- Musique

Neil Young « Talkin to the Trees » son nouveau manifeste pour la planète !

Jean-Christophe Mary - 23 juillet 2025
À 79 ans, Neil Young ouvre un nouveau chapitre avec "Talkin to the Trees". Enregistré avec le groupe The Chrome Hearts, le Canadien livre dix titres à la fois bruts, tendres et combattifs. Entre engagement écologique et combat rock poétique, le loner prouve qu’il n’a rien perdu de sa flamme.

Neil Young a toujours été une conscience en éveil, de Ohio à Living With War. Sur Talkin to the Trees, il continue d’alerter sur l’état de la planète et de nos démocraties, sans oublier cette fibre personnelle qui colore ses compositions les plus touchantes. Sa voix, plus fêlée que jamais, se pose sur des arrangements qui alternent entre dépouillement acoustique et salves électriques rageuses.

Pour ce nouvel opus, Neil Young s’est entouré d’un quatuor d’une redoutable cohésion. Spooner Oldham (orgue) apporte une profondeur "soulful", héritée de ses collaborations avec Aretha Franklin et Percy Sledge, qu’il distille depuis Comes a Time (1978). Le guitariste Micah Nelson (fils de Willie!) réussit à honorer l’héritage de Ben Keith tout en injectant une énergie juvénile et créative dans les riffs et les harmonies vocales. À la basse, Corey McCormick tisse une assise souple et mélodique, tandis que Anthony LoGerfo, batteur énergique, insuffle un groove tantôt discret tantôt martelé, mais essentiel. Ensemble, ils forment un duo parfait pour charpenter les compositions du maître comme ils l’avaient déjà démontré au sein de Promise of the Real.

une ballade mélancolique qui célèbre
les cycles de la nature

Dès le titre d’ouverture Family Life, la voix éraillée de Young raconte les racines, la mémoire, la transmission, sur une trame folk dépouillée et poignante. L’orgue de Spooner Oldham confère au morceau une dimension gospel discrète. Dark Mirage dresse un constat amer sur les "mirages" technologiques, entre Tesla et réseaux sociaux, et le climat politique international. Le vers “Your screen is not the sun” résumerait presque à lui seul le propos.

Avec son écriture à la Woody Guthrie, où le banjo se mêle à la pedal steel, First Fire Of Winter est une ballade mélancolique qui célèbre les cycles de la nature, un titre qui raisonne comme un écho à ses engagements écologistes. Hymne folk dédié à son bus de tournée, Silver Eagle est un titre symbole de liberté qui par sa mélodie et l’harmonica rappelle la encore Woody Guthrie. Porté un riff électrique et rythmique martelée Let’s Roll Again retrouve l’énergie militante de Rockin’ in the Free World. Un appel à reprendre la route, malgré l’âge et les blessures.

Sur le rageur Big Change, le Canadien égratigne les puissants, de Trump à Elon Musk. Véritable manifeste écologique, ce morceau vise à réveiller les consciences, dans la lignée de Mother Earth (Natural Anthem). "No more plastic oceans, no more oil-soaked lands…” scande le Loner.

Neil exprime sa gratitude pour la musique,
 la nature, la vie...

Prière écologique au rythme contemplatif, presque chamanique Talkin To The Trees est la pièce centrale de l’album, où la voix de Neil Young se fait fragile, comme murmurée à la Terre elle-même. Porté par une guitare acoustique dépouillée et une  basse ronde et chaude, Bottle Of Love évoque lui la fragilité des relations humaines, l’alcool comme métaphore d’un amour à la fois consolateur et destructeur. En clôture, on trouve Thankful un folk pastoral où Neil exprime sa gratitude pour la musique, la nature, la vie et ceux qui l’accompagnent encore.

Avec Talkin to the Trees, Neil Young prouve qu’il n’a rien perdu de sa flamme. Ces dix titres confirment qu’à l’orée de ses 80 ans, le Canadien continue d’écrire, de chanter et de combattre avec une sincérité rare. Une leçon d’intégrité artistique qui traverse le temps.

jean-Christophe Mary pour www.micmag.net

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