France - 

Quand l’ art se fait de plus en plus odieux… pour être de plus en plus plus contemporain

Nicole Esterolle (Lyon) - 
Odieux est en effet le terme qui me semble le plus adéquat pour englober tous les ingrédients utiles pour faire de l’art 100% contemporain. Mais encore... dans sa rubrique au vitriol Nicole Esterolle épingle Catherine Millet, Michel Onfray et tant d'autres....

Quand l’ art se fait de plus en plus odieux… pour être de plus en plus plus contemporain

 Pour illustrer ce titre, je vous joins deux images en provenance du fameux Maurizio Cattelan, l’artiste le plus odieux du monde, et qui, pour cela, est devenu le plus contemporain, le plus chic, le plus international et le plus cher de la planète.

Odieux est en effet le terme  qui me semble le plus adéquat pour englober tous les ingrédients utiles pour faire de l’art 100% contemporain et qui  sont : le cynisme, l’inepte, la perversité, l’arrogance, l’impudence, le mauvais goût, la cruauté avec les humains et les bêtes, la dérision de tout, la transgression systématique, etc.

 Et c’est bien Cattelan, qui a su réunir avec le plus de talent et d’intelligence tous ces ingrédients pour un travail s’apparentant à celui du journal Hara-Kiri, mais en plus classieux ou moins populaire... Un hara-kiri de luxe en quelque sorte, ciblant la haute société et les ultra-riches de tous pays, plutôt que les ultra-prolétaires depuis longtemps désunis.

Parmi ces œuvres, on trouve le magazine international Toiletpaper, le torche-occiput favori pour milliardaires poutiniens incultes et ivrognes, qui ont la pensée dans le rectum et  que le facéties cattelanesques font rire grassement après boire ou sniff cocaïné. L’image qui en est extraite est particulièrement bête et méchante.  On y  voit les mains embagousées d’une vieille richissime collectionneuse d’art, ( Image 02) se brûlant volontairement avec sa propre cigarette pour se punir sans doute d’être aussi riche et stupide…Une sorte d’ auto-dérision bien lourde et téléphonée,  sans subtilité ni poésie,  et parfaitement consternante y compris pour la vieille peau qui a subi le supplice.

 L’affreux Jojo Cattelan est aussi l’auteur de  la fameuse sculpture Nona Hora (fichier joint 03)  (10 millions de dollars la pièce, dans la collections Pinault) qui représente le Pape écrasé par une météorite ; et puis de l’écureuil noyé dans une assiette ; et puis du petit Hitler en premier communiant ; et puis de ce  cheval sans tête, fiché dans le mur, etc., et de quantité d’autres supplices visuels et nuisances conceptuelles  plus atroces, ineptes, bêtes et méchants les uns que les autres, (fichiers images Joints n° 04) et qui sont résultat de la recherche d’un permanent dépassement de ses propres limites, dans ce même registre de l’auto-fellation oxymorique et de l’odieuse plaisanterie à haut niveau de questionnement sociétal sur fond d’hyper-luxe et d’argent dégoulinant de partout.

 Mais aujourd’hui, comme l’a dit la sociologue Nathalie Heinich (voir ma précédente chronique) , on est passé du « paradigme de l’art moderne » au  « paradigme de l’art contemporain » et toutes les valeurs  se sont retournées sur elles-mêmes : l’odieux a remplacé le gentil, parce que c’est plus chic, dans les magazines de mode comme le supplément dominical du Monde, d’afficher une figure patibulaire et menaçante plutôt qu’un visage avenant et souriant ; parce que le fameux rire du vrai poète  Topor, cela fait aujourd’hui un  peu dépassé et ringard pour « qui veut être de  son temps »…Sale  temps !

