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The Cure : l'histoire d'un groupe mythique racontée par Paul Convard !

Jean-Christophe Mary - 10 février 2025
Depuis quelques années, les Editions du Layeur proposent une collection de beaux livres où groupes, chanteurs et musiciens sont présentés à travers l'histoire de leurs albums. Aujourd'hui, le musicien et auteur Paul Convard analyse avec goût et minutie le parcours de The Cure.

The Cure est un groupe mythique. Mais derrière le mythe se cache une histoire qui, débarrassée du strass et des paillettes, révèle une réalité souvent aux antipodes des clichés de la rock'n'roll attitude. Toutefois, le plus impressionnant, c'est la gigantesque influence que le groupe a généré et génère encore, près de cinquante ans après sa formation. The Cure, c'est l'histoire d'une réalité tangible faite de paradoxes et d'impasses, celle d'un vertige mêlant sans relâche les méandres à l'envol, les crises existentielles de leur leader à un certain romantisme noir.

Pionniers de la new wave goth rock britannique

Au fil des 280 pages, Paul Convard met en évidence les impasses, les contradictions, les conflits entre les membres, sans oublier les évènements heureux ou tragiques qui ont bâti l'histoire du groupe. Pionniers de la new wave goth rock britannique, The Cure n’est pas un groupe pas comme les autres. Leurs compositions crépusculaires, leurs concerts livrés dans une atmosphère de fin du monde, ont toujours su capter l'air du temps pour faire un phénomène mondial avec l'album « Disintegration » (1989), l’un des plus grands albums rock de tous les temps. Du premier « Three Imaginary boys » (1979) à l'avant dernier « 4:13 Dream » (2008), Paul Convard raconte tout en mettant l'accent sur l'expérience à la fois musicale et culturelle que cette histoire représente aux yeux des fans du groupe.

Cette intégrale retrace le parcours singulier d'un hydre musical qui se transforme et se modèle, change de personnel, de style et d’image au bon vouloir de son leader, Robert Smith. Seul membre permanent depuis le début, l'auteur compositeur au look emblématique, cheveux ébouriffés, maquillage noir intense et un rouge à lèvres rouge vif reste aux commandes de cette grosse machine aux multiples facettes, dont, il se sert comme vecteur de ses émotions. L’épopée se dévoile à travers l’analyse minutieuse des 235 chansons expliquées et décortiquées une à une par Robert Smith (chant guitare), Laurence « Lol » Tolhurst (batterie, claviers,) Simon Gallup ainsi que ceux qui de près ou de loin ont contribué à forger le récit de ce groupe emblématique. Les anecdotes, les vérités, les mensonges et les contradictions de Robert Smith, mais aussi ses obsessions, la création, les blessures, l’humour potache, le succès et les désillusions, tout est ici décrypté, analysé au fil des albums studios, des live et compilations avec quelques anecdotes de Robert Smith dont voici un extrait :

« Pendant l’enregistrement de pornographie, le groupe s’effondrait à cause de l’alcool et de la drogue. J’étais défoncé la plupart du temps donc je ne suis pas sûre que mes souvenirs soient bons. Je sais pertinemment que nous avons enregistré certaines chansons dans les toilettes pour obtenir une sensation vraiment horrible parce qu’elles étaient sales et sinistres. Simon ne se souvient de rien de tout cela mais j’ai une photo de moi assis sur le trône en train d’essayer de rafistoler certaines paroles. C’est une photo tragique ». 

« Pour ne pas tomber de la falaise, je me suis assis et je suis resté comme ça jusqu’à l’aube »

Concernant l’origine du texte de « Just like Heaven » Robert Smith ajoute: « En fait, « Just like Heaven »  parle d’une nuit que j’ai passé sur les falaises de Beachy Head. Nous avions bu et quelqu’un a pensé que ce serait cool d’aller se promener mais le brouillard est arrivé et j’ai perdu de vue mes amis. Je ne voyais pas à un mètre. Pour ne pas tomber de la falaise, je me suis assis et je suis resté comme ça jusqu’à l’aube. J’ai aussi entendu des voix, j’ai presque commencé à croire aux fantômes ». A propos de « Love song » : « Marie et moi nous sommes mariés et je ne savais pas quoi lui offrir comme cadeau de mariage, alors je lui écris cette chanson. Sympa et pas cher. « Friday I’m in love ». Cette chanson est une chanson pop de base, mais elle est excellente en fait, parce qu’elle est absurde, très optimiste et elle vient vraiment du pays du bonheur ».

À propos de «The Cure, Live, en 1993 », Robert Smith donne son avis sur leur tout premier album Live : « Il n’est pas vraiment bon. En fait, il souffre des mêmes travers que « Three Imaginary boys » et il est en demi-teinte. Le répertoire n’est pas bien non plus, il n’y a que dix chansons. Puis ajoute : « La seule chose que les Cure prennent au sérieux, c’est ce qui est enregistré ou ce que nous jouons pendant les deux heures que nous passons sur scène. Tout le reste est traité avec un certain dédain ».

On trouve des anecdotes amusantes ou dramatiques comme le témoigne Andy Anderson, qui fût leur batteur de 1983 à 1984 : « Mon meilleur souvenir est celui de Robert et du groupe interrogés en coulisses par une journaliste en Allemagne pour savoir si la raison de la présence d’un noir dans le groupe était liée au fait qu’à l’époque nous portions tous des vêtements noirs. L’ensemble du groupe n’a rien dit tout le monde s‘est regardé incrédule et a mis fin à l’interview sur le champ ».

Si vous êtes fan du groupe ou juste curieux de l'époque, jetez-vous sur ce livre tout en souvenirs et témoignages. Vous y trouverez ce qu'étaient et ce que sont toujours les Cure.

Jean-Christophe Mary pour www.micmag.net
The Cure : l'histoire d'un groupe mythique
Paul Convard
Editeur Du Layeur, Octobre 2024
76,85 euros

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