Paris - cinoche

« Télé Gaucho » joyeux foutoir pour idéaux généreux.

Brigritte Berganton - 15 décembre 2012
Jean-Lou, Yasmina, Victor, Clara, Adonis et les autres ne voulaient pas seulement créer leur propre chaîne de télé, ils voulaient surtout faire la révolution. Ainsi naquit Télé Gaucho, aussi anarchiste et provocatrice que les grandes chaînes étaient jugées conformistes et réactionnaires.

Tout a commencé lorsque les caméscopes ont remplacé les caméras. Faire de la télé devenait alors à la portée de tous.

Jean-Lou, Yasmina, Victor, Clara, Adonis et les autres ne voulaient pas seulement créer leur propre chaîne de télé, ils voulaient surtout faire la révolution. Ainsi naquit Télé Gaucho, aussi anarchiste et provocatrice que les grandes chaînes étaient jugées conformistes et réactionnaires. Cinq années de grands foutoirs, de manifs musclées en émetteur pirate, de soirées de beuveries en amours contrariées... Et ce fut ma parenthèse enchantée.

Forcément très attendu après le succès du Nom des gens, le nouveau film de Michel Leclerc, Télé gaucho, continuera, comme son titre l'indique, à parler de politique. L'action de cette comédie se situera au milieu des années 90, dans le sillage d'une bande de joyeux anarchistes qui décident de créer leur propre chaîne de télévision. Leclerc y retrouve, à cette occasion, Sara Forestier, mais dirige aussi, pour la première fois, un autre césarisé de l'an passé, Éric Elmosnino, ainsi que Maïwenn, Emmanuelle Béart et Félix Moati (LOL).

Michel Leclerc s'impose définitivement comme le gauchiste le plus farfelu du PCF (paysage cinématographique français). Son credo ? Brandir le pavillon de l'humour dans ses cogitations sur l'engagement politique. Dans Le nom des gens, miracle de comédie, Sara Forestier se glissait en tenue d'Ève sous la couette des lepénistes dans l'espoir fou de les convaincre de leur monumentale ineptie. Cette fois, une troupe d'anars agités luttent contre les anti-avortements, le consumérisme et l'outrance capitalistique dans des reportages bricolés à l'arrache pour une télé locale, baptisée Télé gaucho. Leur épopée s'inspire de ce qu'a vécu Leclerc à Télé Bocal, chaîne parisienne fauchée entre 1995 et 2000. Une épopée enchantée par ailleurs narrée à travers le prisme d'un apprenti cinéaste débarquant de sa province, Victor, clone de l'auteur lui-même. Reflet de l'ambiance enflammée qui règne à Télé gaucho, le film, aux accents klapischiens, est un joyeux foutoir et part dans tous les sens. C'est son originalité. C'est sa limite aussi, le récit se rapprochant parfois de la succession de saynètes. L'enthousiasme l'emporte pourtant, grâce à l'énergie fantasque des reporters (et des acteurs qui les campent). Leur appétit de révolte ou leurs engueulades homériques offrent des situations aussi loufoques que désopilantes. Quant au cas de conscience de Victor, contraint, pour subsister, de frayer avec l'ennemi, d'oeuvrer sur une chaîne poubelle, il invite à réfléchir sur la difficulté de ne pas trahir ses idéaux. Il apporte aussi de la densité à une comédie de gauche formidablement adroite.


Télé Gaucho de Michel Leclerc, sortie en salle le 12 décembre 2012

Une télé libre, une télé système D, une télé engagée et de proximité… C’est l’histoire du dernier film de Michel Leclerc, inspirée de sa propre expérience à Télé Bocal entre 1995 et 2000, soit environ une décennie après les radios libres et en plein mandat chiraquien.

Le dernier et troisième long métrage de Michel Leclerc nous entraîne de nouveau dans une comédie mouvementée et rocambolesque, aux personnages insolites et revendicateurs rassemblés dans une anarchie loufoque où l’énergie se canalise autour d’une télé différente -à l’opposé des télé-poubelles- qui soutient l’avortement, les gays, les sans-papiers et fustige le consumérisme, le capitalisme et le faschisme…

Pourtant, l’idée d’un film engagé n’était pas l’objectif du réalisateur, il souhaitait davantage parler d’une expérience de groupe cristallisée autour de celle d’une télé libre qui fait echo à son parcours. D’ailleurs, il confie qu’ à l’origine, il pensait plutôt faire un documentaire. Ensuite, le projet du film a évolué, plus proche de l’esquisse qui en avait été faite dans le court-métrage qui l’a lancé Le Poteau rose.

L’époque à laquelle se déroule le film (milieu des 90’s) est en pleine effervescence, avec les nouvelles possibilities liées aux cameras DV et la révolution se fait via le numérique qui n’est pas encore à l’heure d’Internet.

Aussi, Michel Leclerc use de son humour jubilatoire teinté de politique, déjà superbement illustré dans Le nom des gens, deux ans plus tôt. On y retrouve d’ailleurs, Sara Forestier accompagnée d’un beau tandem de comédiens : Eric Elmosnino et Felix Moati, ainsi que de Maïwen et Emmanuelle Béart qui incarne “l’ennemi à abattre”.

Victor, joué par Félix Moati (LOL) est le fil conducteur de ces aventures puisqu’à peine débarqué à Paris, encore plein de naïveté, de rêves et d’ambition cinématographique, il scelle son destin professionnel et personnel, au moins pour un temps, à la pulsation de Télé Gaucho. Pourtant, il devra à un moment confronter ses idéaux à ses ambitions sous le regard plus que critique de ses compagnons de route…

Bref, un film très vivant, initiatique et social qui retrace la fraîche histoire de l’avènement de la caméra DV, tourné Villa Riberolle (où sévit encore Télé Bocal et des assos comme Kino Paname, grand pourvoyeurs de courts-métrages, rompu au système D), dans le 20ème où persiste un esprit de quartier qui avait séduit le réalisateur lors de son arrivée à Paris. Cette liesse le suit toujours car il continue à composer des chansons don’t le film fournit un nouvel exemple “Le soufflé de l’explosion”. A bon entendeur !...


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