Paris - Musique, sélection

Golden Years : le meilleur de Bowie en 10 titres

Stephane de Langenhagen - 12 janvier 2016
L'oeuvre de David Bowie est immense et protéiforme. Chacun a son Bowie, sa période, son disque, sa reprise, son live ou son morceau préféré. De "The Man Who Sold The World" à "Blackstar", son testament, plongez en dix titres audio dans l'univers de la star aux 140 millions d'albums vendus. Hommage.

Sleeve facing à partir de l'album Low (1977)

The Man Who Sold the World (album éponyme, 1970).

Un an après les flottements intergalactiques du Major Tom, Bowie est de retour, plus angoissé que jamais sur l'avenir de notre planète. Toutes les bases sont posées : l'identité trouble, les chorus de Mick Ronson, son guitariste peroxydé, la noirceur et l'hermétisme des textes, les choeurs hollywoodiens enregistrées dans le cosmos. Le morceau sera immortalisé 24 ans plus tard par le groupe Nirvana dans un MTV Unpplugged d'anthologie.

Life on Mars (Hunky Dory, 1971)

Le slow ultime, en tête des charts à chacune de ses ressorties, malgré des paroles complètement ésotériques. Dans une parodie délirante de My Way, Bowie, la tête dans les étoiles, mi-homme mi-alien, s'en prend aussi bien à l'Amérique capitaliste (rappelez-vous, nous sommes en 1971) et au patriotisme exacerbé, qu'aux tentatives stériles opérées par les mouvements révolutionnaires de la décennie précédente.

Fill Your Heart (Hunky Dory, 1971)

David Bowie, créateur de génie, est aussi un pilleur invétéré. La preuve, cette reprise note pour note de ce morceau introuvable et génial de Paul Rose, chanteur et comédien de la Nouvelle Orléans qui a tenté de se faire connaître sous le nom de Biff Rose (ça ne s'invente pas). Plus marketées qu'assumées, les "Pin Ups" de l'Anglais auront moins marqué la pop britannique que ses compositions gracieusement offertes, comme par exemple au groupe Mott The Hoople, relançant avec All The Young Dudes une carrière promise à l'oubli.

Rock'n'roll Suicide (The Rise and Fall of Ziggy Stardust & the Spiders from Mars, 1972)

Aux premières notes de Ziggy Stardust, il est clair qu'on tient là l'un des chefs d'oeuvre absolus du rock'n'roll. Ce morceau en clôture de l'album finit de nous hypnotiser pour de bon. Impossible de relever le bras de la platine, sinon pour le replacer encore et encore sur ces notes de guitare acoustique issues du meilleur studio du monde. Depuis Hunky Dory, exit le producteur Tony Visconti (entre autres faiseur de hits de T.Rex), welcome Ken Scott, qui a une nouvelle fois opéré des miracles.

Lady Grinning Soul (Aladdin Sane, 1973)

J'avoue, j'ai un faible particulier pour le dernier morceau des disques de Bowie, surtout lorsqu'il conclut en apothéose, comme celui, un concept-album d'une richesse incroyable, à nouveau marqué par un romantisme tortueux, proche de la schizophrénie. Le piano du jazzman Mike Garson fait de cette balade américaine une des plus belles jamais enregistrées. Claudia Lennear, chanteuse de soul repérée derrière Joe Cocker, Leon Russel ou Delaney & Bonnie, en aurait été l'inspiratrice.

Rebel Rebel (Diamond Dogs, 1974). 

1974. Le Glam est mort. Bowie est maintenant devenu mi-homme mi-chien, comme nous le montre la pochette de son nouvel album dessinée par Guy Peellaert, artiste franco-belge célèbre pour ses Rock Dreams. Heureusement, le dandy du rock a gardé un pied sur l'ampli et livre avec ce titre vengeur un des meilleurs hymnes de la teen génération. Un riff simple, punchy, associé à des paroles d'une efficacité déconcertante. L'outrage plus les fondamentaux, telles seront les bases du punk.

Golden Years (Station to Station, 1976)

L'ingestion massive de cocaïne aura eu raison de Bowie, parti s'installer à Los Angeles. Un nouveau personnage émacié et inquiétant fait son apparition : le Thin White Duke, complètement parano en pleine période disco. Pure émanation de Young Americains, l'album précédent, le morceau est un diamant soul digne de Stevie Wonder. Un hit qui tranche avec l'éclectisme des autres titres, déjà fortement orientés krautrock. 

Heroes (album éponyme, 1977)

Co-écrit à Berlin, à proximité du mur, avec Brian Eno, c'est LE morceau de Bowie dont tout le monde se souviendra. Chanté en anglais, en allemand et en français, il est symptomatique de ces années punk et de la lutte contre les forces négatives. "Ensemble, nous vaincrons" hurle Bowie, couvert par les larsens de la guitare de Robert Fripp, qui joue à un volume assourdissant.

Tonight (album éponyme, 1984)

Tiré du pire album de Bowie (dixit l'intéressé), ce titre aux langueurs jamaïcaines m'a permis de redécouvrir Tina Turner qui joue les jolis choeurs, mais aussi de poursuite la conquête de la gente féminine alors que tous mes rivaux se déchaînaient sur le très contesté Let's Dance

Dollar Days (Blackstar, 2016)

11 janvier 2016. Bowie est au ciel. Blackstar, son ultime chef d'oeuvre, est sorti trois jours auparavant. La star aux 140 millions d'albums vendus est enfin apaisée, à l'image de ce titre magnifique, aérien et crépusculaire. Le sax à la main, il croise une dernière fois le Major Tom, errant aux confins de l'univers et disparait à tout jamais dans l'ether. Wham Bam Thank You Ma'am!

Stephane de Langenhagen pour www.micmag.net


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