Paris - Reportages Détournement-Sur le panneau, la silhouette noire de Clet AbrahamMarie Torres - 27 août 2013 Une silhouette qui s’invite sur un « sens interdit » ou une « voie sans issue », vous avez peut-être remarqué un de ces panneaux de signalisation « détournés » dans les rues de Paris ou ailleurs. Qui se cache derrière ? Clet Abraham, un artiste surprenant et plein d’humour.
Paris, les Halles. Il fait très beau mais ce n’est pas pour admirer le bleu du ciel que j’avance le nez en l’air. Non, j’en cherche « un ». Je sais qu’il y en a au moins quatre dans le coin. A l’angle de deux rues, c’est souvent à cet endroit qu’ils se « tiennent ». Quelques minutes de patience et gagné ! Devant moi, au croisement de la rue du Cygne et de la rue Pierre Lescot, il y en a « un ». Je m’en approche tout en fouillant d’une main l’intérieur de mon sac, à la recherche de mon appareil photo. « La silhouette noire, un Christ crucifié, c’est un artiste qui l’a collée » J’ai de la chance, le soleil est derrière moi. Mais face à moi, arrive un groupe d’Asiatiques. Chinois ou Japonais. L’un d’eux suit l’inclinaison de mon appareil. Je vois qu’il voit ce que je regarde et m’apprête à photographier. J’observe son air étonné, puis son sourire et j’attends l’inévitable question qu’il me pose dans un anglais parfait. « Qu’est-ce-que c’est ? »En français la réponse aurait été simple. En anglais, ça se complique. Alors j’improvise. Un peu de la langue de Shakespeare, un peu de la langue de Molière avec beaucoup de la langue des mains. « C’est un panneau de signalisation (ça je crois qu’il l’avait compris !). Une « Voie sans issue ». La silhouette noire, un Christ crucifié, c’est un artiste qui l’a collée dessus » Il sourit. « Comment s’appelle-t-il ? » Heureusement qu’en « bon reporter » j’ai de quoi écrire sur moi. Je note le nom « Clet Abraham ». Il ne connait pas. Je m’en doutais. Je rajoute l’adresse de son site Internet. Il me remercie (en français) et rejoins ses amis. Moi je reviens à ma photo. Il éprouve le besoin irrésistible Un peu plus loin, à l’angle de la Place du Châtelet et du quai de la Mégisserie, un sens interdit sur lequel s’est faufilée un petit homme noir qui s’empare de la barre blanche. Je le signale à un couple attablé à la terrasse d’un café tout proche. Ni l’un, ni l’autre ne l’avait remarqué. Ils l’observent, amusés. Puis les questions fusent. Qui ? Pourquoi ? Comment ? Les rôles changent. D’intervieweur je deviens interviewée. Me voilà transformée en guide touristique. Qui est Clet Abraham ? C’est un artiste breton qui vit depuis plusieurs années en Italie. A Florence. Et, si son domaine artistique n’est pas vraiment celui de la rue – il est peintre et sculpteur - il éprouve le besoin irrésistible d’interventions urbaines. Interventions qui consistent principalement à coller des stickers sur des panneaux de signalisation. Ainsi les rues de Paris mais aussi de Quimper, Douarnenez, Rome, Florence, Barcelone, Valence, Berlin et Londres, ont vu de drôles de silhouettes ou d’objets noirs apparaitre sur leurs « sens interdit », « interdiction de stationner » ou « sens giratoire ». Les raisons de ces « détournements » ? L’artiste les explique ainsi « Nous sommes toujours plus envahis par la signalétique ; l’espace urbain délivre quantité de messages basilaires et unilatéraux, certes utiles, mais pour le moins bêtifiants. Je voudrais qu’un sens nouveau s’ajoute au premier, orientant d’autres niveaux de lecture. »* En résumé, Clet Abraham considère les panneaux de signalisation abrutissants et polluants alors il leur ajoute une note humoristique. Comment s’y prend-il ? A vélo. De jour, comme de nuit, utilisant, quand cela est nécessaire, le cadre de son deux-roues comme « échelle » pour atteindre le panneau. « Mais que fait la police ? Elle ne dit rien »Après plusieurs questions sur l’artiste, son mobile vient celle que j’attendais : « Mais que fait la police ? Elle ne dit rien » Mon rêve ? Poser moi-même cette question à un policier ou à un gardien de la paix (je ne sais pas très bien comment on les appelle) Seulement voilà, je n’ose pas. Marie Torres
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