12-12-2011 14:39:33

Le prix Fayot de la meilleure critique d'art

Le prix Albert Fayot de la meilleure critique d’art (un gros haricot en bronze de chez Cartier et signé Claude Viallat), récompensant le plus habile passeur de pommade, le plus élégant thuriféraire, le plus beau lèche-cul.

Par Nicole Esterolle (Lyon)
Le prix Albert Fayot de la meilleure critique d’art (un gros haricot en bronze de chez Cartier et signé Claude Viallat), récompensant le plus habile passeur de pommade, le plus élégant thuriféraire, le plus beau lèche-cul, le plus virtuose cireur de pompes, vient d’être attribué, lors d’une brève cérémonie à la galerie Perrotin, à l’éminent critique Philippe Dagen pour la pleine page qu’il vient d’écrire dans Le Monde du 1er décembre 2011, au sujet de l’artiste Maurizio Cattelan pour son expo au Guggenheim de New-York. Cet article est intitulé : "Maurizio Cattelan, saint patron des subversifs", car en effet, vous savez comme moi que Cattelan est le champion du monde de la subversion, de la dérision, du cynisme (au sens onfrayien du terme), du sarcasme,  de la grosse farce et du foutage de gueule du monde de l’art. Vous savez aussi que les collectionneurs milliardaires, qui en sont les cibles ou les victimes, lui vouent pour cela une telle vénération, qu’ils ont fait en sorte que ses œuvres deviennent parmi les plus chères du monde. Parce qu’aujourd’hui, la meilleure façon de fayoter, avec ces milliardaires, c’est de leur cracher dessus, de les moquer, de les conchier, de les compisser, de les ridiculiser; parce qu’ils aiment ça, parce que cela flatte leur ego, parce qu’ils en redemandent  et veulent payer très cher pour ce plaisir réservé à l’élite de l’élite planétaire. Et c’est ainsi que dans un tel contexte de brouillage des valeurs, les lèche-culs et les subversifs, les obséquieux et les bouffons, deviennent complémentaires et se donnent la main dans un même combat dialectique pour le bien-être culturel des populations du monde et l’enrichissement intellectuel et financier des puissants de ce même monde. Et c’est ainsi que le fayotage de type Philippe Dagen, peut être considéré comme hautement subversif dans un domaine où l’oxymore est signe de distinction intellectuelle.
Mes félicitations donc à Philippe Dagen, mais je pense que cet autre éminent critique qu’est  Jean-Luc Chalumeau, aurait pu aussi obtenir ce prix, pour un texte de sa récente newsletter hebdomadaire du 2 décembre 2011, intitulée : "Pourquoi il faut remercier Maurizio Cattelan" … Déjà l’obséquiosité du titre laisse perplexe. Mais quand on lit la fin du texte : "La démonstration était faite que le monde de l'art n'était plus, pour l'essentiel, qu'un club de snobs incultes et richissimes. Il faut remercier Cattelan, Pinault et Szeemann d'avoir implicitement dénoncé ce désastre historique il y a déjà dix ans. Et regretter que bien peu de monde ait compris le message", on est encore plus perplexe et on se demande si c’est à prendre au premier degré du fayotage ou au dernier du sarcasme ? J’ai donc posé la question à Jean-luc Chalumeau lui-même et voilà ce qu’il m’a répondu :  C'est pourtant clair : Cattelan s'est vraiment moqué du monde de l'art, ce qui doit être porté à son actif.  Quand j’insiste et lui demande si c’est pour s'être moqué de lui, que le monde de l'art business reconnaissant en a fait l'un des artistes vivants les plus chers du monde... et s’il faut vraiment mettre ça à son "actif", il m’a répondu : "Mais justement, le monde de l'art ne s'est absolument pas rendu compte qu'il était ridiculisé (et seul Harry Bellet l'avait écrit alors)". Je pense donc qu’il est nécessaire de stimuler un peu les neurones de Monsieur Chalumeau et lui rappeler que cette opération très médiatique conçue par Cattelan et son comparse Szeemann, qui consista à amener de Venise par avion les 150 des plus gros collectionneurs d’art du monde dans cet immense et pestilentiel cloaque qu’est la décharge de Palerme, pour les ridiculiser et les asphyxier définitivement, a permis au contraire, comme je le dis plus haut, à ces "snobs incultes et richissimes" de se faire un maximum de communication et d’argent en montant la cote de ce bouffon du système, de ce fou du roi (roi nu bien sûr dans sa forteresse vide) à un niveau pharamineux. Rappeler à Monsieur Chalumeau que François Pinault, malgré son regard ironique (bien détecté par le rusé Bellet qui se trouvait là comme par hasard), n’est pas étranger à la flambée financière de titres aussi pourris que toxiques comme Murakami, Koons, Hirst, Cattelan, etc. que collectionnent aussi, pour suivre son exemple, les autres snobs incultes et richissimes du voyage à Palerme dont il veut se moquer. (je vais envoyer à Monsieur Chalumeau la copie d’une page d’un reportage dans le Monde ou Libération sur la misère en Inde ou en Amérique latine avec, en face, une pleine page de pub pour Hermès ou Vuitton, grands mécènes de l’art contemporain des susdits snobs incultes et richissimes, et propriété de François Pinault). Rappeler enfin que l’immense Harald Szeemann est l’inventeur de la formule "quand les attitudes deviennent forme", autrement dit : "Quand le foutage de gueule devient produit artistique de luxe et haut niveau culturel et financier"… Mais à quoi bon rappeler tout ça à Monsieur Chalumeau, quand il reste aussi candidement persuadé que ceux-là mêmes qui ont notoirement et évidemment contribué à l’avènement du désastre, auraient pu, si on les avait écoutés, en faisant du désastre lui-même une valeur boursière, éviter ce même  désastre… Je pense comme vous, chers lecteurs, que tout cela dépasse l’entendement moyen, que c ‘est extrêmement décervelant pour les non initiés et que nous vivons une époque vraiment  terrible pour la logique et l’intelligence humaine …Mais je vous réserve le meilleur pour la fin : il n’y a pas que Cattelan qui pense qu’il faut prendre sa retraite pour que cesse la plaisanterie, il  paraît que l’immense collectionneur Saatchi vient également de déclarer qu’aujourd’hui, il vomit l’art contemporain…( http://libe.fr/c/01012375792-c ). C’est donc bien vraiment la fin des ha-ri-cots !






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