Nantes Catalogne Espagne - Festival cinéma espagnol de Nantes

Notre coup de coeur : "El inventor de la selva" histoire d'une ville imaginaire sans habitants !

Louise Logeart - 25 mars 2015
En direct du 25ème Festival du cinéma espagnol de Nantes, notre coup de cœur : "Sobre la marxa" (el inventor de la selva) de Jordi Morató. Histoire d'un homme qui dédie son temps libre à la construction d’un monde imaginaire dans la forêt de son enfance, dans la région de Girona en Catalogne

Sobre la marxa (el inventor de la selva) de Jordi Morató, c’est l’histoire d’un homme qui se prend pour Tarzan et dédie son temps libre à la construction d’un monde imaginaire dans la forêt de son enfance, dans la région de Girona en Catalogne.

Cabanes, sculptures, tours en bois s’élevant à plus de 15 mètres de haut, labyrinthes, un espace libre au pied de l’autoroute, où Garrell prétend s’isoler de l’homme blanc civilisé.

Le récit de l’épopée commence il y a quelques décennies seulement, lorsqu’Alex, un ado de 14 ans, admiratif du travail de Garrell, propose de le filmer dans ses aventures avec la nature. 

Ce projet où l’on suit l’acteur-réalisateur en pagne de peau de renard s’intitule Tarzan III

On y voit Garrell se jeter dans les rivières, plonger dans les cascades, se balancer aux lianes et se battre avec ses boucs en criant que c’est lui le Roi de la jungle. Le travail de construction d’une ville sans habitants est démentiel, et peu à peu Tarzan veut intégrer son fils au film-docu (alias son petit neveu) pour le sensibiliser à son patrimoine dont il héritera à sa mort. Pêche de poissons à mains nues, traques aux lapins, le gosse joue le jeu.

Puis arrivent «les drogués», les casseurs, qui mettent un terme à la construction de son rêve. Courses-poursuites avec l’homme blanc civilisé, le documentaire rejoint la fiction

Après avoir tenté les labyrinthes, la reconstruction permanente, sa décision est prise : c’est lui-même qui détruira son œuvre. Après l’eau, le feu. Consciencieux, il fait tomber les tours, construit des brasiers sans contaminer le reste dans la forêt. Et il s’amuse toujours, danses de la mort à l’appui.

Détruire son propre travail, dit-il, fait partie d’un processus de vie : le monde est ainsi fait

Face à ses cris de joie lorsque son propre travail brûle, on l’admire. Où puise-t-il la force de détruire, pour ensuite recommencer ? Véritable fable sur une quête inlassable de rêves, l’univers magique de la forêt de Garrell fascine et les visiteurs sont nombreux à venir se promener dans son monde. Cela ne le dérange pas, au contraire : il créé des surprises marrantes pour les visiteurs pacifiques, cela fait partie du jeu.

Jordi Morató, le réalisateur, a repris les vidéos de l’ado, puis celles d’une chercheuse américaine en art brut, en y ajoutant ses propres images.

De l’art brut ? Garrell veut bien être sale, mais pas artiste

(référence à la double signification d’ « art brut » en espagnol)


Un travail de plusieurs années pour le réalisateur qui l’a suivi, construire une trame au récit, une cohérence au film, une suite aux nombreux reportages réalisés par d’autres. «Un patrimoine qui perdure grâce au film» selon Garrell. Malgré trois phases de construction, toutes filmées, il n’en reste presque plus rien aujourd’hui.

Une question a animé le réalisateur un bon moment, surtout lorsqu’il a présenté son film à Londres ou au Japon :

Pourquoi l’Espagne n’a jamais voulu conserver ce patrimoine vivant ?

La réponse, il l’a trouvée lui-même.  La faisabilité elle-même du projet de Garrell n’aurait pas été possible dans un pays où les règles dans ce domaine sont strictes. Contourner des rivières pour construire des barrages et des moulins à eau, construire sa propre tombe dans le granit sur un terrain commun, qui en aurait eu la possibilité ailleurs ?

Une fable réelle qui remet les pieds sur terre, à voir d’urgence.

Au programme du festival du cinéma espagnol de Nantes jusqu'au 30 mars.

Bande-annonce

25ème Festival du cinéma espagnol de Nantes




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