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Jérôme Levy : « L'engouement pour le design scandinave est croissant »

Hélios Molina/Marie Torres - 22 juin 2015
Matières naturelles, formes géométriques, le design scandinave s'affirme de plus en plus comme un style déco incontournable. Jérôme Levy, galeriste et fondateur de la Galerie Møbler, nous explique les raisons de cet engouement qui provoque une flambée des prix.
Jérôme Levy

Changement de siècle oblige, le marché de l'ancien prend aujourd'hui pour cible les années 1950-60, période d'innocence et d'innovation. Le goût prononcé du marché pour le mobilier fifties et pop s'explique par la nostalgie de cette époque d’euphorie propice à la création. De nos jours, pour les connaisseurs,  il semble que le choix du design scandinave reste un gage de beauté simple et de confort. C’est une valeur sûre que le grand public mésestime. Pourtant, loin du cliché d'une sècheresse dans le style ou d'un intérieur façon « chalet de montagne », le design scandinave est riche de sa simplicité, lointain et familier. Facile, sincère, il ne craint pas les mélanges et s’adapte parfaitement à tous les décors, sans effort. Dans les années 1950 et leur contingence économique et sociale, les designers de Suède, de Finlande et du Danemark principalement, conçoivent des formes pures offrant des solutions pratiques dans l’esprit du fonctionnalisme. Ergonomes autant que designers, personne n'est oublié dans leur conception de la forme (recherches sur les enfants et les handicapés notamment). Comment se porte le design scandinave aujourd’hui ? Jérôme Levy, galeriste et fondateur de la Galerie Møbler, nous répond.

Micmag.net : Le design scandinave est-il toujours au goût du jour ?

Jérôme Levy : Oui, l’engouement est croissant et je pense que ça va continuer. Les gens redécouvrent, aidés par les médias, un style qui était tombé en désuétude et qui maintenant accède au statut de classique.

M. : Pourquoi un tel engouement ?

J.L.: Il y a, bien sûr, le côté vintage des années 1950 qui répond à un phénomène de mode mais au-delà, c’est l’esprit dépouillé, pur et simplifié donc très intemporel qui plaît.  Le côté « durable » aussi. Aujourd’hui, on redécouvre l’intérêt d’acheter un meuble qui a déjà vécu et qui continue à vivre parce qu’il a encore sa fonction d’usage et qu’il a été construit pour pouvoir durer. On ne se lassera pas d'un meuble qu’on va pouvoir garder en raison de la simplicité de sa forme et de la beauté de son design. Il y a un retour à cette idée d’acheter quelque chose qui dure et qui se transmet par opposition à la « consommation du jetable » qui consiste à acheter à petit prix un objet dont la durée de vie est limitée.

M. : Quels sont les designers les plus demandés ?

J.L. : En France on n’a pas une grande culture du design car l’engouement est assez récent. Il y a donc très peu de designers scandinaves connus par le grand public.Hormis le Danois Arne Jacobsen, célèbre pour ses fameuses chaises très fonctionnelles, produites pour les cantines et les écoles. Dans l’histoire du meuble, c’est lui qui en a vendues le plus ! Il y a aussi Hans Wegner qui s’est inspiré des meubles des shakers américains. Finn Juhl avec ses meubles en bois aux formes sculpturales et organiques, pleines de volutes et très fines.Trois maîtres, dans des styles différents. Et, les plus « pointus », les inconditionnels du design un peu plus chic, eux, demandent Poul Kjearholm qui a surtout travaillé des structures métalliques.

M. : Comment définiriez-vous votre clientèle ?

J.L. : Il y a celle qui est très liée au phénomène de mode, au vintage années 1950, au style scandinave… mais qui ne sait pas très bien ce qu’elle veut. Là, on est sur une clientèle plutôt urbaine et parisienne. Après on a des personnes un peu plus âgées, plus classiques qui sont généralement passées par Emmaüs et les vide-greniers avant de venir chez moi. Nous avons une clientèle pas forcément parisienne mais très classique, avec de bons revenus et qui connaît déjà ce mobilier parce qu’il fait partie de leur histoire, ils l’ont vu quand ils étaient petits chez leurs parents. Nous avons aussi des personnes plus âgées viennent compléter des ensembles achetés dans les années 1960.Et enfin,il y a les collectionneurs. Ils viennent de Paris ou de l’étranger. Ce sont des grands patrons, des gens des médias, du cinéma…

M. : Quelle est la tendance côté prix ?

J.L. : Ils ont explosé ! Il y a dix ans vous achetiez n’importe quoi pour rien du tout; aujourd’hui le marché de l’art et les grandes salles mondiales se sont emparés de ce mouvement et font des ventes dédiées avec des pièces qui partent au même prix que le design français ou américain d’après-guerre.

M. : Jusqu'où peuvent aller les prix pour des pièces très prisées ?

J.L. : Certaines pièces peuvent atteindre 200 000 euros. Le marché est tenu par deux ou trois grands marchands, au Danemark et en Suède, qui augmentent régulièrement leurs prix. Conséquences, le marché est sans cesse à la hausse. Si vous, en tant que particulier, vous vendez vos meubles là-bas en obtiendrez un prix plus élevé. Moi, je les y achète plus chers et donc je les revends plus chers.

M. : Quel est l'ordre de valeur pour du petit mobilier ?

J.L. : Une belle chaise, refaite à neuf, c’est entre 350 et 500 euros.

M. : Ce sont des prix qui demeurent élevés !

C’est le prix moyen et ça peut difficilement valoir moins si on tient compte de la qualité du bois, qu’aujourd’hui on ne trouve plus, de la qualité de l’assemblage, du confort, primordial dans le design scandinave. Nous ne sommes pas dans l’industrie mais dans la petite production. Tout est fait à la main.

Helios Molina / Marie Torres pour www.micmag.net
Galerie Møbler
39 avenue de l'Europe
92400 Courbevoie – France
+ 33 (0)6 16 17 61 31 ou au +33 (0)1 43 33 20 12 (Jérôme Levy)
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  • Chaise tong - Jacobsen (623 euros)
  • Chaise B063 - Juhl (990 euros)
  • Table de repas - Wegner (3 600 euros)
  • Table basse - Ratad & Relling (1 200 euros)
  • Buffet bas - Hvidt & Molgaard Nielsen (7 200 euros)
  • Tabourets - Galerie Møbler (à partir de 290 euros)
  • Banquette 3 places (2 400 euros)
  • Vase Sommerson - Gunnar Nylund (85 euros)

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