Music business- Le Brésil monte en flèche !

PANORAMA DU MARCHÉ DU DIVERTISSEMENT LIVE AU BRÉSIL ET SES DÉFIS

Les brésiliens dépensent toujours plus en divertissement et l’offre ne cesse de croître.

Selon PwC, le marché des concerts croît de 7,6% en moyenne par an jusqu’en 2016. En 2012, il a représenté $ 225 millions (164,4 millions d’Euros).

Ces dix dernières années, le Brésil a fait son entrée sur le circuit des tournées internationales. Toutefois le prix des billets reste prohibitif. D’après la Fundação Getulio Vargas, l’augmentation du prix des billets de spectacles musicaux internationaux a été supérieure à l’inflation entre septembre 2012 et août 2013 (13,97% vs 5,54%). Il est important dans ce contexte de noter que 8 billets sur 10 sont achetés à moitié prix grâce aux cartes d’étudiants. Visionner le reportage de Globo en portugais

► LE GOUVERNEMENT PUBLIE UNE LOI POUR CRÉER UN STATUT POUR LA JEUNESSE ET ENCADRER L’USAGE DES CARTES D’ÉTUDIANTS

L’usage des cartes d’étudiants pour bénéficier des tarifs réduits pour l’accès aux spectacles culturels est problématique. En effet, la falsification de ce document est très répandue. Tarifs des spectacles culturels prohibitifs ou manque d’encadrement de la législation autour de l’usage des cartes d’étudiants? Difficile de trancher, certainement un peu des deux. La loi sur la jeunesse vient essayer d’apporter une partie de solutions potentielles. Désormais, auront accès au tarif étudiant les porteurs d’une carte d’un établissement scolaire associé de préférence d’une association d’enseignement national. Le texte exclut les étudiants des cours d’écoles privées de langue. Les billets à tarif étudiant ne pourront plus représenter plus de 40% de l’ensemble des billets disponibles pour un spectacle donné. Enfin, l’achat des billets pour la Coupe du Monde n’est pas concerné car régi par la Loi Générale de la Coupe.

► LE FESTIVAL ROCK IN RIO A REÇU R$ 8,8 MILLIONS (2,9 MILLIONS €) VIA LE DISPOSITIF DE LA LOI ROUANET, LA LOI FÉDÉRALE DE SOUTIEN À LA CULTURE

L’édition 2013 du festival Rock in Rio a à nouveau bénéficié de l’outil d’abattement fiscal prévu par la loi Rouanet. Le producteur du festival, Roberto Medina, estime normal que tous les entrepreneurs puissent et fassent appel à cette possibilité et ajoute qu’il est de son devoir de limiter les risques financiers. La nouvelle fait pourtant grincer des dents. L’évènement est en effet déjà très rentable. Le coût total de sa production cette année a été de R$ 135 millions (45,3 millions d’Euros). Selon le Ministère de la Culture, les revenus générés par la vente de billets ont été de R$ 88 millions (29,5 millions d’Euros). Ceux issus des partenariats avec les marques ont générés R$ 100 millions (33,5 millions d’Euros). La production ne divulgue pas les recettes émanant de la vente de produits dérivés aux couleurs du festival.

La candidature du festival à la loi Rouanet avait pourtant été critiqué car le festival dispose déjà de conditions de réalisation propres et d’une marque forte. Il offre entre autres un accès à la vente de billets en avant-première et au meilleur tarif pour les porteurs d’une carte de crédit d’une banque sponsor. Mais le Ministère de la Culture a estimé que ces arguments n’étaient pas acceptables car non interdits par la loi. Lire l’article de la Folha en portugais

► LES FESTIVALS DE JAZZ SE DÉVELOPPENT ET ENCOURAGENT LE TOURISME AU SEIN DU BRÉSIL

Jusqu’aux années 90, les brésiliens fans de jazz qui n’avaient pas la possibilité de voyager aux États-Unis ou en Europe pour profiter d’une large offre de festivals et concerts du genre, devaient se contenter des quelques rares options de l’axe Rio-São Paulo. Aujourd’hui l’offre est plus large et surtout nationale. Cette année, le Brésil a reçu des artistes tels Herbie Hancock, Pat Metheny, Brad Mehldau, Cassandra Wilson, Esperanza Spalding, Trombone Shorty, Buddy Guy, James Cotton, Bob Mintzer, Stanley Jordan, Egberto Gismonti, McCoy Tyner ou encore Ibrahim Maalouf.

