Lyon - voix libre Quand l’union art contemporain et évasion fiscale est bénie par l’archevêqueNicole Esterolle - 17 juillet 2012 Michel Blazy est, comme Daniel Buren , « un artiste français à renommée internationale ». Sa spécialité à lui, ce sont des sculptures faites à partir de petites choses de la maison, qui n’inspirent d’ordinaire que le mépris ou l’indifférence dévolue aux objets du quotidien
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Michel Blazy est, comme Daniel Buren , « un artiste français à renommée internationale ». Sa spécialité à lui, ce sont des sculptures faites à partir de petites choses de la maison, qui n’inspirent d’ordinaire que le mépris ou l’indifférence dévolue aux objets du quotidien : purée de carotte, graines de lentilles, colorants alimentaires, cacahuètes, boudin, danette, farine, ketchup, lentilles, mousse à raser, peau d’oranges, pomme de terre, croquettes pour chien et chat ,etc.. Ces humbles ingrédients constituent pourtant, pour cet athlète de l’art de haut niveau, le support de puissantes investigations plastiques et philosophiques. Les œuvres deviennent alors « des métaphores de la fragilité, du temps qui passe et de la brièveté de la vie ». Elles sont propulseuses d’une immense réflexion d’ordre métaphysique… (voir sur la video indiquée plus loin, avec quelle pontificale onction, l’artiste parle des saintes moisissures miraculeusement apparues sur un mur qu’il a enduit de sauce tomate et ketchup ). D’où l’invitation qui lui a été faite d’exposer en ce haut - lieu de quête spirituelle qu’est le Collège des Bernardins, à Paris. Il y montre donc actuellement, non pas son fameux mur en purée de carotte, ( ni son rhomboèdre de pommes de terre pourries qu’il avait proposé à côté du célèbre tas de charbon de Bernar Venet et du non moins célèbre pot de compote de mouches de Damien Hirst, à la Biennale de Sao Paulo), mais une installation intitulée « Bouquet Final » ( voir photo jointe) qui est réalisée à partir de mousse de produit vaisselle débordant de bacs remplis d’eau bénite, dans lesquels des tuyaux soufflent de l’air. Cette oeuvre puissamment allégorique, « évoque le futur possible de la planète si nous ne prenons garde à notre environnement ; décroissance et surconsommation sont au cœur des préoccupations de l’artiste. » dit le com de presse. « C'est la pièce la plus importante que j'ai faite en mousse de savon. Ça fait une dizaine d'années que j'utilise ce matériau, mais c'est la première fois que je dépasse véritablement l'échelle humaine. Je suis parti de la sensation que l'on peut avoir dans les lieux de culte, où le corps est complètement dépassé par l'architecture, et où l’ on est dans une attitude de respect (…) J'espére que le côté mystique du lieu charge la pièce, grâce à cette matière mystérieuse qu’est la mousse », a déclaré l’artiste au cours de l’un des séminaires mensuels « Paroles d’art » (voir la video) http://www.collegedesbernardins.fr/index.php/pole-de-recherche/la-parole-de-lart.html organisés au Collège, où l’on a pu déjà entendre les conférences de Claude Rutault sur le vertige métaphysique provoqué par ses « tableaux peints de la couleur des murs où ils sont accrochés », et de Buren sur verticalité transcendantale de ses bandes (2) …Et autres déclinaisons du concept « crème fouettée sur fond de néant. » inventé il y a quelques décennies déjà par le prophète Marcel Duchamp, et qui a provoqué ces dernières années, chez les bigots de l’art contemporain d’innombrables cas d’epectase avérée, et reconnus conjointement comme tels par le Saint Siège et le Ministère de la Culture.
