- Agenda Giselle : le ballet de Jean Coralli et Jules Perrot enchante l’Opéra Garnier !Jean-Christophe Mary - 7 mai 2024 Le ballet légendaire, Giselle, créé en 1841, fait son grand retour au Palais Garnier. A voir jusqu'au 1er juin prochain.
Tutus vaporeux, pointes, gaze blanche, tulle : Giselle marque l’apogée du romantisme. Dans un paysage bucolique, une jeune fille meurt d’amour et se métamorphose en esprit qui hante la forêt. Recueillie par les Wilis, elle entre dans un monde immatériel où la danse est le langage de l’âme. Son amant Albrecht, éperdu, poursuit ce fantôme au risque de sa vie. Les ballerines, par leur présence aérienne, se jouent de lui autant que de la pesanteur. Couverte de brume, la scène laisse place à des visions spectrales magnifiées par la musique envoûtante d’Adolphe Adam. Créé à l’Académie royale de Musique le 28 juin 1841, le ballet voyage en Russie et disparaît du répertoire avant son retour en France en 1910. C’est aujourd’hui dans la version de Patrice Bart et Eugène Polyakov, fidèle à la chorégraphie originelle de Jean Coralli et Jules Perrot, que le ballet continue de nous offrir sa magie. Giselle marque l’apogée de la nouvelle esthétique romantique alors très en vogue dans le monde intellectuel et artistique du début du XIXe siècle. Le balai est construit selon deux univers qui s’opposent : le monde quotidien et d’urne représentait à l’acte un et celui onirique et nocturne de l’acte deux, « l’acte blanc », ainsi nommé en raison de l’absence des ballerines en tutu blanc. L’attention particulière portée sur la machinerie et l’éclairage, afin de créer une impression d’illusion et de mystère ( rideau de gaze), la longueur des tutus blancs en mousseline de soie, donnant l’impression que la ballerine flotte, sont également des caractéristiques qui font de cette œuvre, le ballet romantique par excellence. Les pointes, technique encore récente à l’époque et popularisée par Marie Taglioni dans la Sylphide, sont largement utilisés dans Giselle, le chausson permettant à la ballerine de défier les lois de la pesanteur, donnant une impression d’immatérialité si cher au romantique. Parmi les personnages principaux, on retrouve Gisèle, jeune paysanne qui tombe amoureuse de Loïs, qui se révèle être le duc Albrecht, et meurt de folie et d’amour à la fin de l’acte 1. Albrecht, Duc de Silésie, déjà promis à la princesse Mathilde, qui séduit Giselle à la saison des vendanges, Mirta,la Reine des Willis, représente l’esprit des jeunes filles mortes avant leur mariage. La nuit, elles entraînent les hommes dans une danse mortelle. Hilarion, garde-chasse du village, amoureux de Gisèle, démasque Albrecht, puis meurt, puni par les Willis. Créature fantomatique, incarnant des jeunes filles mortes avant leur mariage, inspiré des personnages de légende germanique, Willis ressuscite à minuit et invite les jeunes hommes qu’elle rencontre à danser avec elle jusqu’à la mort. La paternité de Gisèle revient au poète et écrivain Théophile Gautier qui, le premier, voulu écrire un balai sur les Willis, évoqué par l’écrivain allemand, Heinrich Eine dans son recueil de l’Allemagne. sa rencontre avec Jules Henry, Vernois de Saint-Georges, un dramaturge professionnel libériste d’opéra et de ballet va concrétiser le projet. Cette production d’exception réunit sur un même plateau une flopée de pointures parmi lesquelles la délicieuse et nouvelle étoile Myriam Ould-Braham dans le rôle de Giselle , en alternance avec Dorothée Gilbert, et Bleuenn Battistoni le brillant Paul Marque ( Albrecht) en alternance avec Guillaume Dio et Marc Moreau, l’excellent Jérémy-Loup Quer en alternance avec Arthus Raveau, Florimond et une distribution qui promet des moments savoureux et intenses avec notamment Hortense Millet-Maurin, Marine Ganio, Pas de deux (paysanne) et Nicola Di Vico, Jack Gasztowtt, Pas de deux (paysan). Jean-Christophe Mary pour www.micmag.net/ Photos @Julien Benhamou/Opéra national de Paris
Giselle
Jean Coralli, Jules Perrot 2 h avec 1 entracte Chorégraphie : Jean Coralli et Jules Perrot Musique (1803-1856) : Adolphe Adam Livret : Théophile Gautier, Jules-Henri Vernoy de Saint-Georges Direction musicale : Patrick Lange Adaptation : Patrice Bart, Eugène Polyakov Opéra Garnier Jusqu'au 1er juin 2024 |
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