 Sale temps donc pour les gentils poètes , corrects,  « normaux », sympas... Priorité à l’antipathique, au faussaire, à l’opportuniste, au faiseur, au tortionnaire du sens, etc.  Prime à l’enfoiré dont on trouve justement les plus beaux spécimens,  en galeristes ou collectionneurs, agglutinés à la foire FIAC . Apologie du morbide avec des œuvres réussies « quand on ne peut pas les supporter plus de trois minutes », comme s’en glorifie Claude Lévèque. Triomphe de l’odieux cattelanesque. Adulation du « veau d’or » de Hirst. Glorification du cynisme ubuesque par Michel Onfray, notre philosophe populaire bas-normand, ( voir plus loin) qui voit en Cattelan un nouveau Diogène… Départ d’orgasme chez nos spécialistes du grand marché, Judith Benamou,  Roxana Aximi et Harry Bellet,  dès qu’on leur parle du beau Maurizzio … objet par ailleurs d’une vénération extatique de la part tous les prescripteurs d’art contemporain, qu’ils soient curators, critiques membres de l’AICA, inspecteurs de la création, professeurs d’art, activistes culturels, petits schtroumpfs post-diplômés d’écoles d’art, etc.

 Mais ce qu’il y a de plus fabuleux  chez ce Cattelan, c’est que plus il essaie de se dévaluer, plus il ridiculise et humilie ses admirateurs et ses collectionneurs, plus il dénonce l’ineptie d’un système qui a fait de lui sa figure de proue…bref : plus il crache dans la soupe,  plus sa notoriété et sa valeur sur le marché de la soupe augmente…C’est vraiment fabuleux ! Et c’est en cela qu’il est bien l’illustration la plus exacte de ce nouveau paradigme de l’art contemporain selon Nathalie Heinich.

 Mais ce qu’il y a d’encore plus fabuleusement paradigmatique, c’est ce que vous pouvez lire en bas de page de ce Toiletpaper : « Fondé en 2010 par l’artiste Maurizio Cattelan et le photographe Pierpaolo Ferrari, le magazine Toiletpaper s’amuse de l’overdose d’images et détourne les codes de la mode, du cinéma, de la publicité. »…

 Ainsi, le journal Le Monde, en publiant ces images de Toiletpaper, entreprend-il de se moquer de la publicité qui occupe la moitié de ses pages (dont certaines parfumées Chanel N° 5)… et ceci pour attirer les annonceurs qui prennent donc ainsi plaisir à se moquer d’eux-mêmes… Bravo Le Monde, ça c’est très fort !

 Elle a eu une enfance de rêve

Le dernier livre de la trilogie «  ma vie », de Catherine Millet vient de paraître. Le premier était consacré à sa vie sexuelle dissolue, le second à sa jalousie provoquée par  les frasques conjugales de son mari, et le troisième et dernier dédié à ses jeunes années et intitulée « une enfance de rêve ». Un titre qui se veut sarcastique, bien sûr, car l’ enfance en question fut épouvantable et cauchemardesque, avec un père alcoolique, violent, battant femme, enfants, chiens et voisins ; avec un frère cadet qui meurt très vite dans un accident de voiture ; avec une mère qui se suicide très vite par défenestration.

Aussi la petite Catherine comprend-elle très vite qu’elle ne peut survivre à ce cauchemar que grâce à sa seule intelligence qu’elle a très vive en effet, et en réprimant tout ce qui est de l’ordre du sensible et de l’affectueux.

Et c’est ainsi que plus tard, elle ne fut pas heureuse en ménage, n’eut pas d’enfant et eut une sexualité désastreuse (voir son livre : « La vie sexuelle de Catherine M. , paru en 2001).

Mais c’est ainsi – ceci compensant cela - qu’elle a pu devenir la figure emblématique d’un art désormais contemporain, qui, lui aussi, a dû gommer toute expression du sensible ou du poétique,  pour être mieux contemporain et/ou international et mieux s’inscrire dans les logiques de pouvoir et d’argent…

C’est bien connu : les grands malfaisants ont presque toujours eu une enfance difficile. Catherine Millet , qui a donc fait subir à l’art français ce qu’elle a subi dans son enfance, n’échappe pas à cette règle et son livre  nous  confirme ce que l’on subodorait depuis longtemps sur les raisons  de cette furieuse propension qu’elle montre à vouloir « déconstruire » tout ce qui est de l’ordre du patrimonial

