Tunisie - Portrait

Karim Jeddi Gonzalez, une architecture au service de l'individu

Monique Cabré - 2 septembre 2012
Il a créé sa propre agence depuis 2002 et nous livre sa philosophie du métier d’architecte, ses interrogations,
sa conception. Rencontre !

Une influence a t-elle pu être à l’origine de votre choix de carrière ?
Sans aucun doute. Mon oncle passionné d’histoire et d’architecture m’a emmené  dès mon plus jeune âge, parcourir les rues de Madrid à la découverte de son histoire et de son architecture.

Quel est l’évènement qui fut pour vous décisif dans votre carrière ?
Ce fut la période passée à Istanbul : choc des cultures, mélange d’architecture, géographie particulière, richesse de l’histoire et des religions. Je me suis trouvé à la croisée de deux continents, là où tout se concentre.

Avez-vous eu un « maître » qui guide vos premières inspirations ?
Ma rencontre avec Le Corbusier a marqué mon travail, non pas dans la forme, mais dans le fond. Il a des idées simples issues d’une vision sociale juste. Il a su les traduire en formes, lumières et parcours pour apporter une véritable révolution architecturale et technique. De ce fait, il a modifié le rapport entre l’architecture et la société.

Quelles sont vos influences artistiques?
Je mettrais en valeur le travail de Goya pour la lumière, de Giacometti pour le mouvement et de Tadao Ando pour le volume. A eux trois, ils résument parfaitement ma vision de l’architecture.

Comment définissez-vous vos créations ?
Mon travail se traduit ainsi : mettre l’individu en condition de lui insuffler des sensations en le rendant actif, physiquement et sensoriellement, grâce au volume, à la lumière et au mouvement. L’architecture au service de l’individu ! Un être vivant doit subir son environnement et non le contraire.

La recherche d’émotions génère une architecture ?
Très certainement et pour y parvenir nous disposons certes d’outils techniques, mais surtout d’expressions naturelles qui se résument à nos cinq sens : la vue (lumières et obscurités), l’odorat (espace vivant), le toucher (matériaux), l’ouï (équilibre et proportions) et le goût (plaisir). Mon architecture cherche à éveiller ces sens, donc à la rendre vivante et sensible. L’individu est donc actif !

Quels sont vos projets ?
Ils sont multiples et pour en citer quelques uns : le lycée Pierre Mendès France à Tunis, en collaboration avec Oger International, la Galerie d’art El Marsa à La Marsa, la galerie commerciale Djellal en Algérie… et divers projets résidentiels en Tunisie comme les Villas Ennouri, Garnaoui, Malek…

Karim Jeddi Gonzalez, architecte DPLG
www.jeddi-gonzalez.com
© Karim Jeddi Gonzalez
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