France - Lectures Interview Camilleri : "le policier, une forme d’écriture fidèle à la société d’aujourd’hui"Marie Torres - 9 février 2013 Alors qu'une nouvelle aventure du Commissaire Montalbano, "L'âge du doute", vient de paraître en France, Andréa Camilleri, son auteur, et Serge Quadruppani, son traducteur, ont bien voulu répondre aux questions de Micmag.
Rencontre. Andrea Camilleri : Tous les romans de Montalbano naissent d’un fait divers réel qui a éveillé ma curiosité et qui représente le point de départ de l’histoire. Je considère en effet que le roman policier est la forme d’écriture qui peut le mieux raconter la société d’aujourd’hui, ce n’est pas par hasard si ce qu’on appelle les « polars méditerranéens » (je pense à Montalban, à Markaris, à Izzo)) sont presque toujours situés dans l’époque contemporaine et réussissent mieux que les autres à raconter la situation politique et civique dans laquelle nous vivons. A.C. : Montalbano est beaucoup moins jouisseur que Carvalho et en vérité, je le suis aussi par rapport à l’ami Montalban. J’ai eu la chance de rencontrer Manuel Vasquez Montalban et de le voir à l’œuvre dans la « boqueria » de Barcelone… expérience que je n’oublierai jamais ! En tout cas, Montalbano, à la différence de Carvalho et d’autres de ses collègues, vieillit et donc peu à peu, la cuisine commence à lui faire mal et les rencontres avec les femmes lui font venir un grand sentiment de culpabilité. Au début du roman, Montalbano fait un étrange rêve : il se rend au commissariat où il apprend qu’il est mort ; au cours de l’histoire, on lui rappelle sa « vieillesse ». Le commissaire va-t-il prendre sa retraite ? A.C. : Non, il ne prend pas sa retraite mais il commence à se rendre compte de ne plus avoir les ressources physiques d’autre fois. Montalbano a plus de 50 ans et comme beaucoup d’hommes de cet âge, il se retrouve à faire le bilan de sa vie et il voit tant de choses qu’il n’a pas faites, par rapport à celles qu’il a faites. Il se laisse prendre par cet esprit mélancolique typique de la « sicilianité »ou du sud en général. En tout cas, pas de retraite, il y a encore des histoires de Montalbano à raconter.Serge Quadruppani :« Ma méthode consiste à essayer de faire percevoir au lecteur français comment un lecteur italien non sicilien lit Camilleri" « L’âge du doute », paru en janvier dernier, a tous les ingrédients pour ravir les fidèles amoureux du commissaire sicilien. Un cadavre défiguré abandonné au fond d’un canot, un lieutenant de police, belle comme une madone… et un Montalbano qui sent le temps lui filer entre les doigts… Sans oublier la saveur de la « langue camillierienne », mélange de sicilien, d’italien et d’expressions bien personnelles. Une « langue » qui fait tout le charme des aventures de Montalbano. Un casse-tête pour son traducteur ? Serge Quadruppani, jonglant avec idiomes et dialectes, s’en tire parfaitement bien. « Ma méthode consiste à essayer de faire percevoir au lecteur français comment un lecteur italien non sicilien lit Camilleri: avec des sentiments d'étrangeté et de familiarité mêlés, en utilisant des régionalismes du sud, des traductions littérales, des distorsions des mots, etc., bref en recréant une langue comme Camilleri en a inventée une. » Marie Torres
L'âge du doute
Andréa Camillieri Traduction Serge Quadruppani Editions Fleuve Noir 256 p. 20,20 € 10 Janvier 2013 1 2 |
Photo extraite du film de Mario Grave - S'abonner sur notre canal Youtube pour avoir accès à nos films :
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