Mais qu’importe. Voilà un futur best seller accompagné déjà du concert de louanges de tous les thuriféraires  de la bien-pensance culturelle française : « elle fait surgir l'universel en passant  son vécu propre au tamis d'une analyse spéculative d'une saisissante acuité » nous dit Télérama. « Nous avons là un chef d’œuvre tout à fait bouleversifiant » nous dit Le Monde. Quand à Jérôme Garcin du Nouvel Observateur il nous dit que l’auteure aurait dû titrer son livre : « la vie intellectuelle de Catherine M. »… Oui, Jérôme , c’est bien vu!


Une enfance de merde

Reçu d’un lecteur ( image n° 05): ce détournement de la 1ère de couv. du livre de Catherine Millet : « une enfance de rêve », où l’on lit « une enfance de merde »… et assorti du compliment suivant : « après le best seller "la vie sexuelle de merde de Catherine M." vendu à 900 000 exemplaires en Corée du Sud, voici, de la même auteure "Une enfance de merde"...prochain ouvrage : "un art contemporain de merde"...


Hourrah ! : " la vie sexuelle de Catherine Millet" vient d'être rééditée...augmentée des commentaires d’un ecclésiastique et d’un médiéviste lacanien!

Cette édition « collector », qui fait l’objet d’un seul tirage, réunit en annexe un ensemble de textes critiques (le médiéviste lacanien Alexandre Leupin, le théologien Jean-Philippe Guinle, l’écrivain Mario Vargas Llosa et Catherine Millet elle-même), pour la plupart inédits en France, ainsi que les fac-similés des notes préparatoires à l’écriture du livre.

( Cette réédition ne sera pas diffusée en Corée du Sud qui avait vu pourtant la première achetée à 900 000 exemplaires… car il paraît que les sud-coréens, qui s’intéressent plutôt au côté salace de l’ouvrage, trouvent que le  théologien et le médiéviste lacanien n’ont vraiment rien d’excitant)


  L’art contemporain, c’est la dictature du quantitatif et de l’éphémère »

Christine Sourgins, auteur des Mirages de l’art contemporain, s’est prêtée à l’exercice de l’entretien à la suite d’Aude De Kerros, il y a quelques semaines. Qu’est-ce que l’art contemporain ? Sur quels mécanismes repose-t-il ? En quoi peut-on dire qu’il a tué toute représentation de la peinture en France ?

Entretien réalisé par PLG, pour Contrepoints.


http://www.contrepoints.org/2014/05/03/164985-art-contemporain-dictature-quantitatif-ephemere?utm_source=dlvr.it&utm_medium=facebook


 Aux  Abattoirs de Toulouse, on achève bien les artistes

Le peintre Jérôme TISSERAND a écrit à Pierre COHEN Maire de Toulouse le 12 novembre 2013 pour proposer un don à la ville d’un certain nombre de peintures réalisées entre 1970 et 2011.

Le Maire a répondu le 21 novembre qu’il transmettait cette proposition à Madame de COMARMOND. Le 3 février 2014 Jérôme TISSERAND recevait un courrier de Monsieur Olivier MICHELON directeur du musée des ABATTOIRS, qui répond qu’il prend connaissance avec intérêt de la sollicitation de l’artiste, et qu’il demande quelques éléments visuels. Jérôme TISSERAND lui répond le 4 février et lui propose de se rendre sur son site internet riche en photos, l’invite à son atelier à Paris, et tient à sa disposition livres et catalogues.

