30-11-2011 16:52:44Kitsch me baby ! Yeah ! By MicmagNous avons un rendez-vous particulier. D’étranges habitants d’un appartement guettent notre entrée, les yeux grands ouverts ! Question du jour : "le pingouin peut-il se reproduire dans un espace limité et toléré" ? La réponse est empreinte d’audace et d’abondances !
Par H.M. (Paris) Dès l’entrée du loft, les propriétaires du lieu ont un sourire moqueur : "vous venez donc voir nos monstruosités" ? Pourquoi cacher notre curiosité pour l’étrange, notre attrait pour le décalé. Nous leur répondons immédiatement avec un oui déterminé. Le kitsch triomphant durant les années 1880-1910 en France ou la recherche du mauvais goût est à présent un art qui entre au musée. Ce phénomène "à contre sens" est en train de gagner une couche de jeunes citadins qui courent ainsi après les vide-greniers avec quelques euros en poche. Car s’il y a bien un thème de collection démocratique, c’est bien celui-ci. Pas de frais d’assurance, pas de prêt bancaire nécessaire, pas de risque de cambriolage. Le kitsch, avouons le, ne craint ni le crash boursier, ni les abus ultimes de la société de consommation. Michèle et Dominique vivent dans une ancienne imprimerie du nord parisien. Lui est photographe et auteur de livres sur Paris. Elle, est libraire dans le quartier St Germain. Vaste espace semi-industriel transformé en appartement. La pièce principale regroupe donc la cuisine, le salon et un bureau. Nous sommes cordialement invités à faire le tour du propriétaire et à rencontrer les occupants. Etranges et silencieux, par centaines, les pingouins nous saluent. Car tout commence par eux. Et oui, ces animaux migrateurs de la zone polaire au ventre blanc et dos noir trônent ici en maîtres au-dessus du piano, dans la chambre à coucher, dans le salon. Soyez rassuré, ils n’ont pas fui les limites polaires pour cause de réchauffement de la planète. Parce qu’ici ils sont en porcelaine, en terre cuite, en barbotine, en tissus, en cuir, en plaque émaillée. Enfin, tout ce que l’homme a créé comme matière peut se réincarner en pingouins ou leurs frères les manchots. Cela va de la brosse à dents pingouin, au chocolat pingouin, en passant par les verres, les oreillers, les porte-clefs, la radio waterproof. Mais ces étranges citadins venus d’ailleurs peuvent aussi être de sortie pour des cérémonies et les voici en cravate, en chaussettes ou pour les plus casaniers en chaussons. ll y en a plus de 600 de toutes formes et apparences. Naturellement, Michèle est fière d’annoncer que le film "La marche de l’Empereur" est aussi dans la collection ainsi que l’affiche du film. Mais se moquerait-on de cet aimable animal inoffensif et sans défense ? Non, la réponse est sincère car le détail qui a produit le déclic vient de la littérature. "J’avais trouvé une carte postale de Jean-Baptiste Charcot qui souhaitait la bonne année 1907 avec une procession de pingouins. Donc, j’ai trouvé ça sympa et me suis mis à collectionner les pingouins. Et chaque fois que je me promène dans les brocantes, les boutiques, j’en chine... Hier j’étais très déçue d’être allée dans une brocante et de n'avoir rien trouvé". Les amis du couple sont eux aussi entrés dans le jeu. Et les voyageurs sont cordialement invités à alimenter la pingouin-mania. Résultat, il en vient d’Argentine, de Nouvelle-Zélande et même du bateau d’Isabelle Autissier. Les saints du kitsch Deuxième choc visuel cette fois, c’est dans la salle de bain. Coquillages et crustacés ! Souvenirs du bord de mer à profusion. Oui, ces fameux coquillages qui se transforment en saint du kitch, en Christ ou Madone ou en thermomètres. Un univers qui donne la sensation de naviguer sur les eaux. Il y en a ici des centaines au-dessus de la baignoire, du lavabo de la douche. Ajoutez à tout cela, une bonne dose de lampes Vallauris, de Monaco, de barbotines au luxe fantaisiste, de vagues imitations de Bernard Palissy. "Nous