« 42nd Street » Les Adieux de Jean Luc Choplin !

Jean-Christophe Mary - 4 janvier 2017
Attention chef-d’œuvre ! L’adaptation de ce grand classique de Broadway, lui même tiré du film de Lloyd Bacon & Busby Berkeley, est une vraie réussite.

Reconstitué en tableaux, chorégraphies époustouflantes et numéros de taps dance plus spectaculaires les uns que les autres, ce grand classique tire son inspiration de l’âge d’or du Broadway des 80’s.

Après la crise financière de 1929, Mr. Marsh, producteur ruiné, mise sur un nouveau show pour se refaire. L’équipe de production est confrontée à de nombreuses difficultés : les décors ne sont pas prêts et Dorothy Brock, la vedette féminine, n’est pas montée sur scène depuis 18 ans. Cerise sur le gâteau, elle se blesse à la cheville lors des répétitions. Le spectacle sera sauvé grâce au talent d’une jeune recrue de la troupe.

42nd Street
est considéré par les aficionados comme l’un des « Backstage musical » les plus importants de tous les temps et a été immortalisé par ses célèbres numéros de claquettes.

Imposant dispositif scénique

En attendant le lever de rideau, l’occasion nous est donnée d’admirer - avant la fermeture pour travaux et pour deux ans -, le magnifique plafond du Théâtre du Châtelet où trône majestueusement le lustre entouré des mots : Danse-Opéra-Féérie-Musique-Drâme-Tragédie-Comédie-Vaudevielle- Pantomim. On pense au travail accomplit par Jean-Luc Choplin qui ces dix dernières années a a fait vibrer la scène du Châtelet par des productions originales de qualité.

Les premières notes s’échappent de la fosse d’orchestre et l’on découvre l’imposant dispositif scénique : une immense salle de répétition en poutres métalliques et briques rouges qui deviendra au cours des 2 h 15, un building avec ses passerelles de secours, un hall de gare ou un somptueux salon chic plus vrai que nature avec ses lampes art déco imposantes, son mobilier et ses glaces impressionnantes.

Mais dans ce show, les véritables stars sont les numéros de « tap dance » autrement dit  les « claquettes ». Dès la première scène, le ton est donné par ce numéro époustouflant qui est la marque même des grandes comédies musicales de Broadway. L’entrain et la précision des quarante danseurs soulèvent l’enthousiasme et l’ovation du public.

Comme dans Show Boat ou Kiss Me Kate, présentés ici ces dernières années, l’intrigue de ce « backstage musical »*  sert de prétexte à servir une grande revue américaine à paillettes, avec ses girls et son chorus line où tout est agencé, réglé au millimètre dans un ordre parfait. L’autre volet de l’histoire repose sur le contexte social. En effet l’action, qui se situe pendant la grande dépression, souligne en arrière plan l'exploitation des artistes, leurs conditions de travail et de vie, forcés par de riches producteurs à endurer des répétitions interminables, toujours en affichant un bonheur factice pour distraire le public. 

« Restez jeunes et belles si vous voulez être aimées »

La scène, où les danseuses défilent dans des tenues légères avec des chapeau surmontées de livres, de coupes et de bouteilles de champagne, tandis que les auteurs chantent « Restez jeunes et belles si vous voulez être aimées », en est une parfaite illustration. L’air de « We're in the money », où des enfants en guenilles se réjouissent d'avoir trouvé 10 cents, nous rappelle la dureté de la crise économique. Dans les années 30, la 42ème rue était une artère mal famée où voyous, artistes, clochards, prostituées et danseurs mondains tanguaient entre la vie et la mort. Dans les pensions de famille chacun arrivait avec des économies et beaucoup de culot. Pour le talent, il ne restait que le bluff. Monique Young (dans le rôle de Peggy Sawyer), cette jeune provinciale montée du Midwest avec sa valise, devenue star de Broadway, en est la parfaite incarnation. C’est le rêve américain dans toute sa splendeur où tout le monde peut réussir.

De bout en bout, cette partition est une ode à l’optimisme au travail, à l’imagination, à la ténacité et à l’amitié avec, en toile de fond, le décor d’une Amérique en trompe l’œil. Dans les théâtres et les restaurants de Time Square, la fête est permanente. Broadway  se pare de luxe et brille de mille feux.

Cette belle production, teintée de jazz et de musique de Big Band, mets en scène, de façon spectaculaire, une quarantaine de comédiens, chanteurs et danseurs, tous plus fascinants les uns que les autres dans ces chorégraphies et numéros de taps (claquettes) réglés au millimètre. La partition musicale, entrecoupée de sublimes chansons, est servie ici par des pointures du genre : Alexander Hanson qui excelle dans le rôle de du producteur Julian Marsh, une Maggie Jones campée par le vibrato puissant de Jennie Dale, et Monique Young, voix lumineuse, joue à merveille une Peggy Sawyer enthousiaste et naïve.

Décors impressionnants et costumes soignés aux tonalités rouges, blanches ou grises scintillantes, chorégraphies spectaculaires, Stephen Mear signe là une mise en scène d’un haut niveau. Dépêchez-vous de réserver il ne plus que quelques jours.

* Un backstage est une comédie musicale qui raconte la préparation d’un spectacle.

Jean-Christophe Mary pour www.micmag.net
42nd Street
Musique : Harry Warren
Lyrics : Al Dubin
Livret (D’après le roman de Bradford Ropes) : Michael Stewart et Mark Bramble
Mise en scène et chorégraphie originales : Gower Champion
Production originale à Broadway : David Merrick
Adaptation musicale, arrangements et orchestrations supplémentaires : Donald Johnston

Théâtre du Châtelet
1, Place du Châtelet
Paris 1er

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