Gustavia, Antilles - Voyages

A Saint-Barthélemy, le luxe côtoie l’artisanat traditionnel

Iris Sergent - 27 Février 2012
L’économie de Saint-Barth repose sur le luxe : louer une villa peut atteindre 200.000 € la semaine. Pourtant, les finances de cette île de 21 km² n’ont pas toujours été aussi florissantes. Marie, 82 ans, se souvient de son travail : le tressage de paille.

L’économie de Saint- Barthélemy, située au nord de la chaîne des Petites Antilles, repose sur un tourisme de luxe. Ici, la location d’une villa atteint en moyenne 200 000 € la semaine. Pourtant, les finances de cette petite île de 21 km² n’ont pas toujours été aussi florissantes. Marie, un petit bout de femme de 82 ans, mémoire vive de l’île, nous parle d’un artisanat local bien spécifique.

Lorsque je rentre en contact avec Marie, cette petite grand-mère au regard malicieux, c’est pour me pencher sur le tressage de la paille. En effet, ici chaque maison possède au moins un objet tressé : chapeaux, dessus de table, petits poissons qui portent chance… Ces objets font partie de l’identité de Saint-Barth. Marie vit à Corossol, le village des pêcheurs, qui ravit le touriste à la recherche d’authenticité. Essentiellement composé d’anciennes cases aux jardins luxuriants, cet endroit contraste avec le reste de l’île par la modestie de ses habitations parées de couleurs vives qui s’accommodent si bien au climat caribéen. Corossol est aussi l’un des derniers endroits de l’île où se pratique encore cet artisanat bien spécifique à Saint-barth puisque seules quelques mamies continuent de perpétrer cet art qui jadis se transmettait de mère en fille.

"La confection des chapeaux de paille constituait l’un des seuls gagne-pain des femmes"

C’est sur la terrasse de sa petite case sans prétention, mais ornée de ses orchidées qu’elle affectionne tant, qu’elle tresse les commandes que lui passent les commerçants du coin ou les touristes, pour "passer le temps..." me confie-t-elle. Elle est veuve et il y a bien longtemps que ses enfants ont quitté le domicile parental. Bavarde, elle ne cesse de se souvenir de cette vie d’antan, passée sous le soleil mordant d’une île des tropiques aux chemins caillouteux.

"J’ai appris à 4 ou 5 ans avec ma grand-mère et ma maman… on tressait jusqu’à la fin du soir", me raconte Marie. En effet, avant l’arrivée des touristes sur l’île, la misère y était prégnante. La confection des chapeaux de paille constituait l’un des seuls gagne-pain des femmes. "Les chapeaux servaient à se protéger du soleil. Les hommes, eux, partaient à la pêche ou travaillaient sur l’île voisine de Saint-James ou aux cultures. La misère était très grande, se souvient Marie, mais ma grand-mère me disait toujours -vertu vaut mieux que ceinture dorée- …Le colporteur achetait nos chapeaux par six pour les amener en Guadeloupe et les revendre à ceux qui travaillaient aux champs d’igname ou de canne- à-sucre… ils étaient beaucoup plus grossiers qu’aujourd’hui". Et les femmes les cédaient trois francs six sous.

Avec l’arrivée des touristes, le tressage du chapeau s’affine. Un  chapeau de paille coûte dans les 25 euros, ce qui n’est pas grand-chose lorsque l’on sait que sa confection peut prendre toute une semaine. Les objets tressés se déclinent en une multitude de babioles et accessoires de modes : dessous de plats, petits oiseaux ou petits poissons porte-bonheur, sacs à main ou de plage, caches bouteilles sont autant d’objets qui nécessitent un savoir-faire particulier, tant les nœuds sont différents et complexes (cf. photos). Et l’imagination des vieilles dames de l’île ne semble pas connaître de limites : elles se sont mises au goût du jour plutôt de l'objet et confectionnent même des vêtements pour poupées Barbie.

Mais avec l’arrivée des touristes, les jeunes se sont tournés vers des activités touristiques beaucoup plus lucratives et cet artisanat local n’est désormais maîtrisé que par de vieilles femmes qui bientôt disparaîtront, emportant avec elles une partie de l’âme de cette île paradisiaque. En effet, la transmission de ce savoir-faire local ne semble pas avoir eu lieu et aucune amicale de tresseuses de paille n’a encore vu le jour.




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