étions chacun collectionneur et lorsque deux collectionneurs s’unissent cela devient exponentiel" déclare Michèle. Dominique, au sourire railleur, est un passionné de cartes des villes, de cartes de visite de restaurant (plus de 600), de sucres sous papier de bars, d’étiquettes de vins, du quartier de Belleville, du métro parisien et des îles. En voyage d’agrément, il aime aller vers des lieux inhabituels comme St Pierre et Miquelon, les îles Kerguelen, etc. Pourquoi se diriger vers les îles aussi reculées et parfois inhospitalières ? Dominique est incapable d’en faire une réponse succincte en quelques minutes. "C’est une question qui nécessite un développement !" Notre collectionneur est fier d’annoncer que des liens d’amitié se greffent autour des collections. "Tout le monde y participe et cela ne leur coûte rien de ramener une carte de restaurant de Vladivostok par exemple". Tandis qu’il y a compétition d’amis à la recherche de l’objet le plus laid. "C’est une émulation dans l’horreur ! Une amie galeriste nous a ramené quelques pièces qui frôlent la monstruosité… mais ludiques. Un autre ami directeur de musée ramène de voyage des souvenirs plus laids les uns que les autres. Un des derniers vient du Laos. C’est un monsieur assis aux toilettes avec une musique de fond et un alléluia pour cri final !" (rires). Le laid n’a pas de limite ! Michèle avant leur union sacrée il y a cinq ans, accumulait sagement les mignonnettes, les marque-pages, les livres de cuisine, les verres à moutarde et nos chers petits pingouins. Pourquoi tant de courage et de dévotion pour courtiser le kitch ? Le couple y trouve un côté ludique. Il a même créé une nouvelle théorie sur la question : "un objet kitch, seul, c’est moche. Vous en regroupez une centaine et cela devient sympa"! Une théorie qui justifie le grand nombre d’espèces dans un minimum d’espace pour créer le choc. L’effet est garanti, les couleurs criardes appellent votre regard ! "Et en plus cela permet à tous nos copains de se laisser aller. Ils se font plaisir en nous offrant la chose la plus laide possible. Puis nous nous apercevons que le laid n’a pas de limite… Et c’est fondamentalement international. Il n’y a pas de frontière. Nous avons des horreurs qui viennent d’Islande, d’Israël, de Terre-Neuve, de Crête, de Croatie, du Portugal". Mais Dominique, avec à nouveau un sourire en coin avoue : "Non, nous n’en avons pas trouvé en Nouvelle-Zélande". La plus belle histoire de pingouins du couple se déroule au téléphone. Michèle est au Yémen. Celle-ci téléphone à Paris sur le portable de Dominique lorsqu’il est en train de négocier dans un supermarché parisien l’affiche Pingouin. La passion du kitsch est d’une cruauté sans frontières. Tout abus est doublement conseillé pour raison de santé. Histoire d’en rire ! A lire : Kitsch de Jean-Michel Normand, Edition du Chêne, 1999. Photos © Hélios Molina Coquillages : C’est la deuxième surprise et de taille dans la salle de bain. Des dizaines de coquillages sous différentes formes sont gentiment posés sur des petites étagères au-dessus de la baignoire ou du lavabo. Christ et Vierge : Le saint du kitsch, un Christ près de la baignoire et près de lui la Vierge. Pichet - Lit pingouin neuf - sel et poivre - nœud pap - pingouin 1 - pingouin 2 Le pingouin chez Michèle et Dominique se présente sous toutes ses formes. Il peut avoir une allure très chic avec son nœud papillon, il peut être présent dans l’intimité sur les oreillers de la chambre à coucher. Présent aussi à table sous forme de salière ou sur un meuble, il est un nouveau-né effarouché qui sort de sa coquille. Poisson annniversaire : summum du kitsch, voici un poisson offert pour anniversaire, à poser sur le gâteau avec les bougies. 1 2 3 |
Photo extraite du film de Mario Grave - S'abonner sur notre canal Youtube pour avoir accès à nos films :
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