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The Exterminating Angel à l’Opéra National de Paris : une ode de l’irrationnel

Jean-Christophe Mary - 4 mars 2024
Après The Dante Project la saison dernière, l’Opéra national de Paris continue d’explorer la musique du compositeur contemporain Thomas Adès avec la création française de The Exterminating Angel à l’Opéra Bastille du 29 Février au 23 mars 2024.
Crédit photo : @Agathe Poupeney Opera national de Paris

Créé en 2016 au Festival de Salzbourg dans une production de Tom Cairns, co-librettiste de l’œuvre avec le compositeur Thomas Adès, cet opéra en trois actes fait son entrée à l’Opéra National de Paris dans une mise en scène de Calixto Bieito pour sept représentations.

Ce huis clos dramatique s’inspire du film de Luis Buñuel sorti au cinéma en 1962 et dissèque la nature humaine, sondée ici sans concession comme pour mieux en surligner la complexité. Inspiré du film surréaliste de Luis Buñuel, qui livrait en 1962 une critique acerbe de la bourgeoisie espagnole, l’œuvre débute par un dîner entre amis de la haute société dans une demeure cossue après une représentation lyrique. Mais peu à peu, une force mystérieuse empêche les quinze convives de quitter la réception. Dans ce confinement sans raison apparente qui s’étire sur plusieurs jours, le vernis des convenances se craquèle, révélant le pire de la nature humaine.

Le public parisien qui avait salué The Dante Project la saison dernière est extrêmement heureux de retrouver l’écriture et la partition musicale de Thomas Adès, compositeur britannique et figure de la création musicale contemporaine dans cette production qui mets en scène un groupe de bourgeois empêchés par une force mystérieuse de quitter le salon où ils sont réunis. Durant plusieurs jours, oscillant entre veille et sommeil excès de violence et tentatives de se raisonner, ils vivent un huis clos domestique où le fantastique prend en otage la réalité alors que le vernis des conventions va s’effriter progressivement. Après Lear, Carmen et Simpon Boccanégra, on a hâte de découvrir le travail du metteur en scène Calixto Bieito qui se réfère souvent à l’univers de Luis Buñuel qu’il considère aux côtés de Francisco Goya et de Ramon Maria del Valle Inclan comme l’un de ses grands maitres. Avec le cinéaste, il partage un certain scepticisme vis-à-vis du besoin d’expliquer rationnellement les situations et comportements étranges. Plaisir d’autant plus satisfaisant que la distribution s’annonce très haut de gamme. A commencer par la soprano Jacquelyn Stucker (Lucia de Nobile) une habituée des grands rôle au Royal Opéra House de Londres, la mezzo-soprano Christine Rice (Blanca Delgado) ainsi que la soprano Gloria Tronel (Leticia Meynar) qui font toutes les trois leurs début à l’Opéra national de Paris, la contralto Hilary Summers (Leonora Palma) découverte ici même à Bastille dans Fin de Partie de Becket dans le rôle de Nell (2022), la soprano Amina Edris (Beatriz) extraordinaire dans le rôle titre de Manon (2020) et celui de Juliette, Roméo et Juliette (2023) mais également le ténor Nicky Spence (Edmundo de Nobile) soliste de premier plan au timbre puissant, précis et très raffiné, le ténor Québécois Frédéric Antoun (comte Raul Yebenes), le baryton Jarrett Ott (Colonel Álvaro Gómez) qui s'illustre depuis dix ans sur les grandes scènes d'opéra dans un répertoire varié, sans oublier surtout l’extraordinaire Anthony Roth Costanzo, contre-ténor multi récompensé qui brille depuis plus de 15 ans les opéras du monde entier modèle de diction, de bonhomie et d’humanité qui devrait triomphé dans le rôle de Francisco de Avíla.

Si on ajoute à cela les décors de Anna-Sofia Kirsch, les costumes de la designer Ingo Krügler, les lumières de Reinhard Traub, et une direction d’orchestre confiée au créateur de l’œuvre lui même Thomas Adès (29 février, 3, 6, 9 mars) en alternance avec Robert Houssart (13, 17, 23 mars), cette nouvelle production raisonne déjà aux airs de triomphe.

The Exterminating Angel
Thomas Adès
Opéra National de Paris
du 29 février au 23 mars 2024
de 15 € à 175 euros
2h00 sans entracte

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