Paris - reportage

Festival du Film Brésilien de Paris, un excellent cru

Stephane de Langenhagen - 23 mai 2012
Le millésime 2012 a sacré Julia Murat, pour ses Histoires n'existent que lorsque l'on s'en souvient. Catégorie documentaire, rock psyché et années 70s à l'honneur.

O inicio, o fim e o meio (le début, la fin, et le milieu) : Rock psyché et années 70s en clôture du Festival du Film Brésilien de Paris 2012, dont Mic Mag était partenaire, un excellent millésime donc, que ce soit au niveau des films en compétition, ou bien des documentaires proposés en deuxième semaine, comme ce Raul de Walter Carvalho, retraçant la vie du rocker bahianais Raul Seixas, devenu mythe après sa disparition en 1989. Malgré un trop plein d’images et d’interviews, le film nous apprend tout sur la vie agitée du Maluco Beleza, dont l’inquiétant Paulo Coelho fut un temps le parolier, et sur ces incroyables et délirantes années 70s au Brésil.

Autre artiste, musicien, poète, philosophe, lui toujours bien vivant, à qui le cinéma brésilien rend hommage, Jorge Mautner. Tropicaliste avant l’heure, Gil et Caetano lui doivent tout. Mautner – le fils de l’holocauste, un documentaire absolument génial alternant interviews hilarants et images inédites à peine croyables, dans la lignée des Cartola (vu et revu cette année, Lirio Ferreira le réalisateur de Baile perfumado à son top niveau), Rio Disco, ou encore l’excellent Simonal ou la mise au rebus d’une des plus grandes stars de la MPB, accusée d’avoir servi la dictature.

La palme de cette semaine revenant malgré tout à Eduardo Coutinho et ses Chansons, un modèle de justesse, de simplicité et d’émotion : un fauteuil noir. Vide. Une scène. Noire. Des rideaux noirs, qui s'écartent pour laisser entrer à tour de rôle 18 hommes et femmes plus ou moins timides, venus raconter l'histoire de LEUR chanson. L’histoire de leur vie. Romantiques et espiègles, hypersensibles, toujours émouvants, les cariocas des Canções ont égayé le Festival.

Noir et blanc, les années 40s à l'honneur

Côté longs métrages, La fièvre du rat, grand vainqueur du Festival de Paulinia, 2h de poésies en noir et blanc sur fond de culture alternative, d’amour libre et de rock pernambucano, a fait figure d’ovni. Eblouissant et extrêmement requinquant.

Plus convenu, l’excellent film encore en noir blanc (décidemment très à la mode) Heleno de José Henrique Fonseca nous a fait découvrir une icône méconnue du football carioca, Heleno de Freitas, buteur caractériel et ingérable du Botafogo de l’après-guerre, dans un Brésil qui se prépare à sa première coupe du monde.

Les années 40s, une période encore à l’honneur dans l’un des meilleurs films hélas hors compétition, Xingu, du réalisateur Cao Hamburger (dont on se rappelle le brillant L’année où mes parents sont partis en vacances), qui raconte sur de superbes images et une musique enivrante signée Beto Villares, la fondation épique du Parc National du Haut-Xingu par les trois frères Villas Boas.

Si le sujet indigène vous intéresse, ne manquez surtout pas lors de sa sortie en salle le formidable documentaire de Marcelo Fortaleza Flores sur Claude Lévi-Strauss, interrogé sur les souvenirs de sa rencontre avec les Nambikwara, Trópico da saudade. Tristes tropiques lu par Jean-Claude Carrière, et des images d’archives de l’anthropologue, un grand moment du Festival, qui a sacré cette année Julia Murat déjà récompensée à Toulouse, pour son village imaginaire dans Les histoires n’existent que lorsque l’on s’en souvient.

On oubliera enfin très vite les colères de l'affreux colonel dans Coeurs Sales de Vicente Amorim, Monsieur Watanabé refusant de croire à la défaite et à la reddition de l'Empereur du Japon, dressant les membres de sa communauté les uns contre les autres jusqu'au meurtre. Un film où le pathos rivalise avec le ridicule du début à la fin, malgré le sujet original et la présence de comédiens reconnus. Le cru 2012 du Festival, excellent millésime dont on saluera le joli coup de chapeau au réalisateur visionnaire des sons de la planète Claude Santiago disparu en début d'année, méritait mieux que ça. 




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