France - Lectures

Krafton, ton univers impitoyable...

Marie Torres - 6 septembre 2013
Premier livre de l’Américain Alan Heathcock, Volt est un recueil de huit nouvelles. Leur point commun : Krafton, une petite ville imaginaire et un univers rude et violent où, cependant, la compassion et la tendresse ne sont jamais très loin. Parfois sombre, tantôt étouffant, toujours très beau.

Pauvre et complètement  isolée, Krafton est une petite ville imaginaire de l’Amérique profonde. Les habitants de Krafton ? Ils n’attendent pas grand-chose de la vie. Juste la routine.

« Il n’y avait que l’avenir et le labeur, pas d’émotion mais du mouvement »

« La grâce de Krafton venait avec  les saisons : semer, faucher, comprendre petit à petit que l’année précédente est sans rapport avec celle-ci, que cette récolte peut être meilleure, ou pire quoi qu’il en soit, qu’il y en aura une autre, puis une autre encore. Dans ce cycle, il n’y avait que l’avenir et le labeur, pas d’émotion mais du mouvement, tout comme la pluie tombe ou les cultures germent, sans émotion ».

Et c’est là, à Krafton,  dans un cet univers, qu’évoluent les personnages des huit nouvelles d’Alan Heathcock. Aussi,  il n’est pas étonnant que ses héros n’aient qu’un désir, fuir. Fuir loin de cette atmosphère étouffante. Sauter dans un train. Mais pour aller où ? Dans l’Ouest ?

« Y a personne qui se battra pour toi là-bas »

Comme le dit un personnage dans « Fort Apache ».

« Ce sera pas différend, là-bas. Dans l’Ouest, t’auras personne pour veiller sur toi. Je me battrais jusqu’à l’os pour toi. Mais pas là-bas. Y a personne qui se battra pour toi là-bas. »

A Krafton les situations sont complexes. Dramatiques, parfois. Un homme qui réveille son fils, encore adolescent, pour l’aider à faire disparaître l’homme qu’il vient de tuer. Un fermier, responsable de la mort de son fils, qui s’enfuit de chez lui pour tenter de réinventer sa vie… Et les personnages s’interrogent.

« Peut-être que la guerre est l’incarnation
de Dieu en l’homme »

«  Peut-être que Dieu se sert de choses horribles pour nous parler. Peut-être que les gens ne se fient plus aux choses bonnes. Peut-être que les choses horribles sont tout ce qu’il reste à Dieu pour nous rappeler qu’il est vivant. Peut-être que la guerre est l’incarnation de Dieu en l’homme »

Mais les textes de ce recueil ne sont pas tristes car le style est beau. Accrocheur. Les personnages sont profonds. Ils se dévoilent peu à peu à travers leurs témoignages ou leurs monologues. Car, comme le conclut, Donald Ray Pollock dans sa préface « Heathcock fait montre d’une générosité d’esprit que seuls les écrivains qui aiment leurs personnages sont capables de déployer. Volt est la preuve galvanisante de son considérable talent ». Tout est dit.

Marie Torres
Volt
Alan Heathcock
Albin Michel, 5 septembe 2013
23,00 euros

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