Parmi l’offre actuelle se distingue des festivals comme le MIMO à Olinda, Ouro Preto et depuis cette année dans l’ancienne cité coloniale paradisiaque de Paraty, le Bourbon Festival également à Paraty, le Bourbon Street Fest avec des concerts gratuits à São Paulo, Rio et Brasília, le Festival Amazonas Jazz de Manaus, le Savassi Festival de Belo Horizonte, le Jazz na Fábrica du SESC de São Paulo ou encore le Choro Jazz Festival à Fortaleza et sur la sublime plage de Jericoacoara. Lire l’article de Valor en portugais

► LES GRANDS ÉVÈNEMENTS MUSICAUX PARIENT SUR LE DÉVELOPPEMENT ENVIRONNEMENTAL

De grands spectacles et festivals de musique au Brésil adoptent désormais des actions de durabilité environnementale pour réduire l'impact causé par le déplacement important de personnes et la production de déchets que ces événements engendrent. Selon XYZ LIVE et Eccaplan Consultoria em Sustentabilidade, les prestations se basent sur les directives du Programme ‘Evénement Neutre’ et de la norme ABNT l'ISO 20.121 (Gestion Durable des Évènements). La norme ISO établit des paramètres pour la promotion d'un événement durable, depuis les concepts d'accessibilité et d'éthique jusqu’à  l'assainissement, la réduction et la compensation des émissions. Cette norme est née en juin de l'année dernière, afin de coïncider avec les Jeux Olympiques de Londres, premier événement à obéir officiellement aux exigences décrites. L'intention est que les prochains mégaévènements sportifs, satisfassent également l'ISO. Aussi, l'Association brésilienne de Normes Techniques (ABNT), qui a participé à la rédaction du document, a-t-elle lancé en août sa propre norme environnementale nationale. Cependant, ces paramètres sont consultatifs, autrement dit, ils ont été créés pour guider les sociétés intéressées dans la création d'un événement basé sur le concept, mais ils n'exigent pas le respect les règles. Rock in Rio, par exemple, comptabilise l'émission de carbone causée par le déplacement des participants à la fin de l'événement. Dans son calcul, le festival inclut aussi la consommation d'énergie, l'administration des résidus de transport des marchandises et des personnes de l’organisation. Le résultat produit une valeur que le festival cherche à neutraliser en investissant dans des projets de reforestation et d'amélioration technologique industrielle. D’ici 2016, plus de 120 000 arbres auront été plantés dans le cadre de ce projet de compensation. Lire l’article de Cultura e Mercado en portugais

NUMÉRIQUE

►► GÉNÉRAL

► MUSIC ALLY PUBLIE UN RAPPORT AVEC UN FOCUS SUR LE BRÉSIL ET L’ÉVOLUTION DE LA MUSIQUE ENREGISTRÉE

Music Ally publie début octobre un excellent rapport sur le marché de la musique enregistrée au Brésil. Les revenus générés par des plateformes telles iTunes ou YouTube augmentent à un rythme impressionnant. Et les plateformes de streaming sont en passe de contribuer elles aussi largement à ce succès de la consommation digitale.

Le marché de la musique enregistrée a en effet augmenté de 12% en 2012 par rapport à l’année antérieure (R$ 450,2 millions soit 150,8 millions d’Euros). C’est la deuxième année consécutive que le marché brésilien enregistre une hausse (en 2011, elle avait été de 7,8%). Ce sont les revenus digitaux qui ont boosté cette croissance tandis que les ventes physiques étaient, elles, en recul de 4,1%. iTunes, lancé au Brésil à la fin de l’année 2011, a principalement contribué à l’explosion des téléchargements payants à hauteur de 96% en 2012. Pourtant, iTunes n’est pas encore disponible en monnaie locale, et donc, n’est disponible qu’à une minorité sociale aisée (4,5% de la population totale brésilienne) disposant de cartes de crédit internationales. YouTube et Vevo représentent respectivement 27,4% et 7,8% des revenus digitaux totaux grâce à la publicité. Ces moyens de diffusion ont connu une croissance de 248% en 2012 et sont ainsi le plus important format de singles musicaux digitaux.

Dans un tel contexte, il est étonnant de constater que les services de streaming sont en recul de 18,6% en 2012. Cela est principalement dû à l’arrêt à l’arrêt du service historique brésilien « Terra Sonora » du portail web Terra. Mais la présence d’autres services tels Rdio, Deezer, Muve et bientôt Spotify devrait rapidement inverser la donne. Lire le rapport en anglais de Music Ally