presley : un nouveau film-concert

Un demi-siècle après la dernière apparition scénique d’Elvis Presley, Baz Luhrmann proposera, en 2026, EPiC: Elvis Presley in Concert, un film-concert inédit rassemblant des images restaurées de la légendaire résidence de Las Vegas en 1970 et de la tournée américaine de 1972

 
L'iran facilite les opérations Transgenre
L'Iran combat le mouvement LGBT dans son pays mais favorise les opérations pour les étrangers qui désirent changer de sexe. Business is business !
 
Une guitare volée aux Stones vient de refaire surface
Une Gibson Les Paul Standard de 1959 volée aux Stones dans les années 1970 vient d’être retrouvée. L’instrument, qui appartenait à Mick Taylor, a été identifié dans une collection de 500 guitares récemment acquise par le Metropolitan Museum of Art de New York.
 
Le buste de Jim Morrison enfin retrouvé !
Trente-sept ans après sa disparition, le buste de Jim Morrison, couvert de graffitis, a été retrouvé dans le cadre d’une autre enquête. Pour en savoir plus, ici.