Espagne - Lectures

EDUARDO MANET – "J'ai commencé à écrire en français pour me détacher de Federico García Lorca"

Stéphane HODJA, Lepetitjournal.com - 15 mai 2013
Eduardo Manet, petit-fils d’Edouard Manet, était la semaine dernière dans les locaux de l'Institut Français pour présenter son dernier ouvrage "La Amante del Pintor". Lepetitjournal.com vous fait partager sa rencontre avec un ambassadeur de la francophonie.
Photo Lepetitjournal.com
Né en 1930 à Santiago de Cuba, ce n'est qu'à l'âge de 10 ans qu'Eduardo Manet apprend le lien généalogique qui l'unit à l'auteur du célèbre Déjeuner sur l'Herbe. Une ascendance qui a certainement pesé dans son choix de s'orienter vers l'écriture en français. Pourtant, Eduardo a longtemps hésité sur la langue qui allait l'aider à coucher ses sentiments sur papier. Brillant étudiant en art dramatique et polyglotte, il optera pour les bancs d'une université parisienne plutôt que ceux d'Harvard, où une bourse lui était destinée, et préfèrera la langue de Molière à celle de Shakespeare.

Paris était alors le "centre culturel de l'époque". Une destination incontournable pour les amoureux du théâtre. De plus, écrire en anglais incluait de poser ses bagages en Angleterre ou aux Etats-Unis, mais l'idée ne séduit guère notre auteur. "Moi et mes amis écoutions du jazz et aimions du cinéma hollywoodien mais cela ne nous empêchait pas d'être anti-impérialistes" nous confie-t-il. Durant son exil en France, les bouleversements politiques ont profondément changé la vie outre-Atlantique et de nombreux dictateurs se sont imposés à la tête des Etats. Hors de question pour Eduardo Manet de retourner à Cuba. Son retour sur l'île attendra. Il décide donc de rester à Paris et découvre la grâce et l'exigence du pantomime auprès des maîtres Marceau et Lecoq. Ces rencontres marquent le début d'une relation forte entre l'écrivain et la France. Une histoire qui le conduira à acquérir la nationalité française en 1979.

"La France a toujours soutenu mon travail"
Le passage d'une langue à une autre dans l'écriture, Manet le doit aussi aux précieux conseils de Samuel Beckett, un autre auteur francophone. "Ancien secrétaire de James Joyce, Beckett a du se détacher du réel et aller au-delà des mots en s'exprimant dans une autre langue. J'ai fait la même chose en écrivant en français pour me détacher de Federico García Lorca". S'il délaisse un peu l'espagnol, la réciprocité prévaut également.

Aussi étonnant que cela puisse paraître, La Amante del Pintor, l'ouvrage qu'il est venu présenter à Barcelone et qui raconte l'histoire d'amour entre le peintre Manet et la jeune Eva Gonzalès, est son premier ouvrage traduit en langue espagnole. Comble du sort pour celui dont la bibliographie compte plus d'une trentaine d'ouvrages. "L'Espagne ne m'a jamais donné d'argent pour écrire alors que le France a toujours soutenu mon travail." Juste retour des choses en 1996 quand son roman Rhapsodie Cubaine obtient le prix Interallié. Avant de nous quitter, Eduardo Manet nous glisse son regard sur la situation à Cuba. Lui qui a côtoyé l'actuel président Raúl Castro durant sa jeunesse est heureux de voir le pays "s'ouvrir vers plus de démocratie" et se dit "plein d'espoir pour la suite".
"La Amante del Pintor"
Eduardo Manet
Plataforma Ficción

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