A ce jour il n’y a aucune réponse d’Olivier MICHELON. Jérôme TISSERAND ne sollicitait rien et souhaitait offrir ces peintures. (voir image n° 06)


Pour rappel : Jérôme TISSERAND est arrivé à Toulouse en 1965 pour entrer à l’école des Beaux-Arts jusqu’en 1970 année de l’obtention de son diplôme. Sa première exposition fut présentée à Toulouse galerie Simone BOUDET en 1972, et à L’ENAC ainsi qu’au musée INGRES à Montauban et Galerie CONDILLAC à Bordeaux. De nombreux articles sont parus dans la Dépêche du Midi de 1972 à 1981 écrits par Robert ARIBAUT, Aline DINIER, Michel ROQUEBERT, et un passage au POP CLUB de José ARTUR. A partir de 1973 Jérôme TISSERAND s’installe à Paris où il entame une carrière artistique importante soutenue par la galerie Henri BENEZIT et Pierre CARDIN. L’artiste est étonné du manque d’intérêt d’Olivier MICHELON et pour tout dire de cette attitude méprisante vis-à-vis d’un artiste qui s’est engagé dans un travail difficile au début des années 1970. L’artiste constate, une fois de plus, le mépris affiché par Olivier MICHELON pour la peinture qui existe toujours et qui vivra encore longtemps, même si l’art officiel et les FRAC continuent à montrer des vidéos et installations.


On conçoit bien que si tous les artistes entreprennent de faire un don à leur musée le plus proche, cela va faire beaucoup de monde, et qu’il va falloir de grands entrepôts muséaux… Mais ce que l’on peut imaginer aussi, c’est qu’il existe des instances pour prendre en compte respectueusement ces propositions de don, pour choisir et constituer des collections publiques représentatives, patrimoniales, ouvertes à la diversité et qui ne couteraient pas trop cher à la collectivité…Le contraire exactement des collections des FRACS par exemple, bourrés à ras bord de 90% de saletés invraisemblables achetées à des prix pharamineux, sans aucune durabilité ni physique, ni artistique.

 De la critique de l’art contemporain

A- De la critique cultivée de l’art contemporain

Tout est dit dans cette intervention de 20 minutes de Laurent Danchin au colloque «  30 ans de dirigisme artistique d’Etat» qui a eu lieu au Sénat en Janvier 2013.

Un exposé limpide et vivant de ce qui active et explique le phénomène « art contemporain », avec un recensement de ce qui a été écrit sur le sujet et occulté par les médias dominants.

Ecoutez Danchin… Il est lumineux…et transmettez… Vous n’aurez pas perdu vos vingt minutes.

https://www.youtube.com/watch?v=x9OlCmXYeDE


Et puis, cet été, allez absolument voir la magnifique expo "Génie brut - Génie savant " organisée par Laurent Danchin à l’Abbaye d’Auberive, près de Langres :

www.abbaye-auberive.com


"Génie brut - Génie savant " Avec :José Francisco ABELLO VIVES /  Paul AMAR /  Joaquim ANTUNES /  Joseph-Emmanuel BOUDEAU /  Jean-Michel CHESNÉ, Abbé Bernard COUTANT /  Youen DURAND /  GHISLAINE /  Jean-Luc GIRAUD /  Jeanne GIRAUD /  Joseph KURHAJEC/Joël LORAND /  Franck LUNDANGI /  MAÏTHE D /  MISTER IMAGINATION /  Agnès PATAUX /  Jano PESSET /  Raymond REYNAUD/Jim SANDERS /  Ghyslaine et Sylvain STAËLENS /  Germain TESSIER /  Catherine URSIN /  Jean-Paul VIDAL /  Serge VOLLIN/Davor VRANKIC

 Exposition du 8 juin au 28 septembre 2014

 B- De la critique réactionnaire le l ‘art contemporain

Voici, sur Télé Première, au cours de l’émission culturelle Starmag animée par Eric Nauleau, une confrontation d’anthologie entre l’exquise Sylvana Lorenz, prototype de la branchouille parfumée Chanel n° 5 - art contemporain germano-pratine et l’affreux sale,  bête et puant  réactionnaire  Alain Soral, ex-galeriste, ambassadeur  officiel de la bête immonde ( tellement affreux que même sa petite sœur Agnès en a honte), avec Mazarine Pingeot (la fille de..) qui joue la Madame Candide qui n’a rien à faire ici et qui ne comprend rien au film…

