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Beatles : quel inépuisable bon filon !

Mink - 5 novembre
La planète Beatles est en perpétuelle gravitation. Derniers ressorts magiques en date, un coffret de CD tant attendu depuis 22 ans, un prochain film à Hollywood, des sonneries téléchargeables pour portables. De bonnes affaires en perspective pour les richissimes ayants droits.

L’actualité a remis sur pied l’épopée des Fab Four. C’est le seul grand groupe qui n’avait jamais été édité en CD. Et l’accord a enfin été trouvé dans une période où le CD se porte au plus mal. Et cela fait 22 ans que les mordus de la planète Beatles réclamaient ce travail qui a tout de même pris quatre ans. « Les rééditions américaines jusqu’ici avaient été horribles » atteste le critique et patron de Jukebox magazine, Jacques Leblanc. Seul hic à ce fabuleux travail mis sur le marché : un prix rébarbatif (470 euros). 

Qui osera faire ce sacrifice hormis le clan des fidèles ? 
Remastérisation (nettoyage des sons) sur le marché de l’œuvre des Beatles relance le débat sur la fortune des ayants droits et des membres du groupe. Un filon qui ne connaît pas de crise  depuis le lancement de la fusée, il y a bientôt cinquante ans. Bien évidemment les collectionneurs sont les premiers à bénéficier (pour la revente) ou souffrir (pour l’achat) des effets d’une médiatisation. La cote des disques rares ne fléchit pas. Côté Business, après la remastérisation, un autre atout pour les ayants droits vient du florissant commerce internet. Vous allez pouvoir télécharger les refrains chéris pour votre sonnerie de téléphone, nous assure le directeur général de Sony, propriétaire du catalogue. Les produits dérivés, vaisselle, vêtements, coffrets, films, etc ne cessent de s’ajouter à une longue liste de gadgets. Mais la partie n’est pas facile pour les marchands du temple puisque les ayants droits, en l’occurrence Yoko Ono, Paul Mac Cartney, Ringo Starr et la veuve Olivia Harrison, doivent trouver un point d’accord sur chaque nouvelle proposition.
 
Pas facile dit-on, de traiter avec Yoko Ono, fille de banquier fascinée par l’argent, 79 ans et en pleine forme

qui de temps en temps offre des fonds aux associations caritatives. Au moment de la mort de John (en 1980) la fortune du défunt était estimée à 150 millions de dollars. Les droits n’ont cessé d’affluer depuis.  L’entreprise Beatles qui a déjà vendu près du milliard de disques est une manne qui a plusieurs ramifications. Emi, la maison historique britannique du groupe, gère la partie disque et chaque vente des droits sont versés à la société Apple Corps qui regroupe les quatre noms des bénéficiaires cités ci dessus. Sony gère quant à elle, la partie édition. Lorsque vous entendez dans une publicité une référence aux Beatles, un bout de musique, etc. Sony /ATV se charge de récolter les sous. Cette société est chargée de verser des royalties à  Northern songs la maison d’édition de John Lennon et Paul Mac Cartney. Les deux autres laissés pour compte perçoivent par d’autres biais des droits d’auteur. Ajoutez à ce complexe circuit la part du disparu Michael Jackson qui détenait jusqu’à sa mort 50 %  du catalogue des Beatles. Un catalogue estimé à 1 milliard de dollars. Jackson avait acheté en 1985 la totalité du catalogue pour 47,5 millions de dollars. Il avait dû se séparer d’une partie du magot pour des problèmes financiers. D’après le New York Times, nombreux sont les investisseurs prêts à racheter la part de Jackson. « Car la plus value dans les droits musicaux peut être colossale ! »  Et cette fabuleuse rente financière ne pourra s’arrêter que lorsque les Beatles entreront dans le paysage du domaine public. C’est-à-dire 70 ans après la mort du dernier auteur vivant. Hors Paul Mac Cartney malgré ses frasques conjugales et ses divorces coûteux se porte à merveille. Sa fortune est estimée à près de 800 millions de Livres. Question chiffres, les ventes font fureur. Le disque le plus vendu est « One » à plus de 30 millions de copies. « Yesterday » est une chanson qui est passée plus de 8 millions de fois dans les seules radios américaines. Depuis le début de l’année 2000, 28 millions de disques ont été vendus aux Etats Unis. « En huit ans de carrière, ils ont laissé un patrimoine exceptionnel. Honnêtement c’est faramineux ce qu’ils ont fait entre fin 1962 et début 1970 » raconte Leblanc. Les tenants de ce filon ont d’autres veines à exploiter. Dans la longue liste de trouvailles encore vierge, il y a bien sûr « Carnival of light » un morceau expérimental de 14mn enregistré en 1967 entre deux prises de Penny Lane, Et cette fois Mac Cartney et les trois antres membres du temple Beatles ont donné leur feu vert. Seule ombre à l’horizon, le piratage des œuvres. Beaucoup de pays n’ont pas de loi Hadopi.  Une semaine avant la sortie du coffret remastérisé avec les 14 albums du groupe en stéréo et 11 en mono, l’on pouvait trouver sur internet ce beau travail de studio à travers les téléchargements direct. Le prix du coffret est certainement un pousse au crime ! Et le piratage est un énorme marché parallèle dans les pays émergeants du BRIC (Brésil-Russie-Inde-Chine). Du mouvement, des voyages pour fanas à Liverpool, des anniversaires qui attirent de plus en plus de monde (comme celui d’Abbey road cet été), les collectionneurs ne peuvent qu’apprécier tout ce remue-ménage. Surtout ceux qui ont eu la chance de dépenser leur bas de laine pour se payer quelques perles du genre, le 45 tours « pochette sandwich » de 1962 à 5000 euros. La Butcher cover de l’album Yesterday and today avec une pochette qui a fait scandale et interdite aux Etats Unis, disque très rare estimé à 6000 euros. Collectionner les Beatles racontent certains adeptes, c’est une valeur sûre en temps de crise. En dernière minute, Hollywood prépare un film sur la naissance des Beatles. Un producteur américain vient d’acheter les droits des écrits de Brian Epstein, le découvreur du groupe, mort d’une overdose à l’age de 32 ans. Les discussions sont âprement menées par EMI au nom des quatre. Le producteur insiste pourtant dans les négociations, qu’il s’agit plutôt de Liverpool et d’Epstein que des Beatles. Voilà qui va encore apporter son pesant d’or dans les côte-parts des ayants droits.


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