- Musique

Shame embrase la Cigale avec un show sous haute tension !

Jean-Christophe Mary - 1er octobre 2025
Dans une Cigale survoltée, le groupe londonien Shame a présenté, le 28 septembre, son quatrième album Cutthroat. Premier concert parisien depuis 2023, le quintette post-punk confirme sa progression fulgurante, de petites salles intimistes aux scènes désormais conquises.

Deux ans après leur passage au Cabaret Sauvage, les cinq Londoniens étaient enfin de retour dans la capitale ce 28 septembre 2025 pour un concert attendu de pied ferme par un public fidèle. Depuis leur premier album Songs of Praise en 2018, Charlie Steen (chant), Sean Coyle-Smith (guitare), Eddie Green (guitare), Josh Finerty (basse) et Charlie Forbes (batterie) ont gravis une à une les petites scènes parisiennes : La Maroquinerie et l’Élysée Montmartre en 2018, le festival Lollapalooza en 2019, la Gaîté Lyrique en 2021, le Bataclan en 2022, puis le Cabaret Sauvage en 2023.

Chaque étape a vu le groupe grandir, gagner en intensité et en justesse.Deux ans plus tard, le quintette britannique s’offrait la Cigale pour la première présentation parisienne de Cutthroat, leur disque le plus ambitieux à ce jour, produit par John Congleton. Et force est de constater que le groupe s’est bonifié avec le temps.

Sur scène, Shame impressionne par sa cohésion et reste fidèle à sa réputation d’électrons libres. Josh Finerty, véritable pile électrique, court d’un bout à l’autre du plateau, basse en main, multipliant les cabrioles.

Charlie Steen, chanteur charismatique, lunettes noires et costume sombre, harangue les spectateurs d’un bout à l’autre du bord de scène. Il tend son micro à une spectatrice, fait monter quelques fans sur scène avant de les inviter à replonger dans la fosse. Autour de lui les guitaristes Sean Coyle-Smith et Eddie Green tissent des lignes nerveuses où les riffs post-punk se frottent aux expérimentations électroniques. Derrière ses fûts, Charlie Forbes martèle sans répit, menant la cadence avec une précision furieuse.

Dès les premiers accords d’Axis of Evil, Shame annonce la couleur : riffs tranchants, rythmique implacable, tension à couper au couteau. La Cigale pleine comme un oeuf s’embrase immédiatement. Le public chante, saute, se bouscule dans une ambiance électrique. Huit des dix-sept morceaux joués ce soir sont tirés du nouvel album Cutthroat, produit par John Congleton, qui insuffle au groupe une énergie brute mêlée à des expérimentations électroniques. Des titres comme After Party ou Axis of Evil (portrait cynique d’un golden boy à la American Psycho) bousculent l’ossature post-punk pour flirter avec la synth pop et le dance-punk, tandis que Spartak et Quiet Life rappellent l’écriture plus introspective du groupe. Une belle surprise que Lampião, ballade folk hypnotique chanté en brésilien inspirée d’un bandit légendaire.

Les classiques ne sont pas oubliés : Concrete, Alphabet, One Rizla rappellent que Shame sait aussi écrire des hymnes générationnels. Mais c’est avec Cutthroat, morceau-titre du nouvel album, que la soirée atteint son paroxysme. Sur le dernier titre, Charlie Steen invite le public à envahir la scène. En quelques secondes, une trentaine de spectateurs grimpent sur le plateau, transformant la Cigale en une marée humaine en transe.

Depuis 2018, Shame s’est imposé comme l’un des groupes britanniques les plus excitants de sa génération. Plus mûrs, mais toujours habités par la même urgence, les Londoniens prouvent avec Cutthroat qu’ils savent se réinventer sans renier leur fougue originelle.

jean-Christophe Mary pour www.micmag.net
Cutthroat
Shame
CD 13,99 euros / Vinyle 22,99 euros

  • Facebook
  • Google Bookmarks
  • linkedin
  • Mixx
  • MySpace
  • netvibes
  • Twitter
 

ÉVÉNEMENTS

VINTAGE & COLLECTIONS

You really got me, l'ADN des Kinks

 Sorti en 1964, "You really got me", troisième 45 T des Kinks, connait un succès immédiat. Il était temps, après deux échecs, leur maison de disque projetait de rompre leur contrat. Retour sur un standard incontournable du rock qui a failli ne jamais voir le jour... Lire la suite, ici

SORTIR À PARIS


Paris - jusqu'au 11 janvier 2026
« Le mystère Cléopâtre », jusqu'au 11 janvier 2026 à l'Institut du Monde Arabe.

C'est une exposition entre mythes et histoire sur la célèbre reine d'Egypte que propose l'Institut du Monde Arabe. Son nom et sa légende ont traversé les siècles : Cléopâtre VII a régné sur l'Egypte antique, il y a plus de 2 000 ans. La mythique souveraine de la dynastie des Ptolémées est l'une des figures les plus connues du monde antique, mais la réalité n'étaye pas toujours les nombreuses histoires que l'on raconte sur elle. Lire la suite, ici.

BRÈVES

4e Conférence mondiale pour l'égalité femmes-hommes

Parus accueille les 22 et 23 octobre 2025 les représentants d'une quinzaine de nations pour la 4e Conférence ministérielle des diplomaties féministes qui vise à mettre en place une action mondiale face aux blocages et aux reculs des droits des femmes.

 
Elvis Presley : un nouveau film-concert

Un demi-siècle après la dernière apparition scénique d’Elvis Presley, Baz Luhrmann proposera, en 2026, EPiC: Elvis Presley in Concert, un film-concert inédit rassemblant des images restaurées de la légendaire résidence de Las Vegas en 1970 et de la tournée américaine de 1972

 
L'iran facilite les opérations Transgenre
L'Iran combat le mouvement LGBT dans son pays mais favorise les opérations pour les étrangers qui désirent changer de sexe. Business is business !
 
Une guitare volée aux Stones vient de refaire surface
Une Gibson Les Paul Standard de 1959 volée aux Stones dans les années 1970 vient d’être retrouvée. L’instrument, qui appartenait à Mick Taylor, a été identifié dans une collection de 500 guitares récemment acquise par le Metropolitan Museum of Art de New York.
 
Le buste de Jim Morrison enfin retrouvé !
Trente-sept ans après sa disparition, le buste de Jim Morrison, couvert de graffitis, a été retrouvé dans le cadre d’une autre enquête. Pour en savoir plus, ici.