Si vous êtes un tant soit peu d’accord avec ce que dit le facho Soral, alors taisez-vous! Parce vos pensées sont tellement nauséabondes, que si vous les dites à haute voix vous sentirez mauvais de la bouche et des pieds.

https://www.youtube.com/watch?v=EIrOyJ9D-gE


 De la présence/ab-sens


Pour la période estivale, le Musée d’Art Contemporain de Lyon, (le plus contemporain des Musées français) a choisi, parmi les produits disponibles sur le grand circuit international de l’inepte, trois artistes formatés à la démarche des plus performatoires et sternutatoires , dont un, Oliver Beer, qui est diplômé de Fine a-Art de l’Université d’Oxford, et qui propose « une performance fascinante à laquelle le spectateur participe par sa seule présence »… voir la photo jointe n° 07
Plus d’inf http://www.exponaute.com/expositions/9363-oliver-beer/


 Un Michel Onfray chamano-picturologue

Michel Onfray, le piposophe populaire bas-normand, le « pense-peu-mais-vite » de l’intelligence française, la Chantal Goya du concept, le Socrate-fou du roi, le maître à penser des vieux cacochymes de son université populaire et des jeunes cornichons lecteurs des Inrocks, le Lucky Luke de la comprenoire, qui pense plus vite que son ombre et qui pense sur tout ce qui bouge (Freud, l’islam, l’orgasme, le PC, la cuisine, les fleurs, les vieux, les curés, etc. ) vient de sortir son 85ème best-seller depuis 10 ans, intitulé « un chamane nommé Combas »… » (voir image n° 09 )

« Robert Combas ne déparerait pas dans une horde primitive de l’époque magdalénienne. Combas est un chamane, il peint comme un chamane, il pense comme un chamane, il vit comme un chamane » nous dit Onfray… Et ben voilà ! C’est tendance le chamanisme ! et allons-y pour du chamane ! et je ne vous dis pas la montagne d’argent  qu’il se ramasse le chamane, avec son autre copain de chamanerie,  le galeriste Strouk, le plus primitif des marchands d’art contemporain de la place de Paris.

Ce qu’il faut savoir aussi, c’est que , par ailleurs, notre picturologue Onfray défend courageusement une dizaine d’autres artistes ( dont pas mal de très bons… hors Combas qui n’est pas vraiment mauvais non plus quand il ne se prend pas pour un chamane et pour un rocker),  qui n’ont pas à être défendus tant leur notoriété est assurée, avec parmi eux Maurizio Cattelan, l’écraseur de Pape,  autre chamanique notoire , animiste, anthropophage et serial bouffeur de curés, de communistes  et de psychanalystes crypto- lacaniens , comme lui…

* Allez sur ce lien… il est très drôle :

Michel Onfray, la Chantal Goya du concept

* Et puis allez ici sur le blog de l’excellent Nicolas Roméas (Directeur de la revue Cassandre/ Hors Champ), qui fait son affaire à la Chantal Goya du concept, dans un texte fracassant pour cette dernière, intitulé : La chute d’une idole populaire

http://blogs.mediapart.fr/blog/nicrom/110810/chute-dune-icone-populaire


* Et puis  ceci : Quand Onfray est aussi odieux que son poulain Cattelan
Magnifique lettre du résistant Leon Leandini après l'abjecte attaque d'Onfray sur le PC et les résistants

Léon Landini à Onfray :" qu il vienne raconter ces saloperies dans une de nos réunions et il pourra constater à loisir que des vieillards fanatisés de 90 ans seront encore capables de lui faire avaler ces insanités"
Lettre ouverte pour Ardisson, Société de production de l’émission (salut les terriens) du 2 mars dernier où était invité Onfray.

 http://histoireetsociete.wordpress.com/2013/12/14/magnifique-lettre-du-resistant-leon-landini-a-lire-absolument-a-diffuser/

 * La mort d’un piposophe par Jean- Léon Lépanda dans la revue Politis en 2010 : Ils y vont un peu fort chez Politis…

 http://www.politis.fr/La-mort-d-Onfray,11147.html


 Avec Martial Raysse, la peinture est de retour…

Oui, mais dans quel piteux état !!

