Brésil - Reportages Malgré son abolition, la peine de mort reste toujours à l’esprit des BrésiliensLe petitjournalpoint.com - 15 novembre 2013 Malgré la violence qui continue de le caractériser, le Brésil a aboli très tôt la peine de mort, acte qui n’a quasiment jamais été remis en question. Même si son rétablissement reste cependant régulièrement débattu, il apparaît peu probable qu’elle resurgisse un jour.
*Photo : Fernando Tatagiba / Flickr
Le Brésil a beau être toujours considéré comme un pays "en développement", il est et a été en avance sur bien d’autres pays dits développés dans certains domaines comme l’abolition de la peine de mort. Sans doute influencé par son colonisateur portugais qui l’avait déjà abolie dès 1867 – c’est le premier pays européen dans ce cas -, le Brésil l’a inscrit dans le marbre de sa Constitution en 1889, juste après le Venezuela, pionnier en Amérique du Sud. En 1937, la Constitution de l’Estado Novo du président Getulio Vargas intègre cependant une exception en temps de guerre. A ce jour, c’est la seule configuration dans laquelle la peine de mort reste applicable au Brésil. Elle concerne principalement les militaires en cas de haute trahison, de génocide, d’espionnage et autre conspiration. Lors de la dictature militaire, de 1964 à 1988, le régime entend instaurer la peine de mort pour des crimes de nature politique dans sa Loi de sécurité nationale, mais la Cour suprême du Brésil a constamment remplacé les peines capitales menaçant les opposants par des peines de prison à vie. Aucune exécution légale n’a ainsi eu lieu, le régime appliquant alors torture et exécutions sommaires de manière clandestine. La fin de la dictature en 1988 et le retour d’un régime démocratique replacera de manière définitive l’abolition de la peine de mort dans la Constitution.
Depuis le début des années 1990, les sondages montrent ainsi une population brésilienne divisée avec une moitié pro-peine de mort et l’autre anti, mais avec toujours une courte majorité de personnes favorables à son application. Cependant, l’abolition de la peine capitale étant désormais un droit fondamental ne pouvant être modifié, il faudrait un changement de Constitution pour pouvoir la rétablir. |
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