« Parce que l’art présente cette caractéristique unique d’être un langage sensible. La foi, de même, ne consiste pas dans des idées mais dans du témoignage vécu qui touche l’intégralité de la personne. Regarder l’art, écouter les artistes ouvre une perspective inédite de compréhension de l’homme et du monde et, par là, de la foi. » nous dit Bernard Marcadé, directeur de ce Département, philosophe free lance (accessoirement critique d’art) et qui a succédé pour cette fonction, à Jean de Loisy nommé à la direction du Palais de Tokyo, autre lieu de bouillonnante symbiose entre art contemporain et spiritualité …( et corollairement avec la spéculation artistico-financière internationale). Mais ce qui me semble le plus intéressant dans cette nouvelle forme de Sainte Alliance de l’Art et du Goupillon, c’est la possibilité qu’ont les personnes extrêmement riches assujetties à l’ISF de bénéficier d’une réduction de leur impôt sur la fortune en effectuant un don à la Fondation des Bernardins, pour la promotion de l’art contemporain. Cette réduction, nous précise-t-on, s’élève à 75% de la somme donnée à la fondation, dans la limite de 50 000 €. Et l’ on nous précise aussi que , « pour bénéficier de la réduction d’impôt, il faut faire son don avant le 31 mai si votre patrimoine est compris entre 1,3 et 3 millions d'€, et avant le 15 juin si le patrimoine est supérieur à 3 millions d'€ » Enfin, dernière indication, mais non des moindres, qui nous est donnée : « En faisant un don à la Fondation des Bernardins, vous contribuez à faire émerger une réflexion de fond sur la question cruciale du devenir de l’homme, dans la société contemporaine. » … d’où, cette fontaine de bulles d’eau bénite dont la divine evanescence est là pour nous questionner sur la légèreté de l’être et les vanités du monde.
Ainsi les milliardaires collectionneurs d’art contemporain de ce vain monde, sont-ils, en participant à cette grande cause artistico-humanitaire, non seulement absouts de toutes les vilénies qui leur ont permis de gagner autant d’argent sur le dos des masses laborieuses, mais également défiscalisés avec la bénédiction des plus hautes autorités religieuses de France , qui leur garantissent leur entrée au Paradis, comme au bon temps des « simonies ». J’ai beau être convaincue du caractère sacré de l’art, je dois vous avouer, chers lecteurs de mes chroniques, que le taux de crétinerie moyenageuse de ces embrouilles clérico-fiscalo-culturelles me donne envie de devenir bonne-sœur ouvrière, ou de faire le djihad … Difficile en effet d’admettre ces privilèges fiscaux accordés aux grosses fortunes et aux entreprises, quand, dans le même temps il s’avère impossible de faire étudier par le gouvernement, qu’il soit de droite ou de gauche (1), ce que produirait une modeste défiscalisation pour les particuliers acheteurs d’œuvres d’artistes vivants . Alors que cette vertueuse niche fiscale boosterait efficacement le marché de l’art de proximité, améliorerait immédiatement la vie des artistes et des galeries prospectives, réparerait les dégâts, en termes de paupérisation des artistes, de 30 ans d’incurie ministérielle, et au bout du compte, serait fiscalement bénéfique pour le Trésor Public. D’autant que par ailleurs, l’on pourrait faire l’économie de toutes ces petites galeries associatives bidon et toxiques, subventionnées pour la promotion de l’art officiel et/ou spéculatif, qui coûtent très cher aux municipalités et aux collectivités locales, alors qu’elles n’ont, de fait, aucun sens, aucun public et aucune vergogne. 1- A propos de non-changement, pour ce qui est de la burenolâtrie d’Etat, je vous place en pièce jointe le scan d’un article de mon excellente consoeur Amélie Pékin paru dans le magazine Artension de cet été, et que m’a envoyé un lecteur. 2- Un autre lecteur vient de ‘informer que Buren vient de rafler le 1% du tramway à Tours, avec poteaux rouges sur bandes noir et blanc au sol (cliquez ci-dessous) : |
Photo extraite du film de Mario Grave - S'abonner sur notre canal Youtube pour avoir accès à nos films :
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