Ce texte va figurer dans le numéro d’été du magazine Artension, dans un grand dossier intitulé «  Les aventuriers de l’art perdu ». La question qui m’était posée étant « Raysse, est-il un de ceux-là ? »…Ben non, ma foi ! Comme vous pourrez le lire.

Je remercie Artension de bien vouloir m’ouvrir ses pages, car il est le seul support papier qui m’accepte. Certains même, comme Jean-Christophe Castelain,  le rédacteur en chef de L'ŒIL et le Journal des Arts , qui m’avoue  pourtant apprécier mes chroniques, m’affirme  qu’il ne les publierait pour rien au monde sur son papier…Quant aux  « Inrockuptibles », magazine des incorruptibles formatés à la subversivité  politiquement correcte du genre doigt dans le cul Ai Wei Wei (voir image 11) il n’est pas question qu’il publie une réac de mon espèce.

Oui, Artension semble donc le seul papier libre dans le paysage artistique français. Merci à lui.

 A l’occasion de  la grande rétrospective Martial Raysse au centre Pompidou, c’est l’institutionnalité artistique française qui, semble-t-il,  retrouve un peintre qu’elle avait mis de côté et perdu de vue pendant quelques décennies.

« En toute humilité, si la France veut un grand peintre en ce début du XXIe siècle, c'est moi, ce n'est pas Buren. Il n'y a personne d'autre », dit l’artiste qui, lui, ne s’est jamais perdu de vue et n’a jamais  désespéré de lui-même, grâce au soutien moral et financier indéfectible de son investisseur à risque  François Pinault.

Le flamboyant playboy, « anti Bernard Buffet » qui voulait « chanter le soleil et l’optimisme des bains de mer », champion du pop-art français niçois mâtiné nouveau réalisme des années 60, « Icône de la révolution sexuelle et artistique », «  hygiéniste de la vision » ( voir image jointe N° 10) et dont les œuvres de cette époque, « qui refusent le vieux, le dégradé, le périssable et l’obsolète. .. », se vendent aujourd’hui des millions de dollars , est touché, en mai 1968 par une sorte de grâce ésotérico-écolo-mystique, qui lui fait «  récuser les jeux biaisés du marché de l’art »,  renier son passé de pop-artiste flambeur pour devenir une sorte d’apôtre illuminé de la décroissance, de la lutte contre la société de consommation et chantre d’un un art équitable avec son ami Pinault.

Il achète alors, en 1979, une vieille bergerie dans les collines dans le Périgord noir, pour y mener une vie ascétique. Avec peu d’argent, sans télé, sans électricité ni eau courante, il jardine, médite, fait son pain, mange les œufs de ses poules et puis ses poules. « Solitaire et sauvage, il s’y emploie  à réinventer une nouvelle vision du monde. » écrit quelque part un de ses hagiographes… mais surtout il entreprend d’apprendre à peindre avec la touchante application d’un peintre du dimanche (ou des jours fériés). Alors, bien sûr, ses picturalités maladroites et un peu « nunuches »   (comme on dit en Périgord) font-elles, comme le dit le même hagiographe « l’objet d’un rejet et d’une profonde incompréhension », de la part des critiques d’art qui l’avaient encensé et qui se sentent trahis… l’objet d’apitoiement et de consternation de la part de ses collectionneurs  qui voient dans ce « ressourcement du côté du bouddhisme zen chinois des pères du désert et du soufisme périgourdin » un risque de forte dépréciation financière des œuvres qu’ils possèdent par devers eux.

Son récent  retour en grâce, ne l’empêche pas de toujours dénigrer vigoureusement la quasi - totalité de la  création plastique actuelle : « Ce n’est que de la rhétorique. » dit-il, et il n’y a guère que Lucian Freud qui échappe à son courroux anti-intello. Quant aux autres artistes de la galerie Kamel Mennour où il expose en parallèle avec le Centre Pompidou (une heureuse coïncidence), il a bien prévenu le galeriste  qu’il les considérait comme tous très mauvais et indignes de lui.

