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L’eau de toutes parts : vivre et écrire à Cuba

Marie Torres - 20 avril 2022
"L'eau de toutes parts" n'est pas un roman. "L'eau de toutes parts", dernière parution du cubain Leonardo Padura, est un recueil d'analyses et d'essais sur des thèmes chers à l'auteur : la littérature, l'amitié, l'exil, le cinéma... Et c'est un vrai régal.

Vivre et écrire à Cuba peu paraître singulier. D'emblée Leonardo Padura répond aux questions qu'entraîneraient cette remarque. "... Je suis un écrivain cubain qui vit et écrit à Cuba parce que je ne peux ni ne veux être autre chose, et que (malgré les difficultés les plus diverses, j'insiste) j'ai besoin de Cuba pour vivre et écrire.".

Et Leonardo Padura nous présente son quartier. Mantilla. C'est là qu'il est né. C'est là que ses parents, ses grands-parents, ses arrière-grands-parents sont nés. C'est là, dans la maison construite par ses parents, qu'il est né et qu'il vit. Et au fil des mots, des pages, on le sent : Leonardo Padura appartient à Mantilla, comme Mantilla appartient à Leonardo Padura.

"Car, plus que cubain, plus que havanais, je me suis toujours senti mantillero, et à partir de cette qualité, qui pour d'autres peut sembler insignifiante, j'ai regardé la vie et la ville, j'ai pris conscience de ce qu'on appelle généralement la patrie et j'ai créé ma littérature."

Et cette première partie, sur son quartier et sur la littérature, se termine par un très beau texte " Je voudrais être Paul Auster" où l'auteur, avec un certain humour mais aussi beaucoup de lucidité et de sincérité, se plaint notamment du comportement des journalistes : " ... J'aimerais surtout être Paul Auster pour que, lors des interviews, les journalistes me posent ces questions qu'ils destinent généralement à des écrivains comme lui et qu'ils ne me posent presque jamais - et ce n'est pas à cause de la distance sidérale qui me sépare de lui. " Et l'auteur de regretter d'être plus souvent interrogé sur la vie politique, sociale ou économique de son pays que sur ses livres...

Dans quel but écrit-on un roman ? " Ce fut au cours de cette année 1983, alors que je venais de terminer l'impressionnante lecture de Déjeuner chez Tiffany's, le merveilleux roman court de Truman Capote, que je décidai d'écrire un récit, influencé ou encouragé par cette belle histoire d'amour de l'auteur de Sang Froid." Et, ici, commence le témoignage de l'auteur sur ses débuts en tant qu'écrivain. Ses doutes, ses espoirs, ses rencontres...

Et l'ouvrage se termine sur une analyse, une vue plus "large" de la littérature et des auteurs à Cuba. Un magnifique essai sur le métier d'écrivain et sur la création artistique pimenté par une belle dose d'humour et de saveurs cubaines... Une balade littéraire à ne pas manquer.

Lire aussi du même auteur :
- Hérétiques
- Ce qui désirait arriver



Marie Torres pour www.micmag.net
L’eau de toutes parts : vivre et écrire à Cuba
Leonardo Padura
Editions Métailié, Avril 2022
24 euros

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