Brésil - Reportages

TELERJ – Près de 6.000 personnes évacuées par la police militaire d’une favela éphémère de Rio

Lepetitjournal.com - 22 avril 2014
La favela de Telerj, dans la zone nord de Rio, installée le 31 mars à une vitesse remarquable aura disparu presque aussitôt. Une dizaine de jours plus tard, la police militaire évacuait les quelque mille familles qui avaient pris possession des lieux. Récit de cette favela éphémère.

Quelle est l'histoire de la favela de Telerj ?
Le 31 mars dernier, environ 1.000 familles (6.000 personnes) investissaient un terrain à l'abandon de 50.000 mètres carrés, à Engenho Novo, dans la zone nord de Rio. Le terrain, qui appartenait autrefois aux Télécommunications de l'Etat de Rio de Janeiro, avait été racheté par l'opérateur téléphonique Oi, mais se trouvait sans aucune activité depuis huit ans. En une semaine, les bâtiments désaffectés et leurs alentours sont devenus une favela avec des centaines de logements de fortune et son réseau clandestin d'eau et d'électricité. Découvrez nos images exclusives de l’intérieur de la favela :

Comment s'est déroulée l'intervention de la police ?
Le vendredi 11 avril, environ 80 militaires et plus de 1.500 policiers débarquaient sur les lieux pour évacuer les familles après que la justice a été saisie par Oi. Les forces de l’ordre ont pénétré dans la favela vers 5h. C'est dans un climat tendu, ponctué par les affrontements entre habitants de la favela et forces de l'ordre, que s'est déroulée l'opération d'évacuation. Lancers de cocktails Molotov d'un côté, tirs de balles en caoutchouc et bombes lacrymogènes de l'autre, l'opération n'a pas été épargnée par la violence. En guise de protestation, quelques voitures et bus ont été incendiés, un supermarché a été pillé et plusieurs artères routières bloquées dans le quartier.

Quel est le bilan de l’opération ?
Une douzaine de blessés, dont trois enfants, et plus de 20 personnes placées en détention. Un reporter du Globoégalement été arrêté pour avoir pris en photo les agissements des policiers. Une des représentantes des civils délogés, Maria José Silva, a témoigné aux médias brésiliens : "Nous sommes traités comme des insectes. Leur solution à eux (la police, ndr), c'est le massacre""Ils disent qu'il y a des trafiquants dans la favela, mais c'est faux. Il y a des gens humbles qui ont besoin d'un toit", a-t-elle ajouté.

Quel est le sort des familles délogées ?
L'après-midi même de l'intervention policière, les ex-habitants de la favela de Telerj protestaient dans le centre de Rio. La tentative de blocage de l'avenida Presidente Vargas a été avortée par l’intervention des policiers municipaux, créant tensions et agitations. Le soir, les leaders du mouvement participaient à une réunion avec les représentants de la mairie et ceux de la Commission des droits de l'homme de l'OAB (Ordre des avocats du Brésil). L'accord entre les parties prévoyait la fin de la manifestation, en échange d'une prise en charge des personnes présentes au sein d'un programme social de logement.

Quel est l’avis des familles ?
Les revendications des manifestants étaient claires. "Tout ce que nous voulons, c'est une solution définitive. Nous ne voulons rien qui soit temporaire. Nous avons un document qui comporte les noms de toutes les personnes qui doivent être prises en charge et nous allons le présenter à la mairie", a déclaré Zézé, une des leaders de la manifestation, citée par UOL. Il semblerait que cette demande ait été entendue et la représentante sociale, Francisca Trajano de Lima, a indiqué au terme de la réunion avec la mairie : "Nous sommes confiants. Nous avions des exigences et elles ont été entendues". Cet accord ne prend cependant pas en compte l'intégralité des milliers de personnes concernées par l'opération d'évacuation.



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