25-05-2011 11:59:02

Tulipa Ruiz : une fleur musicale

Voilà bientôt 2 ans que le nom de Tulipa (tulipe en portugais) Ruiz revient avec insistance dans les projets les plus intéressants issus de la scène musicale de São Paulo.
Par Stéphane de Langenhagen (Paris)


 Voila bientôt 2 ans que le nom de Tulipa (tulipe en portugais) Ruiz revient avec insistance dans les projets les plus intéressants issus de la scène musicale de São Paulo, quand elle n’est pas systématiquement citée parmi les artistes les plus talentueux de la toute nouvelle MPB, aux côtés de Céu, Tiê, Rogê, Lucas Santtana, Bárbara Eugênio (dont je vous invite à voir le portrait sur l’excellent site dédié aux artistes émergents du monde entier Noisey.com), Rodrigo Campos, Kiko Dinucci, Silvia Machete ou encore Marcelo Jeneci, avec qui elle a partagé toute une série de shows. A juste titre. D’abord parce que la préoccupation première de ces deux là a été de choisir un nom de premier (et superbe) album d’une lucidité renversante en ces temps où tout dure si peu, Efêmera (éphémère) pour Tulipa, Feito pra acabar (destiné à finir) pour Marcelo, et parce que l’on peut affirmer sans exagérer que l’on tient là les grandes révélations de la musique brésilienne de demain.

 Efêmera, donc. LE tube qui ouvre d’emblée l’album, une mélodie à la fois simpliste et sophistiquée, un refrain apparemment inoffensif mais qui fait mouche instantanément : « Vou ficar mais um pouquinho para ver se acontece alguma coisa nessa tarde de domingo » (je vais rester encore un peu pour voir s’il se passe quelque chose en ce dimanche après-midi). Sur le même registre que cette ode à la nonchalance, et parmi les 10 autres titres, suivent Pontual, une allusion à ses propres difficultés à arriver à l’heure au ciné, So sei dançar com você, où comment la danse peut être un nouvel obstacle, et Da menina, sur l’envie d’une féminité juste futile, conforme à son image de femme-fleur. Soit une série de perles pop voire new vave, d’une justesse toujours parfaite. Côté ballades, Do amor et Sushi se détachent, légères, raffinées et romantiques, somme toute à l’image de cet album désinvolte, loin du stress et de l’agressivité qui se dégage de la mégapole hyperindustrialisée où s’est installée la famille Ruiz.

 Aux côtés de Tulipa, Gustavo, son frère, le producteur et fin guitariste, et Luiz Chagas, leur père, lui aussi guitariste, mais électrique, qui s’est illustré pendant de nombreuses années derrière une célèbre et regrettée figure emblématique de la scène paulista, Itamar Assumpção. Auteurs et compositeurs de tous les morceaux, ils sont accompagnés par une partie de l’Orquestra Imperial, et par l’excellent Duani à la batterie, Monsieur Mariana Aydar, venue elle aussi à l’instar de Céu, Donatinho, Tiê, Juliana Kehl, Leo Cavalcanti, Iara Rennó et Tatá Aeroplano, donner corps au projet.

Enfin, le passage à Paris de Tulipa lors de la tournée européenne n’a fait que renforcer ce dont l’on se doutait déjà : une présence scénique terriblement séduisante et un don appuyé pour le théâtre, une voix capable de monter dans de hautes sphères et beaucoup d’humour. De l’éphémère fait pour durer.


TULIPA RUIZ efêmera

(1 CD du label Totolo, distribution Harmonia Mundi)




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