- Musique

Deftones « Private Music » : les seigneurs du metal alternatif sont de retour !

Jean-Christophe Mary - 15 novembre 2025
Cinq ans après « Ohms », Chino Moreno et ses compagnons livrent,avec Private Music, une œuvre dense, sensuelle et violente à la fois, confirmant leur place unique dans le paysage du métal alternatif. Un dixième album introspectif, puissant et hypnotique.

Les Deftones font partie de ces rares formations capables de traverser les décennies sans perdre leur singularité. Propulsés dans les années 90 par la vague nu-metal, les Californiens explorent aujourd’hui des territoires sonores qui mêlent puissance métallique, nappes atmosphériques et mélodies presque pop. Avec Private Music, leur dixième album studio, Chino Moreno et ses compagnons réaffirment leur statut d’orfèvres du métal onirique. Produit par Nick Raskulinecz déjà artisan de Diamond Eyes (2010) et Koi No Yokan (2012), l’album est une plongée intense dans un univers oscillant entre violence brute et rêverie hypnotique.

Dès l’ouverture, les musiciens dressent un décor monumental avec ce My Mind Is a Mountain. La guitare de Stephen Carpenter monte en strates de distorsion massive, la batterie d’Abe Cunningham martèle une rythme ascensionnelle tandis que Chino Moreno module sa voix entre murmures et hurlements. Avec ses l avec ses nappes électroniques, Frank Delgado insuffle une dimension cinématographique à ce titre inaugural lui donnant des airs de paysages sonores grandioses et menaçants.


Riffs de plomb, atmosphère suffocante, voix à la limite de la rupture

Avec cette ouverture en cathédrale, on pense à Diamond Eyes (2010) pour la clarté du mix, même si l’atmosphère est plus spirituelle, presque post-rock. Rythmé, presque dansant, Locked Club contraste par son énergie tribale. Moreno y déverse un phrasé parlé proche du rap puis s’envole avec un refrain d’une intensité viscérale porté par le cri Can you feel it ?. L’ambiance oscille entre groove industriel et déflagrations métalliques, rappelant par instants l’urgence d’ Around the Fur. On pense à une fusion entre White Pony et Gore où l’expérimentation électronique se mélange aux riffs cinglants.  Ecdysis qui désigne la mue chez les reptiles est l’un des morceaux les plus lourds du disque. Riffs de plomb, atmosphère suffocante, voix à la limite de la rupture, ce titre « reptilien » rampe à travers les baffles de la sono comme pour mieux se débarrasser de sa peau ancienne. Le groupe s’y régénère, se réinvente.

Les riffs de Stephen Carpenter sont monstrueux, presque doom metal tandis que Delgado tisse derrière un paysage de synthés glacés dans une ambiance oppressante. Le reste de l'album est dans cette lignée. Entre les riffs bondissants de Milk of the Madonna et les couplets rappés bourrés d’adrénaline de Cut Hands, on trouve cXz un interlude instrumental aux ambiance post-industrielle évoquant les paysages mentaux de Nine Inch Nails. On découvre aussi des titres plus planants comme Infinite Source  sans oublier cette ballade vénéneuse I Think About You All the Time où le groupe explore une facette plus tendre. Mais avec son déluge d’énergie pure, Souvenir est probablement le sommet de l’album.


Deftones prouve qu’il reste l’un des plus grands artisans du métal alternatif

Véritable catharsis sonore, ce titre combine riffs massifs et envolées vocales d’une intensité rare. Lourdeur, mélodie et émotion brute, c’est le genre de morceau qui à l’instar de Change (In the House of Flies) condense toute l’essence des Deftones. Pour finir,  Metal Dream clôt l’album en apesanteur. Mélange de dub, d’ambient et de rock lourd ralenti, porté par des guitares qui se dissolvent au milieu de nappes électroniques, le titre s’éteint dans une atmosphère flottante, presque cosmique, comme une sortie en douceur après les précédents assauts sonores.

Plus raffiné qu’Adrenaline, plus brut que White Pony, ce nouvel album se situe dans la lignée directe de Diamond Eyes par sa clarté de production et d’Ohms pour son équilibre entre puissance et atmosphère. À 37 ans de carrière, Deftones prouve qu’il reste l’un des plus grands artisans du métal alternatif.

Jean-Christophe Mary pour www.micmag.net
« Private Music »
Deftones
15,99 euros / Vinyle 31,99 euros

  • Facebook
  • Google Bookmarks
  • linkedin
  • Mixx
  • MySpace
  • netvibes
  • Twitter
 

Eventos

Mundo vintage (clicar no título)

"Keep On Running", premier succès
du Spencer Davis Group

 Mélange de rock et de soul, "Keep On Running", sorti en single en novembre 1965, est le premier succès international du Spencer Davis Group. Lire la suite, ici.

Destaques de París


Paris - jusqu'au 11 janvier 2026
« Le mystère Cléopâtre », jusqu'au 11 janvier 2026 à l'Institut du Monde Arabe.

C'est une exposition entre mythes et histoire sur la célèbre reine d'Egypte que propose l'Institut du Monde Arabe. Son nom et sa légende ont traversé les siècles : Cléopâtre VII a régné sur l'Egypte antique, il y a plus de 2 000 ans. La mythique souveraine de la dynastie des Ptolémées est l'une des figures les plus connues du monde antique, mais la réalité n'étaye pas toujours les nombreuses histoires que l'on raconte sur elle. Lire la suite, ici.

Notícias

4e Conférence mondiale pour l'égalité femmes-hommes

Parus accueille les 22 et 23 octobre 2025 les représentants d'une quinzaine de nations pour la 4e Conférence ministérielle des diplomaties féministes qui vise à mettre en place une action mondiale face aux blocages et aux reculs des droits des femmes.

 
Elvis Presley : un nouveau film-concert

Un demi-siècle après la dernière apparition scénique d’Elvis Presley, Baz Luhrmann proposera, en 2026, EPiC: Elvis Presley in Concert, un film-concert inédit rassemblant des images restaurées de la légendaire résidence de Las Vegas en 1970 et de la tournée américaine de 1972

 
L'iran facilite les opérations Transgenre
L'Iran combat le mouvement LGBT dans son pays mais favorise les opérations pour les étrangers qui désirent changer de sexe. Business is business !
 
Une guitare volée aux Stones vient de refaire surface
Une Gibson Les Paul Standard de 1959 volée aux Stones dans les années 1970 vient d’être retrouvée. L’instrument, qui appartenait à Mick Taylor, a été identifié dans une collection de 500 guitares récemment acquise par le Metropolitan Museum of Art de New York.
 
Le buste de Jim Morrison enfin retrouvé !
Trente-sept ans après sa disparition, le buste de Jim Morrison, couvert de graffitis, a été retrouvé dans le cadre d’une autre enquête. Pour en savoir plus, ici.