Meyrin Genève - festival cinéma droits homme

Carton plein pour Cantona à Meyrin

Louise Logeart - 2 mars 2015
Carton plein pour le footballeur et réalisateur Eric Cantona, lors de la projection de son film "Foot et immigration, 100 ans d'histoire commune" à la maison de quartier de Meyrin, en banlieue de Genève

Ils l'attendent devant, font des allers retour entre les canapés à l'intérieur, grignotent un truc au comptoir, saluent deux trois copains, il n'arrivera qu'après la projection.

En concertation avec les communes et pour répondre aux attentes spécifiques de leur public, le Festival du Film et Forum International sur les Droits Humains de Genève se déplace hors les murs. A la maison de Vaudagne de Meyrin, en banlieue de Genève, des jeunes enthousiastes accueillent les spectateurs. "Qui ça? Eric Cantonna? C'est qui?" blaguent-ils. Personnage médiatique moins connu en Suisse qu'en France, la salle n'en est pas pour le moins pleine, et les jeunes comme les moins jeunes se pressent dans la salle aménagée pour accueillir la projection et le débat.

A l'issue de la projection, pendant le débat, les petits s'emparent du micro et veulent tout savoir des débuts du sportif : à quel âge on commence, comment on fait pour y arriver, est-ce que c'est dur. Les ados, eux, sont plutôt axés immigration : comment composer avec des origines différentes, où puiser la force pour réussir alors qu'il faut se battre trois fois plus que les autres. Des tentatives de compréhension maladroites de la part d'adultes qui n'ont jamais été exposés aux mêmes problématiques.

Foot et immigration, 100 ans d'histoire commune

c'est une série de témoignages de footballeurs de carrière, d'images d'archives et de plongée dans l'histoire collective de l'immigration en France.

Eric Cantona rappelle, par des portraits sensibles et pudiques, les raisons historiques qui poussent à franchir la frontière à une époque, en retraçant les trajectoires familiales. Des portraits empreints de pudeur, de pères ouvriers polonais et italiens fuyant la misère, d'une mère fuyant la guerre d'Espagne. Des parents entre deux cultures, qui en travaillant dur ont construit une vie de famille dans un pays d'accueil, et en même temps de nouvelles racines. L'héritage culturel pour les enfants de migrants, le rapport à la France, entre déception et reconnaissance.

Comment le foot fédère aussi, comment il devient vecteur d'inclusion et de solidarité dans des quartiers où l'on se sent délaissés, à juste titre.

"Le foot devient le seul terrain où l'on peut gagner, si on est bon"

Le film est riche de témoignages en ce sens. Zinedine Zidane raconte qu'il ne doit sa réussite qu'à son acharnement aux entraînements, et au soutien de ses entraîneurs.

Des philosophes viennent aussi rappeler dans le film que le système est ainsi fait qu'alors que les grosses entreprises se transmettent de génération en génération, le jeune qui arrive sans ce patrimoine ne l'obtiendra jamais, même en travaillant trois fois plus que les autres. Le film raisonne comme une demande de justice, dans l'entretien avec Jamel Debbouze :

"On a aussi envie que notre pays d'accueil nous aime pour ce qu'on est et ce qu'on lui apporte concrètement et que ça ne soit pas que par le biais du football. Que ce qui se passe sur le terrain puisse avoir lieu dans des grandes écoles : qu'on puisse nous ouvrir sciences po, l'ENA.

"Qu'on laisse l'immigration faire partie de l'élite. C'est ce qui rendra le plus service à ce pays."

Parce que c'est ce que fait le sport : il n'y a pas d'autre alternative. T'es bon, t'es bon. T'es mauvais, t'es mauvais. Si t'es mauvais tu travailles pour être bon. Si tu fais pas cet effort, il ne se passe rien. En cela sur le terrain il y a une certaine justice. Parfois c'est cruel mais c'est juste. T'es la meilleure équipe, tu gagnes et on gagne avec toi. Et quand tu es immigré, même si t'es le meilleur tu ne gagnes pas. Et ça c'est pas normal".

Eric Cantona est le Président du jury du Festival FIFDH


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  • Le Maire et la Présidente du Festival
  • Eric Cantona répondant au public

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