22-12-2011 18:31:31

Michèle Polak : "je fais partie des marins assis dans un fauteuil… j'ai le mal de mer ! "

Experte reconnue des livres anciens de marine et de voyages, Michèle Polak vient de publier "Trésor des Livres de Mer". Entretien dans "son univers", sa librairie parisienne de la rue de l’Echaudé.

Interview Marie Torrès (Paris)

Micmag : comment vous est venue la passion des livres anciens de marine et de voyages ?

Michèle Polak : c'est une passion familiale ! Mon grand-père était libraire en Roumanie et mon père tenait cette librairie. Chez nous, il y avait des livres anciens de marine et de voyages partout. On peut dire que je suis née dedans ! Et, à l’âge de 16 ans, je me suis dit que c'était ce métier que je voulais faire et rien d’autre.

M : vous avez donc fait des études d’histoire ?

M.P. : oui à Censier, à la Sorbonne et à Vincennes. Je suis passionnée par l’histoire de la découverte du monde tant sur le plan historique que géographique. Les relations entre les peuples m’intéressent beaucoup. Et dans ces temps-là, le seul moyen de communication était le bateau…

M : on en revient toujours au bateau…

M.P. : oui, mais avant que vous me posiez la question, je ne fais pas de voile, j’ai le mal de mer ! Je fais partie des marins assis dans leur fauteuil. En fait, je suis très terrienne mais cela n’empêche pas le rêve !

M : ni la publication de très beaux ouvrages sur le sujet. Le dernier, "Trésor des Livres de Mer", raconte, à travers des gravures, des images et des récits comment les marins ont rapporté jusqu’à nous les témoignages des populations qu’ils ont rencontrées.

M.P. : les marins et les missionnaires, notamment les Jésuites. C'est en effet grâce à leurs récits que nous connaissons aujourd’hui les mœurs et les coutumes de ces peuples d’hier. L’arrivée des Européens a changé leurs habitudes avec, entre autres, l’apport des armes, de l’alcool, l’installation du commerce. C'est donc grâce à ces premiers "explorateurs" que nous connaissons l’existence de ces civilisations. Les descriptions de leur quotidien ne sont pas tout à fait exactes car il y a un peu d’imaginaire et de merveilleux dans leurs récits. Mais il demeure une réalité qui n’est plus et que, sans ces hommes, nous ignorerions complètement. Ces textes sont donc une vraie richesse.

M : ces récits ont ensuite été propagés par l’imprimerie, les livres…

M.P. : tout à fait, c’est ainsi qu’ils sont arrivés jusqu’à nous. Ce qui, en revanche, est resté secret, et dont nous possédons peu d’exemplaires, ce sont les cartes maritimes car elles indiquaient les routes et constituaient donc un danger : l’arrivée d’habitants de pays voisins qui entraînait guerres et pillages. N’oublions pas qu’à cette époque, on se battait pour les épices, l’or, l’argent, des richesses qui étaient inestimables.

M : voyager était dangereux ?

M.P. : oui, les marins partaient totalement à l’aventure sans connaître ni les routes, ni les conditions climatiques et avec un équipement qui n’était pas adapté. Ils ne savaient pas pour combien de temps ils partaient et s’ils allaient revenir. Imaginez passer le Cap Horn sur une coque de noix ! De plus, ils n’avaient pas les moyens de conserver les vivres. Il y avait le scorbut et d’autres maladies qu’on ne savait pas soigner. Sans parler des  accidents, du froid, des tempêtes et du risque d’accoster sur une terre peuplée de cannibales !

M : et il n’y avait ni radio, ni GPS... il fallait du courage !

M.P. : du courage… et de l’inconscience mais surtout le goût de l’aventure !

Trésor des Livres de Mer de Michèle Polak et Alain Dugrand - Editions Hoëbeke, 2011


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