France - voix libre

LETTRE OUVERTE DE CLARA G - Les étudiants craquent

David Attié, Lepetitjournal.com - 20 mai 2013
Il est des initiatives démocratiques dont on regrette la désuétude, à l'instar de cette récente lettre ouverte de Clara G. à François Hollande, qui exprime sa colère et son désarroi face à l'absence d'opportunités en France. Désabusée, elle ne voit son avenir briller qu'à travers l'expatriation.

Selon un sondage Viavoice publié en avril pour W-Cie, 50% des 18-24 ans et 51 % des 25-34 ans ont répondu oui à la question "Si vous le pouviez, aimeriez-vous quitter la France pour vivre dans un autre pays ?", contre 22 % pour les personnes âgées de plus de 65 ans. C'est le constat de départ de Clara G. 20 ans étudiante en deuxième année d'histoire à la Sorbonne. Dette nationale abyssale et chômage élevé, cotisation pour des retraites de plus en plus nombreuses et stagnation du pouvoir d'achat, les perspectives sont effrayantes pour la jeune génération qui envisage de plus en plus de s'expatrier. Une véritable "fuite" selon l'étudiante, un repli stratégique vers l'étranger devenu de plus en plus attractif pour entrer dans le marché du travail. "Voyez vous les temps changent, explique Clara au Président. Mes grands-parents soixante-huitards avaient eu la tentation de la révolution, j'ai la tentation de l'expatriation".


Un nouvel espoir

Benjamin témoigne sur l'étudiant.fr, il s'est expatrié au Texas pour vivre son rêve de viticulteur dès la fin de ses études. Il n'envisage pas du tout de revenir en France, comme quatre expatriés français sur dix selon un 
sondage Mondissimo. Le Québec également fait rêver tous les étudiants, idéal pour finir ses études ou pour un premier emploi il bénéficie d'une très forte popularité depuis quelques années. Malgré le récent "Printemps d'érable", les cursus sont porteurs et les opportunités sont nombreuses dans la Belle Province. Hiérarchie plus souple, facilités administratives et fort esprit d'entreprenariat sont de rigueur ici. Même les crèches sont vacantes, un plus non négligeable pour certains jeunes couples désespérés de la saturation parisienne. D'autres pays lointains, comme l'Australie, font rêver, même si tout n'est pas rose aux antipodes (voir l'article de notre édition de Melbourne : Vivre en Australie, après le rêve, la réalité)


Car en France, d'après Clara G, c'est no future : "Le plus déprimant, c'est de savoir très exactement de quoi sera faite ma vie si je reste en France. Une fois mes études terminées, une fois mes beaux diplômes inutiles obtenus, je rejoindrai sans doute d'abord les rangs fournis des jeunes chômeurs avant d'enquiller pendant des années les stages et les CDD (...). Et si jamais, par une sorte de miracle improbable, je venais à gagner beaucoup d'argent, je sais d'avance que non seulement je devrais en reverser l'essentiel au fisc, mais que cela me vaudrait aussi l'opprobre général de mes concitoyens et votre mépris personnel".

Rester en France ?

La lettre ouverte a suscité de nombreuses réactions, et à défaut de connaitre celle de François Hollande, ces réponses faites à Clara sont intéressantes : Marie Charlotte sur Madmoizelle rappelle que la situation française est loin d'être la pire, que ce soit pour le système de santé, pour les frais de scolarité ou pour la parité. Elle propose ainsi de rester en France en profitant un maximum de ses avantages sociaux, consciente de la crise, elle semble fermer les yeux dessus. Sofiane lui, prend le contrepied : l'expatriation bien sûr ! Mais pourquoi la vivre comme une fuite alors que c'est une véritable chance ? Selon lui, à vingt ans tous les choix sont encore à faire et ce n'est pas l'Etat qui est responsable d'un "banal blues de la vingtaine". Et Sofiane de conclure sur une citation de Joseph Schumpeter "entreprendre consiste à changer un ordre existant". Une façon de dire qu'il n'y a pas de fatalité et que tout reste à faire, à condition de prendre les devants...



  • Facebook
  • Google Bookmarks
  • linkedin
  • Mixx
  • MySpace
  • netvibes
  • Twitter
 

Events

La morte amoureuse de Théophile Gautier

La morte amoureuse de Théophile Gautier au Théâtre Darius Milhaud

« Memories »

« Memories » de Philippe Lebraud et Pierre Glénat

Paul Klee, Peindre la musique

L’exposition numérique rend hommage aux deux passions de Klee, la musique et la peinture, et révèle les gammes pictural...

Alô !!! Tudo bem??? Brésil-La culture en déliquescence ! Un film de 1h08 mn

Photo extraite du film de Mario Grave - S'abonner sur notre canal Youtube  pour avoir accès à nos films :

Vintage world (Click on the title)

Jean Segura, collectionneur d'affiches de cinéma : « J'en possède entre 10 000 et 12 000 »

Journaliste scientifique, auteur de plusieurs ouvrages, concepteur du site ruedescollectionneurs, Jean Segura est aussi un passionné et un spécialiste de l'affiche de cinéma ancienne. Rencontre, ici.


Going out in Paris

« Loading, l'art urbain à l'ère numérique »

jusqu'au 21 juillet 2024 au Grand Palais Immersif


            


News flash

Madrid, 11 mars 2004

L'Espagne, mais aussi l'Union européenne, rendent un hommage solennel lundi aux 192 victimes de 17 nationalités assassinées il y a 20 ans à Madrid dans des attentats à la bombe qui marquèrent le début des attaques islamistes de masse en Europe.

 
Pablo Neruda a-t-il été empoisonné ?
Cinquante après, le Chili relance l'enquête sur la mort du poète et Prix Nobel de littérature survenue sous la dictature du général Pinochet. Cancer de la prostate ou empoisonnement ?
 
Paris 2024 : les bouquinistes ne seront pas déplacés
Paris 2024 : les bouquinistes des quais de Seine ne seront finalement pas déplacés pour la cérémonie d’ouverture des JO « Déplacer ces boîtes, c’était toucher à une mémoire vivante de Paris » a déclaré à l'AFP Albert Abid, bouquiniste depuis dix ans au quai de la Tournelle.
 
Sophie Calle et la mort !
Sophie Calle, artiste de renom, achète des concessions funéraires au USA en France et ailleurs. "J'achète des trous" dit -elle à propos de sa mort.
 
53 journalistes et proches de médias tués dans la guerre Israel- Hamas
Cinquante-trois journalistes et employés de médias ont été tués depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, selon le dernier décompte du Comité pour la protection des journalistes (CPJ)