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CharlElie Couture « New York fait partie de mon histoire personnelle »

Lepetitjournal.com - 3 juin 2019
CharlElie Couture fait parti de ces artistes français que l’on ne présente plus, ceux que l’on connaît sans les connaître. À New York, on l’appelle CharlElie. En France, on rajoute Couture. Quoi qu’il en soit, c'est l’artiste de la poésie. Il a répondu aux questions du Petit Journal New York.
Photo : CharlElie Couture

Lepetitjournal New York : Un nouvel album « Même pas sommeil » en janvier, un recueil de poésie « La mécanique du ciel, 50 poèmes inchantables » paru le 14 février, une exposition de peinture de février à fin avril, est-ce que vous n’avez vraiment pas sommeil ou n’avez-vous tout simplement pas le temps de dormir ?

CharlElie Couture : J’aime trop la vie pour aimer dormir. Le sommeil est juste pour moi une obligation, quand je tombe de fatigue comme une pierre dans un puits...

Est-ce qu’il y a un fil conducteur entre ces 3 dernières actualités ?

Oui, le lien, c’est la poésie, dans le sens grec du terme. Le mot « poésie » vient du grec ancien ποίησις (poiesis), le verbe ποιεῖν (poiein) signifiant « faire, créer ». Je suis heureux quand je crée.

Est-ce qu’un art vous en inspire un autre, ou travaillez-vous chaque champ séparément ?

Oui et non, en cela que je ne suis pas une pieuvre, et je ne fais qu’un chose à la fois. Mais je suis comme un triathlète qui se donne autant dans l’eau, sur sa bicyclette ou quand il court. Je veux dire que les trois formes d’expressions (littérature, musique et image) sont pour moi mêlées comme les fibres d’une corde qui me relie à l’essentiel.

Vous travaillez différents champs artistiques, est-ce qu’il y a une autre forme d’art que vous aimeriez explorer ?

Oui, j’aurais aimé être capable de travailler dans la virtualité des univers parallèles (jeux vidéo, intelligence artificielle). Il doit y avoir des choses incroyables à trouver là.... Mais pour cela il faut s’y connaître en programmation, ce qui n’est pas mon cas.

Dans « Même pas sommeil », album sur lequel vous avez commencé à travailler quand vous viviez encore à New York, il y a deux titres dans lesquels on entend vos préoccupations pour l’environnement (qui ne datent pas d’aujourd’hui). Quel regard portez-vous sur l’avenir de la planète ?

Je m’efforce de rester optimiste quand je côtoie les individus dans leur singularité. Un par un les êtres sont doués de raison et capables d’exploits, par contre je suis désespéré quand je vois le comportement des foules et l’exploitation de leur bêtise par les puissances dominantes.

Vous avez choisi un vautour pour la couverture de votre album. Quel est le message ?

L’idée qu’il faut s’élever, prendre de la hauteur. Rester alerte, les yeux ouverts sur le monde.

Pourquoi cet animal ?

Le gypaète barbu fait partie de la famille des vautours et condors. Il était considéré comme l’oiseau du Diable à cause de son œil rouge, à la différence des prédateurs, il se nourrit des carcasses. C’est un « nettoyeur » utile pour éviter la propagation des maladies....

Et la France, quand vous êtes retourné y vivre, dans quel état l’avez-vous retrouvée ?

J’ai retrouvé un pays obsédé par l’efficacité, et la nécessité de rentabilité à court terme afin de satisfaire l’appétit sans cesse grandissant des créanciers...

Est-ce que la France vous inspire davantage que les États-Unis ?

C’est différent : la France est un pays de mots... La France m’inspire le plaisir de la langue, de la rhétorique, des joutes verbales sans fin, des blagues aussi et l’exigence du goût y est toujours comme une règle de vie.

Avec Trump au pouvoir, il y avait de quoi s’énerver et donc de quoi dénoncer. Vous n’avez pas eu envie de le faire ?

J’ai plus d’occasion de le dénoncer depuis la France où je suis entendu que depuis les USA où je suis un John Doe.

Dites CharlElie, si Trump est battu en 2020, est ce que vous reviendrez vivre à New York ?

Who knows ? J’ai gardé un pied-à-terre dans le Hells Kitchen où je me rends de temps en temps. Cette ville fait à jamais partie de mon histoire personnelle. Même si je suis l’un des nombreux qui n’y ont pas fait fortune, je dois dire que les années que j’y ai passées m’ont apporté beaucoup plus qu’elles ne m’ont pris, et je lui en serai reconnaissant pour toujours et à jamais.

Lire aussi : Charlélie Couture "Même Pas Sommeil " : une album riche et varié
Pour en savoir plus, ici.


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