- Lire

Billy Wilder et moi

Marie Torres - 1er mai 2021
Avec "Billy Wilder et moi", du britannique Jonathan Coe rend un bel hommage au cinéma à travers le récit d'un des derniers tournages du grand réalisateur autrichien. Admiration, tendresse, humour et nostalgie, cet ouvrage, touchant et élégant, est plein de charme. Un petit bijou.

Calista, une quinquagénaire compositrice de musique de films, traverse une crise : les offres de travail se font rares, une de ses filles fait face à une grossesse non désirée, l'autre part pour l'Australie... C'est ce départ qui fait ressurgir un épisode de sa vie : le moment où elle-même a volé de ses propres ailes.

Cette "connaissance" n'est autre que le grand réalisateur autrichien, Billy Wilder...

Athènes, juillet 1976. Calista, alors âgée d'une vingtaine d'années, s'envole pour New York. C'est son premier grand voyage. Six semaines à bourlinguer seule à travers les Etats-Unis. A Los Angeles, elle se lie d'amitié avec une jeune anglaise, Gill. Cette dernière est invitée par une connaissance de son père dans un grand restaurant et lui propose de l'accompagner. Cette "connaissance" n'est autre que le grand réalisateur autrichien, Billy Wilder...

" [...] Assis en face d'elle se tenait un homme plus âgé que je supposai être son mari. Il était presque chauve mais tirait le meilleur parti de ce qui lui restait de cheveux gris, soigneusement peignés en arrière pour mettre en valeur son front distingué. [...] Ce fut ma première image, et ma première impression, de Monsieur Wilder."

Si Calista n'est pas très à l'aise, si elle affiche une grande méconnaissance du monde du cinéma, sa fraîcheur et son naturel séduisent ses hôtes.

Quelques temps plus tard, en mai 1977, alors qu'elle est de retour en Grèce, elle est contactée par la production du film Fedora : Billy Wilder doit tourner certaines scènes à Corfou et a besoin d'elle en tant qu' interprète ; la jeune fille parle couramment anglais, sa mère étant britannique.

Calista se retrouve sur le tournage de ce qui sera l'avant-dernier film de Billy Wilder, Fedora. Elle est, bien sûr, grisée par l'ambiance qui y règne mais elle découvre aussi que la gloire de celui qui était hier encore l'un des plus grands cinéastes commence à s'éteindre...

ce roman nous fait pénétrer dans les coulisses du 7e art

"Billy et moi n'avons pas vraiment le vent en poupe ces derniers temps, reprit-il sans me laisser finir. Notre dernier gros succès date d'il y a quatorze ans. Et ces dernières années, il y a eu deux ou trois films qui ont perdu beaucoup d'argent. Beaucoup d'argent. A Hollywood, les gens remarquent ce genre de choses." lui confie Iz Diamond, ami et collaborateur de Billy Wilder.

Mêlant fiction et réalité, ce roman nous fait pénétrer dans les coulisses du 7e art. Répétitions, "fausses notes" de Marthe Keller, apparition de William Holden ou Henry Fonda, côté sombre et douloureux de la vie de Billy Wilder, blagues douces-amères du cinéaste rapportées par son compère et ami Iz Diamond... mais on apprend aussi comment la gloire est éphémère...

Qu'est-ce qui fait que ce roman est si captivant ? Qu'on a du mal à le refermer ? Le côté attachant de chacun de ses personnages ou l'atmosphère d'une époque qui touche à sa fin ? En fait c'est le tout. Le tout relié par l'écriture fluide du Britannique, Jonathan Coe qui nous entraîne d'un lieu à un autre, de Los Angeles à Munich en passant par Corfou ou Paris. Ce roman est léger et lumineux mais aussi profond et parfois sombre.

Ne passez pas à côté de Billy Wilder et moi sans vous arrêter... et quand vous l'aurez lu, replongez-vous dans l'oeuvre du grand cinéaste. Que du bonheur en perspective...



Fedora
Bande-annonce VO
Marie Torres pour www.micmag.net
Billy Wilder et moi
Jonathan Coe
Traduction Marguerite Capelle
Editions Gallimard, avril 2021
22 euros

  • Facebook
  • Google Bookmarks
  • linkedin
  • Mixx
  • MySpace
  • netvibes
  • Twitter
 

Eventos

La morte amoureuse de Théophile Gautier

La morte amoureuse de Théophile Gautier au Théâtre Darius Milhaud

« Memories »

« Memories » de Philippe Lebraud et Pierre Glénat

Paul Klee, Peindre la musique

L’exposition numérique rend hommage aux deux passions de Klee, la musique et la peinture, et révèle les gammes pictural...

Alô !!! Tudo bem??? Brésil-La culture en déliquescence ! Un film de 1h08 mn

Photo extraite du film de Mario Grave - S'abonner sur notre canal Youtube  pour avoir accès à nos films :

El mundo del vintage

Jean Segura, collectionneur d'affiches de cinéma : « J'en possède entre 10 000 et 12 000 »

Journaliste scientifique, auteur de plusieurs ouvrages, concepteur du site ruedescollectionneurs, Jean Segura est aussi un passionné et un spécialiste de l'affiche de cinéma ancienne. Rencontre, ici.


Salir en Paris (Pincha en el título)

« Loading, l'art urbain à l'ère numérique »

jusqu'au 21 juillet 2024 au Grand Palais Immersif


            


Ultima hora

Madrid, 11 mars 2004

L'Espagne, mais aussi l'Union européenne, rendent un hommage solennel lundi aux 192 victimes de 17 nationalités assassinées il y a 20 ans à Madrid dans des attentats à la bombe qui marquèrent le début des attaques islamistes de masse en Europe.

 
Pablo Neruda a-t-il été empoisonné ?
Cinquante après, le Chili relance l'enquête sur la mort du poète et Prix Nobel de littérature survenue sous la dictature du général Pinochet. Cancer de la prostate ou empoisonnement ?
 
Paris 2024 : les bouquinistes ne seront pas déplacés
Paris 2024 : les bouquinistes des quais de Seine ne seront finalement pas déplacés pour la cérémonie d’ouverture des JO « Déplacer ces boîtes, c’était toucher à une mémoire vivante de Paris » a déclaré à l'AFP Albert Abid, bouquiniste depuis dix ans au quai de la Tournelle.
 
Sophie Calle et la mort !
Sophie Calle, artiste de renom, achète des concessions funéraires au USA en France et ailleurs. "J'achète des trous" dit -elle à propos de sa mort.
 
53 journalistes et proches de médias tués dans la guerre Israel- Hamas
Cinquante-trois journalistes et employés de médias ont été tués depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, selon le dernier décompte du Comité pour la protection des journalistes (CPJ)