L’institutionalité française est donc dans cette  configuration tout à fait inédite et pour le moins acrobatique, qui consiste à rendre hommage à un artiste qui invalide tous les choix qu’elle a fait depuis quarante ans et à rendre fréquentable un peintre dont elle ne voulait plus entendre parler pendant trente ans pour cause de ringardise…

Ainsi, sauf à admettre que ce qui guide les choix des hauts commis de la culture nationale  préposés à l’art officiel de type Blistène ou Grenier, est l’absurdité, l’incohérence et la crétinitude systémiques, on ne voit pas immédiatement ce qui d’autre expliquerait ce retour d’affection de l’appareil d’Etat envers ce pestiféré contagieux de Martial Raysse…

Certes, on peut se poser cette question, mais je pense au contraire que l’institutionnalité reste, avec cette réhabilitation paradoxale, parfaitement cohérente avec elle-même et fidèle à sa logique systémique.

Je pense, comme elle  en effet,  qu’il n’y a pas d’opposition de fond entre Buren et Raysse mais une sorte de complémentarité de fait, une alliance objective, comme celle du recto avec  le verso d’un même objet réversible, d’un même propos dévaginable, et de ce  même «  discursif process » qui caractérise l’art dit contemporain…Je pense que l’obsessionnalité  primaire, brute de décoffrage et non sublimée de l’un, son symbolisme morbidoïde appuyé sur une picturalité surjouée autant que basse de plafond, sa spiritualité schizoïde, sa sensualité glaireuse, justifient l’existence et la nécessité de la minimalité aseptique , inodore et hyper-intello  de l’autre comme contre - point réparateur, comme antidote nettoyant du regard et  purgatif de l’esprit après avoir regardé Raysse… Autrement dit : Buren après Raysse, c’est reposant…Mais autrement dit encore : Buren et Raysse, même combat contre la peinture et contre l’art.

Je pense aussi que l’un et l’autre sont de bons produits spéculatifs parce qu’ils contiennent   les mêmes ingrédients qu’il faut pour cela : l’ arrogance, la mégalo paranoïde, le mépris des collègues, l’aptitude à se renier soi-même, à cracher dans la soupe et à humilier ses adeptes pour mieux enflammer leur admiration… et puis la même stratégie de la négativité et de la rupture qui crée de l’interpellation, du questionnement fécal, de la « matière à réflexion », du commentaire, du « story-telling », de la légende, du mythe … bref , de la grosse médiatisation et du gros marketing pour en tirer,  au bout du compte, de gros paquets d’argent… Bref, le principe de vertueuse collusion dispositif public - intérêts privés est respecté avec la coincidence des expos au Centre Pompidou et chez Kamel Nemour ( et qu’importe si Raysse conchie les artistes de ce dernier du moment que ce dernier ramasse la mise)… Bref, la sur-visibilité donnée à Raysse autant qu’à Buren, permet la sur-occultation de quantité d’artistes qui mériteraient l’hommage pompidolien …Et  je pense à Vélickovic dont il est question dans l’édifiant témoignage de Jean-Luc Chalumeau paru sur la lettre du site www.visuelimage.com , que vous trouverez ici-même :

