Paris, Théâtre du Châtelet - Spectacle, comédie musicale

Wonder.land, un musical rock multicolore inspiré des Aventures d’Alice au pays des merveilles

Jean-Christophe Mary - 13 juin 2016
Le Théâtre du Châtelet présente Wonder.land, l'opéra-rock de Damon Albarn (Blur, Gorillaz…), inspiré d'Alice au pays des merveilles de Lewis Caroll. Après plusieurs semaines de représentation au National Theatre of Great Britain, la comédie nous montre l'étendue du talent du compositeur.
























Hal Fowler (The Cheshire Cat) - Photo Brinkhoff Mögenburg.

Neuf ans après l’opéra pop Monkey, Journey to the West (2007), le compositeur pop-rock britannique Damon Albarn retrouve la scène du Châtelet pour la création française de Wonder.land, un nouveau musical rock inspiré des Aventures d’Alice au pays des merveilles qui, comme le livre dont il s’inspire, s’adresse autant aux adultes qu’aux enfants.

un monde multicolore


Dans Wonder.land, Moira Buffini, l’auteur du livret et des paroles, s’est inspiré librement de l’héroïne victorienne de Lewis Carroll qui prend ici les traits d’Aly, jeune ado métisse vivant dans un lotissement terne d’une banlieue de Londres, avec son petit frère Charly et sa mère célibataire. Aly (Lois Chimimba) échappe à la vie morne du quotidien en se réfugiant dans le monde multicolore du site en ligne wonder.land. Grâce à son avatar, Alice (Carly Bowden), princesse blonde, rencontre une multitude d’animaux étranges et lugubres (un lapin blanc, des zombies, un poisson chat, un Dodo, une tortue poubelle), qui au fil de sa quête, l’emmènent à la découverte d’elle même.

Lorsque la directrice du lycée, l’acariâtre Madame Manxome (Anna Francolini), au fort penchant pour la décapitation (on y verra un clin d’œil évident à la Reine de coeur « Coupez lui la tête, coupez lui la tête »), lui confisque son portable, le monde merveilleux d’Aly va basculer en un véritable cauchemar.

Dans cet incessant va-et-vient entre monde réel et virtuel, le spectacle aborde la question existentielle des ados à travers l'éternelle "Mais qui suis-je ?". Au fil de l’intrigue, on se posera aussi la question de savoir si l'internet est un échappatoire nécessaire à la banalité et la brutalité du monde réel ou bien une dépendance grave. Lorsque Aly dit: « Vous devez vivre dans ce monde », son ami Luke lui rétorque: « Les écrans sont ce monde".

Les personnages principaux font une forte impression sur la scène du Châtelet. Lois Chimimba (présence charismatique et voix puissante) transmet parfaitement la culpabilité d'Aly, tandis que Carly Bawden (voix magnifique que l’on a découvert il y a trois ans en Eliza Doolittle dans My Fair Lady) campe une Alice tourbillonnante. Les scènes cocasses et drôles viennent d'Hal Fowler qui campe tour à tour les rôle du MC, du chat de Cheshire et de la chenille, d'Anna Francolini en reine de coeur cruelle et cynique, tandis que Paul Hilton (le père d’Aly) incarne lui un looser magnifique.

La musique pop rock brillante et relevée de Damon Albarn jouée ici par 12 musiciens, rappelle les comédies musicales rock britanniques des 70’s des Who, des Kinks et des Beatles avec l’utilisation d’instruments classiques, tuba, trombone, flûte, picolo pour illustrer le chaos cockney de cette  tea party complètement excentrique. La musique de Damon Albarn se faufile à travers l'action, évoque la médiocrité de la vie urbaine, ou illustre de façon amusante les animations informatiques sur écran géant de ce monde psychédélique tourbillonnant à la Sergent Peppers. On apprécie aussi les costumes de Katrina Lindsay aussi étranges que singuliers, le plus réussi étant celui de la chenille, avec son cortège sans fin de globules verts.

Si vous voulez découvrir ce merveilleux Wonder.land, sorte de jeu video grandeur nature proche de l’esprit de Lewis Carroll, dépêchez vous : il reste encore quelques places jusqu’au 16 juin.


Jean-Christophe Mary pour www.micmag.net




  • Facebook
  • Google Bookmarks
  • linkedin
  • Mixx
  • MySpace
  • netvibes
  • Twitter
 

Events

La morte amoureuse de Théophile Gautier

La morte amoureuse de Théophile Gautier au Théâtre Darius Milhaud

« Memories »

« Memories » de Philippe Lebraud et Pierre Glénat

Paul Klee, Peindre la musique

L’exposition numérique rend hommage aux deux passions de Klee, la musique et la peinture, et révèle les gammes pictural...

Alô !!! Tudo bem??? Brésil-La culture en déliquescence ! Un film de 1h08 mn

Photo extraite du film de Mario Grave - S'abonner sur notre canal Youtube  pour avoir accès à nos films :

Vintage world (Click on the title)

Jean Segura, collectionneur d'affiches de cinéma : « J'en possède entre 10 000 et 12 000 »

Journaliste scientifique, auteur de plusieurs ouvrages, concepteur du site ruedescollectionneurs, Jean Segura est aussi un passionné et un spécialiste de l'affiche de cinéma ancienne. Rencontre, ici.


Going out in Paris

« Loading, l'art urbain à l'ère numérique »

jusqu'au 21 juillet 2024 au Grand Palais Immersif


            


News flash

Madrid, 11 mars 2004

L'Espagne, mais aussi l'Union européenne, rendent un hommage solennel lundi aux 192 victimes de 17 nationalités assassinées il y a 20 ans à Madrid dans des attentats à la bombe qui marquèrent le début des attaques islamistes de masse en Europe.

 
Pablo Neruda a-t-il été empoisonné ?
Cinquante après, le Chili relance l'enquête sur la mort du poète et Prix Nobel de littérature survenue sous la dictature du général Pinochet. Cancer de la prostate ou empoisonnement ?
 
Paris 2024 : les bouquinistes ne seront pas déplacés
Paris 2024 : les bouquinistes des quais de Seine ne seront finalement pas déplacés pour la cérémonie d’ouverture des JO « Déplacer ces boîtes, c’était toucher à une mémoire vivante de Paris » a déclaré à l'AFP Albert Abid, bouquiniste depuis dix ans au quai de la Tournelle.
 
Sophie Calle et la mort !
Sophie Calle, artiste de renom, achète des concessions funéraires au USA en France et ailleurs. "J'achète des trous" dit -elle à propos de sa mort.
 
53 journalistes et proches de médias tués dans la guerre Israel- Hamas
Cinquante-trois journalistes et employés de médias ont été tués depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, selon le dernier décompte du Comité pour la protection des journalistes (CPJ)