Paris, Studio de l'Ermitage - Musique, concert, interview

Les délires musicaux de Mariana Baltar

Stephane de Langenhagen - 27 mai 2015
La chanteuse et danseuse Mariana Baltar fait partie de la "génération Lapa" à Rio de Janeiro, passionnée de samba et de gafieira. Retour sur son parcours, ses influences et sur "tReSvaRiOs", son nouveau projet qu'elle a présenté sur scène entourée de ses musiciens au Studio de l'Ermitage le 27 mai.

Micmag : Comment avez-vous commencé votre carrière ?

Mariana Baltar : J'ai toujours aimé chanter et mes camarades d'école adoraient ma voix. Mais mon histoire démarre par la danse : j'ai commencé à danser dès l'âge de trois ans et à quinze ans je donnais des cours de danse de salon. J'ai longtemps travaillé comme danseuse professionnelle au sein d'une compagnie qui est née en plein quartier de Lapa (situé au centre-ville de Rio de Janeiro) et qui mélangeait la danse contemporaine et les danses populaires, comme la samba.



Mariana Baltar sur la scène du théâtre Rival à Rio de Janeiro  Photo : Silvana Marques



Micmag : Quand vous êtes-vous tournée vers le chant ?

Mariana Baltar : J'ai beaucoup travaillé avec Paulo Moura et Jorge Ben Jor. Au cours de ces tournées, j'ai ressenti l'envie de devenir chanteuse professionnelle et je me suis mise à étudier le chant sérieusement. Dès lors, je n'ai eu de cesse d'unir mes deux passions : la danse et la musique. J'ai eu la chance d'avoir des parents et des grands-parents qui écoutaient le meilleur de la MPB (musique populaire brésilienne) : Chico Buarque, Gal Costa, Elis Regina, Carmen Miranda, Aracy de Almeida et Orlando Silva, parmi beaucoup d'autres.

Micmag : Le son de vos trois albums est typique de celui que l'on entend à Lapa et plonge dans l'univers de la samba de gafieira (danse de salon). Quelle est votre rapport à la samba ?

Mariana Baltar : J'ai un rapport très fort à la samba. Cela vient justement de la danse. J'ai longtemps fréquenté les bals. J'ai appris de nombreuses sambas avec les orchestres qui jouaient à Lapa et en banlieue de Rio, mais surtout en fréquentant le Circo Voador (salle de concert du centre de Rio).

Micmag : Vous suivez le carnaval ?

Mariana Baltar : L'année prochaine, je compte défiler avec Império Serrano, mon école de samba préférée. J'adore aussi le carnaval de rue : je fais partie d'un super bloco de carnaval qui s'appelle Cordão do Boitatá.

Micmag : Quels sont vos compositeurs de samba préférés ?

Mariana Baltar : Cartola, Nelson Cavaquinho, Paulinho da Viola et Geraldo Pereira.



Micmag : Votre nouvel album est une collaboration avec le duo Luiz Flavio Alcofra - Mauro Aguiar. Il a pour titre tReSvaRiOs : qu'est-ce que cela signifie et pourquoi ce choix ?

Mariana Baltar : Tresvarios est le titre du premier morceau de l'album et c'est le choix de Mauro Aguiar, le parolier des chansons. C'est le pluriel de Tresvario, qui signifie délire. Délirer, c'est un peu ce que nous faisons au Brésil, nous les artistes indépendants. Qu'on doive se battre au Brésil aujourd'hui pour une musique de qualité, c'est délirant. C'est le thème principal du disque et c'est avec ce morceau que nous allons ouvrir le concert de Paris.

Micmag : Qu'est-ce qui vous a donné envie de participer à ce projet ?

Mariana Baltar : La combinaison entre Luiz Flavio Alcofra, compositeur prolifique, et Mauro Aguiar, l'un des meilleurs paroliers du moment, a parfaitement fonctionné. Ce sont des artistes merveilleux. Je ne pouvais que répondre favorablement à leur invitation. Nous formons désormais un vrai trio !

La danse fait partie de tout ce que je fais

Micmag : Vous êtes une artiste indépendante qui enregistre sur de petits labels. Regrettez-vous ce choix ?

Mariana Baltar : Il y a peu d'espace au Brésil pour l'artiste indépendant et nous avons besoin de politiques publiques qui valorisent la bonne musique. Nous sommes en concurrence directe avec des artistes intégrés dans le circuit du marché du disque. Il faut que ça change. Il doit y avoir de la place pour tous et il est essentiel qu'on investisse à l'école dans l'éducation musicale.

Micmag : La politique de rénovation du centre historique de Rio, le berceau de la samba, a-t-elle été bénéfique pour votre expression musicale de sambiste ? 

Mariana Baltar : La rénovation du centre historique de Rio a été d'une importance capitale. J'ai chanté la nuit à Lapa durant cinq ans. C'est là que j'ai pu gagner en expérience. Comme moi, de nombreux musiciens et chanteurs ont pu y développer leur travail avant de décoller. Cela fait un moment que je ne chante plus la nuit, parce que mon expression scénique actuelle exige de présenter mes spectacles dans des théâtres. D'ailleurs, je ne me considère pas comme une chanteuse de samba, mais comme une chanteuse de musique populaire brésilienne.

Micmag : La danse et le théâtre sont indissociables de votre parcours de chanteuse. Est-ce que vous continuez à danser et à jouer ?

Mariana Baltar : La danse fait partie de tout ce que je fais, surtout dans ma façon de bouger sur scène lorsque je chante. Je prépare pour le public français une petite chorégraphie qui est un mélange de samba et de danse contemporaine.

J'ai été emballée par le théâtre et par les comédies musicales. Je répète en ce moment Mémoires d'un gigolo, qui sera à l'affiche au Brésil à partir de juillet, sur des musiques inédites de Josimar Carneiro. C'est lui qui jouera en France de la guitare 7 cordes à côté de Luiz Flavio Alcofra, mon guitariste et chef d'orchestre qui signe la plupart des chansons que nous jouerons. Nous serons rejoints sur scène par le percussionniste Julio Gonçalves qui réside à Paris.

Micmag : Quels sont vos projets à venir après cette tournée européenne ?

Mariana Baltar : Je me prépare à enregistrer mon prochain CD, un projet encore top secret...

Propos recueillis par Stephane de Langenhagen pour micmag.net 2015

Site officiel : www. marianabaltar.com.br


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