« Premier souvenir. Suite à un arrêté du 11 décembre  1981 instituant un Grand Prix National de Peinture, j'ai fait  partie du jury chargé de décerner ce prix pour l'année 1985. Etaient  présents des fonctionnaires du ministère de la Culture, les  directeurs du Musée National d'Art Moderne et du Musée d'Art moderne  de la ville de Paris, et deux critiques d'art, en l'occurrence Marc  Le Bot et moi. Les « Inspecteurs de la  création » proposèrent divers noms d'artistes  conceptuels dont la qualité de peintres paraissait douteuse à Marc  Le Bot qui, auteur en 1979 d'un remarquable essai sur le symbolisme  artistique à propos de Vladimir Vélickovic, entreprit de défendre ce  peintre authentique avec mon soutien immédiat. Peine  perdue ! Les fonctionnaires faisaient une mine  dégoûtée quand Dominique Bozo, patron du MNAM, lança son  joker : pourquoi pas Martial  Raysse ? Suzanne Pagé, patronne du musée de la  ville le suivit aussitôt. Marc Le Bot s'étonna de ce que le pop  artiste flamboyant des années 60, qui, depuis le début des années  70, tentait de montrer des peintures et dessins assez maladroits,  puisse passer devant son poulain dont l'éclatant talent purement  pictural était évident. Il n'obtint aucune réponse. Dominique Bozo  nous adressa un sourire aussi courtois  qu'ironique : ce serait Martial Raysse le lauréat  parce qu'il était une vedette mondialement connue, un point c'est  tout. Les troupes du ministère s'empressaient en effet de rejoindre  les responsables des deux grandes institutions. L'affaire était  réglée. Je crois qu'il est inutile de commenter. Notons que ce Grand  Prix de Peinture, que Jack Lang avait voulu prestigieux, fut  supprimé en 1998. »

Ainsi, avec Martial Raysse au Centre Pompidou, l’art perdu semble donc encore plus perdu… la peinture aussi, comme semble  de plus en plus perdu l’espoir de voir un jour ce lieu rendre hommage aux Velickovic, Rebeyrolle, Segui, Rustin, Pat Andrea, Dado, Cremonini, Ipoustegui, Bettencourt, Christoforou, Pons, Franta, et tant d’autres qui sont pourtant l’honneur de l’art français.


Image n° 10

Martial Raysse . « Etalage, hygiène de la vision » - 1960- Une œuvre qui préfigure celles que l’on trouve par milliers aujourd’hui dans nos FRACs

  Trois réacs s'invitent à la FIAC

C’était sur France Inter, dans émission de M Daniel Mermet « Là-bas si j'y suis », du mercredi 6 novembre 2013, et on n’y croyait pas ses oreilles : un flingage en règle de l’art contemporain, comme jamais on ne l’avait entendu sur une radio d’Etat. Une surprise donc. Un signe que les lignes bougent et que l’omerta se fissure. Bon, c’est vrai que Daniel Mermet, le mec sympa, qui aime les vrais gens, un rien popu et donc un peu réac pour les contemporainistes distingués,  ne pouvait que faire pavé dans le marigau chez les « vrais gens »  de la FIAC….

Un témoignage fracassant à écouter, ré-écouter, et faire circuler

Voici le lien :

https://www.youtube.com/watch?v=l8qQ5piQYYg




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Ultima hora

Madrid, 11 mars 2004

L'Espagne, mais aussi l'Union européenne, rendent un hommage solennel lundi aux 192 victimes de 17 nationalités assassinées il y a 20 ans à Madrid dans des attentats à la bombe qui marquèrent le début des attaques islamistes de masse en Europe.

 
Pablo Neruda a-t-il été empoisonné ?
Cinquante après, le Chili relance l'enquête sur la mort du poète et Prix Nobel de littérature survenue sous la dictature du général Pinochet. Cancer de la prostate ou empoisonnement ?
 
Paris 2024 : les bouquinistes ne seront pas déplacés
Paris 2024 : les bouquinistes des quais de Seine ne seront finalement pas déplacés pour la cérémonie d’ouverture des JO « Déplacer ces boîtes, c’était toucher à une mémoire vivante de Paris » a déclaré à l'AFP Albert Abid, bouquiniste depuis dix ans au quai de la Tournelle.
 
Sophie Calle et la mort !
Sophie Calle, artiste de renom, achète des concessions funéraires au USA en France et ailleurs. "J'achète des trous" dit -elle à propos de sa mort.
 
53 journalistes et proches de médias tués dans la guerre Israel- Hamas
Cinquante-trois journalistes et employés de médias ont été tués depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, selon le dernier décompte du Comité pour la protection des journalistes (CPJ)