- Lire

Le héron de Guernica : retour sur un épisode douloureux !

Marie Torres - 24 octobre 2011
Avec Le héron de Guernica, Antoine Choplin nous fait revisiter un épisode douloureux de l’histoire de l’Espagne, le bombardement de la petite ville basque de Guernica. Mais il le fait à sa manière, mêlant histoire, poésie et art. Un petit chef-d’œuvre.

On avance doucement dans ce roman. Presque sur la pointe des pieds. Peut-être pour ne pas effrayer le héron que Basilio, jeune peintre autodidacte, essaie de peindre. Peut-être pour mieux savourer la poésie du texte. Peut-être aussi parce qu’on devine que, fatalement, à la fin d’un chapitre ou au détour d’une page, on arrivera à ce 26 avril 1937 où quelque 50 tonnes de bombes ont été lâchées sur la petite ville de Guernica, la faisant basculer dans l’horreur.

Alors on se laisse aller lentement au fil des mots et on regarde Basilio s’installer pour peindre le héron.

"Doucement, Basilio a redressé le torse, puis la nuque. Comme  pour emprunter au héron quelque chose de son allure, de sa droiture, de son élégance hiératique. Comme chaque fois, il s’émerveille de la dignité de sa posture. C’est ce mot qui lui vint à Basilio. C’est d’abord ça qu’il voudrait rendre par la peinture. Cette sorte de dignité, qui tient aussi du vulnérable, du frêle, de la possibilité du chancelant".

On se laisse aller aussi à le suivre dans les rues de la ville. Histoire de faire connaissance avec les habitants. Julian, le vieux fermier, l’oncle Augusto, pensionnaire de la résidence Calzada, Fernando Bolin, l’encadreur de tableaux, le père Eusebio, Rafael, le chasseur de mouettes et puis Celestina dont Basilio est amoureux...

Des gens simples dont la vie est rythmée par le marché, l'usine, l’église et le bal même s’ils n’ignorent pas que la guerre n’est pas loin. Qu’elle s’approche lentement. Et soudain...

"T’entends ça ? demande Rafael
On dirait les cloches de Santa Maria, fait Basilio.
Oui, c’est bien ça.
Un instant après, ils entendent le ronronnement crescendo d’un moteur d’avion.
Ce doit être le Heinkel de tout à l’heure, dit Rafael.
A quelques centaines de mètres du pont, vers le cœur de la ville, un mur de poussière sort soudain de terre. Une seconde plus tard, le souffle de la déflagration les plaque au sol. L’avion passe quelque part au-dessus d’eux sans qu’ils parviennent à l’apercevoir.
Ils larguent des bombes, souffle Rafael".


En fin de journée, lorsque les bombardements ont cessé, Basilio retourne à sa peinture. Le héron est blessé. Sa toile deviendra le témoignage du massacre aveugle de sa ville.

Et le roman, écrit comme on peint un tableau, se termine là où il avait commencé, à l’Exposition Universelle de Paris où Basilio est venu admirer la toile de Picasso, "Guernica"

Marie Torres pour www.micmag.fr
Le héron de Guernica
Antoine Choplin
Editions du Rouergue (20 août 2011)
15,20 euros

  • Facebook
  • Google Bookmarks
  • linkedin
  • Mixx
  • MySpace
  • netvibes
  • Twitter
 

Eventos

Mundo vintage (clicar no título)

Yesterday, la chanson la plus reprise de tous les temps

Si « Yesterday » des Beatles est la chanson la plus reprise et la plus jouée de tous les temps, elle n'était à l'origine qu'une... recette de cuisine. Comment transformer des oeufs brouillés en un des plus gros succès musicaux du XXe siècle ? Micmag vous dit tout... ici.

Destaques de París


Paris - Jusqu'au 28 septembre 2025
« Le Mur de Berlin. Un Monde divisé »

Cette exposition retrace l’impact de la Guerre froide sur Berlin, une ville déchirée pendant plus de trois décennies. Parmi les pièces exposées, un fragment authentique du Mur de Berlin de plus de 10 mètres et plus de 200 objets originaux issus de 40 institutions internationales illustrent la vie quotidienne en Allemagne de l’Est et de l’Ouest. Une invitation à réfléchir sur les valeurs universelles de liberté, de démocratie et de coexistence. Plus ici.

« Le Mur de Berlin. Un Monde divisé »
jusqu'au 28 septembre 2025
à la Cité de l’architecture et du patrimoine
Paris 16e

Notícias

Elvis Presley : un nouveau film-concert

Un demi-siècle après la dernière apparition scénique d’Elvis Presley, Baz Luhrmann proposera, en 2026, EPiC: Elvis Presley in Concert, un film-concert inédit rassemblant des images restaurées de la légendaire résidence de Las Vegas en 1970 et de la tournée américaine de 1972

 
L'iran facilite les opérations Transgenre
L'Iran combat le mouvement LGBT dans son pays mais favorise les opérations pour les étrangers qui désirent changer de sexe. Business is business !
 
Une guitare volée aux Stones vient de refaire surface
Une Gibson Les Paul Standard de 1959 volée aux Stones dans les années 1970 vient d’être retrouvée. L’instrument, qui appartenait à Mick Taylor, a été identifié dans une collection de 500 guitares récemment acquise par le Metropolitan Museum of Art de New York.
 
Le buste de Jim Morrison enfin retrouvé !
Trente-sept ans après sa disparition, le buste de Jim Morrison, couvert de graffitis, a été retrouvé dans le cadre d’une autre enquête. Pour en savoir plus, ici.
 
Un biopic sur les Beatles

Paul Mescal (Paul), Barry Keoghan (Ringo), Harris Dickinson (John) et Joseph Quinn (George) incarneront les quatre garçons dans le vent sous la direction de Sam Mende. Un biopic en quatre volets dont le premier sortira en avril 2028.