- Musique

Fontaines D.C. "Romance"

Jean-Christophe Mary - 9 octobre 2024
Sur ce quatrième album, le quintet irlandais troque son post-punk ténébreux hérité des 80’s contre un indie rock haut de gamme taillé pour les stades. Un tournant dans leur carrière qui devrait vite les propulser le cercle fermé des rock stars planétaires.

Pour réaliser son nouvel opus, le groupe a fait appel au producteur James Ford (Arctic Monkeys, Gorillaz ou Depeche Mode). Le post-punk brut auquel les Irlandais nous avaient habitué vient de muter en une bande son onirique, sorte de mix vénéneux entre britpop 90’s et rock gothique.

ces 11 nouvelles chansons détonnent par leur richesse harmonique

Une évolution artistique bien loin des leurs trois albums à la sensibilité post-punk boostés par une énergie brutes. Si leur leader Grian Chatten continue à puiser dans son côté le plus sombre pour sortir des textes inspirés, ces 11 nouvelles chansons détonnent par leur richesse harmonique, leurs expérimentations sophistiquées et leurs subtils bidouillages sonores.

Avec sa mélodie envoûtante et son atmosphère cinématographique, « Romance » qui donne son nom à l’album, capte d’emblée notre attention. La combinaison du chant et de la mélodie jouée au synthé, oscille, flotte dans l’air, se trouve régulièrement hachée par une guitare fuzz et des percussions toutes droit sorties des forges de l’enfer. Le résultat, aussi tentaculaire que surréaliste, combine la douceur envoûtante de The Cure avec le côté cauchemardesque des Pixies. Le second titre, « Starburster » monte en intensité, charpenté de claviers inquiétants. Le texte scandé dans les couplets puis déclamé hip hop dans les refrains, sont proches de l'univers de Korn et des Deftones. La singularité se trouve ici dans le voix émouvante avec cette respiration nerveuse en fin de refrain, comme si Garen Chatten cherchait à reprendre son souffle par manque d’air.

Les cordes flottantes et dissonantes enrichissent la matière sonore

Suivent « Here’s the Thing » et « Desire » deux pop song séduisantes dans la lignée de Smashing Pumpkins Placebo, portées par une voix de tête séduisante. Ballades inspirées de la des britop 90’s, « In the Modern World » et « Horseness Is the Whatness » sont particulièrement envoutantes avec leurs cascades de cordes luxuriantes. A l’écoute de « Bug », autre pop song efficace, là encore on pense à Oasis, The Verve. Avec sa voix samplée tourbillonnante portée par une guitare folk « Motorcycle Boy » accroche nos tympans, monte doucement en puissance boosté par des roulements de caisse claire avec sa mélodie, sa construction harmonique et un son novateur. Les cordes flottantes et dissonantes enrichissent la matière sonore et renforcent l’atmosphère mélancolique et tendue. Portée par des cordes, une basse métallique et une batterie lourde, la mélodie envoûtante de « Sundowner » vous ensorcelle dans un rêve ouaté quand le chaloupé « Death Kink » vous vrillent les tympans,avec ces guitares fuzz et la voix menaçante de Grian Chatten. Le disque s’achève sur « Favorite » un petit joyau pop dans la veine de The Smiths, The Cure où la mort rode dans le texte introspectif.

Ajoutons que Tom Coll, batteur compact et charnel, assène des coups de pied redoutables lorsque c’est nécessaire. Ceux qui les ont vu sur scène témoignent de concerts particulièrement explosifs cet été au Royaume Uni. A notre tour, on a hâte de découvrir ce nouveau quintet sur la scène du zénith le 13 novembre prochain.

Jean-Christophe Mary pour www.micmag.net
Fontaines D.C.
"Romance"
CD 10,99 euros /Vinyle 23,99 euros

  • Facebook
  • Google Bookmarks
  • linkedin
  • Mixx
  • MySpace
  • netvibes
  • Twitter
 

Events

Vintage world (Click on the title)

Yesterday, la chanson la plus reprise de tous les temps

Si « Yesterday » des Beatles est la chanson la plus reprise et la plus jouée de tous les temps, elle n'était à l'origine qu'une... recette de cuisine. Comment transformer des oeufs brouillés en un des plus gros succès musicaux du XXe siècle ? Micmag vous dit tout... ici.

Going out in Paris


Paris - Jusqu'au 28 septembre 2025
« Le Mur de Berlin. Un Monde divisé »

Cette exposition retrace l’impact de la Guerre froide sur Berlin, une ville déchirée pendant plus de trois décennies. Parmi les pièces exposées, un fragment authentique du Mur de Berlin de plus de 10 mètres et plus de 200 objets originaux issus de 40 institutions internationales illustrent la vie quotidienne en Allemagne de l’Est et de l’Ouest. Une invitation à réfléchir sur les valeurs universelles de liberté, de démocratie et de coexistence. Plus ici.

« Le Mur de Berlin. Un Monde divisé »
jusqu'au 28 septembre 2025
à la Cité de l’architecture et du patrimoine
Paris 16e

News flash

Elvis Presley : un nouveau film-concert

Un demi-siècle après la dernière apparition scénique d’Elvis Presley, Baz Luhrmann proposera, en 2026, EPiC: Elvis Presley in Concert, un film-concert inédit rassemblant des images restaurées de la légendaire résidence de Las Vegas en 1970 et de la tournée américaine de 1972

 
L'iran facilite les opérations Transgenre
L'Iran combat le mouvement LGBT dans son pays mais favorise les opérations pour les étrangers qui désirent changer de sexe. Business is business !
 
Une guitare volée aux Stones vient de refaire surface
Une Gibson Les Paul Standard de 1959 volée aux Stones dans les années 1970 vient d’être retrouvée. L’instrument, qui appartenait à Mick Taylor, a été identifié dans une collection de 500 guitares récemment acquise par le Metropolitan Museum of Art de New York.
 
Le buste de Jim Morrison enfin retrouvé !
Trente-sept ans après sa disparition, le buste de Jim Morrison, couvert de graffitis, a été retrouvé dans le cadre d’une autre enquête. Pour en savoir plus, ici.
 
Un biopic sur les Beatles

Paul Mescal (Paul), Barry Keoghan (Ringo), Harris Dickinson (John) et Joseph Quinn (George) incarneront les quatre garçons dans le vent sous la direction de Sam Mende. Un biopic en quatre volets dont le premier sortira en avril 2028.